Après 35 années d’activité, MSF se retire à contrecœur de Thaïlande
© Daniela Abadi / MSF
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Les besoins des migrants sans papiers en Thaïlande sont toujours bien présents mais MSF n’est pas autorisée à y répondre.
Après des mois de négociations et de discussions avec les autorités thaïlandaises, MSF n’est pas parvenue à obtenir l’autorisation de fournir des soins de santé aux migrants sans papiers et aux populations vulnérables de Thaïlande. D’après MSF, ce sont pourtant ces communautés qui ont le plus besoin d’une aide médicale. Plus tôt dans l’année, MSF avait été contrainte de fermer ses projets à Samut Sakhon et au col des Trois Pagodes, privant ainsi 55 000 personnes de leur unique accès aux soins de santé.
En septembre dernier, MSF est arrivée à la conclusion qu’elle n’avait pas d’autre choix que de mettre un terme à sa plus ancienne mission, lancée en 1976 pour assister les réfugiés cambodgiens qui fuyaient le régime des Khmers rouges. Dans les années 1980, MSF a soutenu les réfugiés birmans.
A partir du milieu des années 1990, l’organisation a milité pour pouvoir assurer et pousser la prise en charge et le traitement intégré des personnes vivant avec le VIH/sida. Dans les années 2000, MSF a continué à répondre aux urgences et a apporté des soins de santé aux réfugiés hmong, dans le nord du pays.
Une partie de la population laissée pour compte
En 36 ans, l’accès aux soins de santé s’est fortement amélioré en Thaïlande. Le pays a été l’un des premiers à introduire la gratuité des traitements antirétroviraux pour les patients séropositifs. Aujourd’hui, néanmoins, une partie de la population est toujours laissée pour compte.
Les travailleurs sans papiers et les communautés vivant le long de la frontière n’ont toujours pas accès aux soins de santé de base. Malgré les efforts des autorités pour régulariser la situation de ces migrants, entre 1,5 million et 2 millions seraient toujours sans papiers et n’auraient pas droit aux soins de santé. MSF est très préoccupée par le sort de ces personnes mais n’a malheureusement pas réussi à conclure un accord avec les autorités lui permettant d’améliorer la situation sanitaire de ces communautés. L’organisation va donc fermer son projet permanent, mais reste vigilante et prête à répondre à toute urgence.
© Daniela Abadi / MSF