« Je partage mon histoire pour montrer aux autres qu’Ebola n’est pas une peine de mort »
© Agus Morales/MSF
2 min
Zayzay Mulba a survécu à Ebola. Il fait maintenant partie de l’équipe de soutien psychologique du centre de traitement d’Ebola MSF de Monrovia au Liberia.
psychologique du centre de traitement d’Ebola MSF de Monrovia au Liberia.
Je suis guéri du virus Ebola depuis un mois et demi. Je ne sais pas comment j’ai contracté la maladie et cette question me hantera jusqu’à la fin de mes jours. Je ne sais pas si j’ai attrapé le virus au contact d’une connaissance, d’un ami proche ou d’un objet contaminé par une personne infectée.
J’étais complètement abasourdi quand les tests effectués à l’unité de traitement d’Ebola Médecins Sans Frontières (MSF) ELWA 3 ont confirmé que j’étais porteur du virus. Je n’arrivais pas à y croire. J’ai beaucoup pleuré. Ce moment a été un tournant dans ma vie. Au début, je pensais qu’Ebola n’existait pas, que c’était un mensonge. Mais j’étais là, assis dans une unité d’isolement avec un diagnostic positif.
Avant de tomber malade, j’allais dans les centres de loisirs de mon quartier avec mes amis et nous plaisantions en disant que la bière que nous buvions, c’était le médicament contre Ebola. Peu de temps après, j’ai commencé à me sentir mal, comme si j’avais le paludisme. Puis j’ai commencé à vomir et à souffrir de diarrhée.
Ma mère pensait que j’avais été empoisonné. Malgré tout, ma famille prenait toutes les précautions nécessaires même si nous n’étions pas sûrs qu’il s’agisse d’Ebola. Chaque fois que je vomissais, ma femme nettoyait et désinfectait les lieux. Ma femme et ma fille ont cessé de dormir avec moi dans la même chambre. Grâce à ces précautions, je n’ai contaminé personne. À ce jour, je suis le seul à avoir été infecté dans ma famille.
Mon état empirait de jour en jour. Le 23 août, j’ai pris la décision de me faire soigner au centre de traitement Elwa 3. Le personnel a analysé mon sang et m’a confirmé que j’avais Ebola. J’ai reçu un traitement. Au bout de neuf jours, j’étais guéri et j’ai pu quitter le centre.
Ebola peut vous tuer si vous ne vous soignez pas. Les personnes infectées peuvent s’en sortir si elles décident de se faire prendre en charge dans un centre. Je partage mon histoire pour montrer aux autres qu’Ebola n’est pas une peine de mort.
Je remercie le personnel MSF de m’avoir sauvé la vie. Ils ont donné un nouveau sens à ma vie. Maintenant, je me consacre à lutter contre cette épidémie mortelle. Je suis heureux de travailler au centre de traitement d’Ebola et de soutenir les patients qui se battent contre la maladie.
© Agus Morales/MSF