MSF vient en aide aux déplacés
3 min
La situation très instable dans la province de la Frontière du Nord-Ouest, au Pakistan, continue de provoquer des déplacements de population quotidiens qui vont en augmentant.
Jusqu’à présent, 27 camps ont été installés dans 6 districts pour accueillir temporairement les populations fuyant les violences. Mais de nombreux habitants restent bloqués dans les zones de combats. L’insécurité et les couvre-feux stricts les empêchent de se réfugier dans l’un des camps temporaires, où ils pourraient recevoir de la nourriture, de l’eau et des soins médicaux.
Lorsque le conflit s’est intensifié à la mi-avril, Médecins sans frontières (MSF) a dû se retirer du district de Swat, dans la province de la Frontière du Nord-Ouest. MSF était la seule organisation à apporter son soutien à l’hôpital de Mingora et à fournir un service d’ambulances dans la région. Les habitants encore sur place sont ainsi laissés sans aucun accès aux soins médicaux d’urgence.
Les personnes qui ont fui les combats n’ont pas seulement laissé derrière elles leur maison ou même des membres de leur famille. Arrivées dans les camps, elles font face à de nouvelles difficultés. Les températures deviennent caniculaires, pouvant atteindre 40 degrés, ce qui n’améliore en rien la situation déjà difficile des déplacés.
«Jusqu’ici, les problèmes de santé que nous rencontrons le plus souvent sont des cas de diarrhée, de gale, des épuisements provoqués par la chaleur et des douleurs générales suite aux longues distances parcourues à pied dans les montagnes», explique le Dr Amjad.
MSF apporte actuellement son soutien dans un camp de déplacés du district de Mardan, à 100 kilomètres au nord-ouest de la capitale Islamabad. MSF y fournit des soins de santé, des tentes, installe des points d’eau potable, construit des latrines et distribue des produits non-alimentaires. La structure médicale mise en place par MSF prodigue des soins ambulatoires. MSF fournit également des médicaments gratuits et est disponible 24 heures sur 24 pour les patients les plus graves et en redirige d’autres vers l’hôpital le plus proche. MSF dispose aussi d’une salle de travail et d’accouchement offrant des soins pré et postnataux.
«Depuis que je suis arrivé dans le camp de déplacés de Mardan, nous avons donné entre 150 et 300 consultations médicales par jour», poursuit le Dr. Amjad, qui travaillait précédemment à l’hôpital de Saidur Sharif, dans la vallée de Swat, avant de devoir fuir la région.
Dans les «camps non officiels», comme les mosquées et les écoles, MSF distribue également des produits non-alimentaires de première nécessité, comme des kits de cuisine, d’hygiène et pour dormir.
Le reste des activités de MSF au Baloutchistan, dans le Kurram Agency et dans la région de Peshawar se poursuivent sans interruption. MSF apporte également son aide aux unités de soins de base dans la région de Peshawar, qui accueille les familles déplacées par le conflit. L’organisation intervient également dans le camp de Charsadda et distribue des produits de première nécessité aux personnes déplacées à Peshawar, Charsadda et Mardan depuis août 2008.