Les équipes MSF traitent les victimes de violences dans le sud du Kirghizistan
© François Dumont/MSF
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Alors que la situation reste tendue dans le sud du Kirghizistan, les équipes de MSF fournissent des soins médicaux et une aide aux victimes des violences dans les villes d’Osh, Jalal-Abad et Bazar-Korgon. La stratégie de MSF est de s’occuper avant tout des besoins médicaux immédiats de la population. L’organisation humanitaire médicale internationale a mis en place des cliniques mobiles dans les lieux où se trouvent des personnes qui craignent encore de s’éloigner de leur communauté, et délivre entre 250 et300 consultations chaque semaine.
« Nous espérons que la situation va s’améliorer dans les jours à venir. Le fait que les personnels armés qui se trouvaient auprès et à l’intérieur des structures médicales à Osh se soient retirés est un signe encourageant. On peut donc espérer que les personnes qui craignaient de se rendre dans les hôpitaux reprendront confiance, » déclare Alexandre Baillat, chef de mission MSF au Kirghizistan.
Aujourd’hui, 30 pour cent des consultations faites par le personnel médical de l’organisation concernent des conditions liées à des symptômes psychosomatiques provoqués par la peur et le stress auxquels les patients sont constamment exposés. Environ 20 pour cent des consultations données par les équipes de MSF sont liés à des maladies chroniques comme l’hypertension, le diabète, les problèmes pulmonaires ou cardio-vasculaires.
« Nous collaborons de manière satisfaisante avec la direction et le personnel médical des structures de santé et les hôpitaux, » précise Anja Wolf, coordinateur terrain de MSF à Osh. « Les patients que nous leur envoyons sont traités de manière correcte et efficace, et sans discrimination. Toutefois il reste difficile de convaincre certains patients de se rendre dans les structures de soins secondaires ou tertiaires : la peur provoquée par les émeutes de juin est toujours présente. »
MSF fournit également des médicaments, de l’équipement médical et de l’eau purifiée aux structures de santé qui en ont besoin. De plus, des psychologues de MSF proposent un soutien psychologique aux nombreuses personnes qui ont souffert pendant les affrontements de juin : certaines y ont perdu des parents, d’autres ont été témoins de violences.
Afin d’étendre son impact à davantage de personnes, MSF forme actuellement 42 conseillers qui pourront bientôt commencer à travailler dans leurs quartiers. Enfin, l’organisation a pré-positionné du matériel médical et des médicaments dans des endroits stratégiques afin de pouvoir répondre rapidement si de nouveaux affrontements importants se produisaient.
MSF est présente au Kirghizistan où elle mène un programme destiné à traiter les patients atteint de tuberculose en milieu carcéral depuis 2006.
En avril 2010, MSF a répondu aux affrontements violents à Bishkek en fournissant un soutien à trois structures de santé importantes de la capitale avec des médicaments et de matériel médical.
Les équipes MSF ont débuté leur intervention d’urgence dans le sud du Kirghizistan le 15 juin, en réponse aux besoins médicaux de la population touchée par les violences. Aujourd’hui, 55 collaborateurs de MSF, dont 15 internationaux et 40 personnels locaux, gèrent l’intervention d’urgence.
Depuis le début de la crise, MSF a soutenu 25 structures de santé avec des donations de médicaments et de matériel médical. Elle a aussi délivré 2'100 consultations médicales (dont 1'300 pour des patients traités avec le Ministère de la santé à Onadyr).
De plus du matériel chirurgical spécifique, des médicaments et du matériel médical ont été fournis aux structures de soins secondaires ou tertiaires à Osh et Jalal-Abad.
MSF offre aussi un soutien psychologique; 416 patients ont bénéficié de consultations de soins mentaux individuelles et de sessions en groupe. MSF a formé 42 conseillers de santé à Osh et Jalal-Abad.
Au total, ce sont plus de 20,000 personnes déplacées ou affectées par les violences que MSF a aidées en :
- Fournissant des kits médicaux pour 12’000 personnes au total à plusieurs structures médicales ;
- Distribuant des kits hygiène et de cuisine à 6'835 bénéficiaires ;
- Assurant un approvisionnement en eau traitée dans l’Oblast de Osh (deux centres familiaux et un camp à Taschlak) et des latrines / douches pour la population dans deux camps.
© François Dumont/MSF