Grèce: MSF exprime sa profonde inquiétude au sujet des conditions de vie des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile de Patras
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Athènes/Genève, 12 juillet 2009 - Après une opération de police menée dans le camp de fortune de Patras, MSF demande aux autorités de garantir des conditions de vie décentes et d’apporter une aide médicale à ces personnes
À la suite de l’opération de police menée aujourd’hui dans le camp de fortune de Patras et de l’incendie qui s’est ensuite déclenché, MSF s'inquiète au sujet des conditions médicales et humanitaires des migrants et des demandeurs d'asile qui se retrouvent sans abri, ainsi que pour les personnes qui ont été arrêtées, et prie instamment les autorités de veiller à garantir des conditions de vie décentes et une assistance médicale à ces personnes.
Médecins Sans Frontières (MSF) travaille depuis mai 2008 dans ce camp de fortune pour les migrants, en apportant aux personnes qui y vivent les soins de santé de base ainsi qu’un soutien psychosocial. « Bon nombre des personnes qui se retrouvent aujourd’hui sans abri et des personnes qui ont été arrêtées sont nos patients depuis longtemps. Nous sommes vivement préoccupés par leurs conditions de vie et demandons aux autorités de garantir qu’elles seront traitées avec dignité et qu’elles recevront l’aide médicale et psychologique dont elles pourraient avoir besoin », a déclaré Micky Van Gerven, cheffe de mission du projet MSF pour les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés en Grèce.
« Nous avons été informés tôt ce matin de l'opération de police et nous sommes rendus immédiatement au camp. Les bulldozers venaient d’arriver et avaient commencé à démolir les constructions de fortune. Au bout d’un certain temps, un incendie s'est déclaré. Plusieurs personnes qui n’étaient pas en possession de papiers officiels ont été arrêtées, tandis que beaucoup d’autres ont quitté le camp par leurs propres moyens. Nous ne savons pas encore où elles sont, ni ce qui leur est arrivé, » explique Christos Papaioannou, coordinateur de terrain MSF à Patras. « La plupart d’entre elles ont été contraintes de fuir leur pays en raison d’un conflit ou d’une extrême pauvreté et se retrouvent aujourd’hui face à un avenir incertain et vont peut-être être emprisonnées pour une période de temps non encore déterminée. Cela peut avoir des répercussions néfastes sur leur santé et leur état psychologique. »
MSF demande aux autorités qu’elles se chargent entièrement de l’acheminement de l’aide médicale et psychologique à ces personnes, qu’elles assurent des conditions de vie décentes aux détenus et qu’elles fassent particulièrement attention aux groupes vulnérables tels que les mineurs, les patients atteints de maladies chroniques et les personnes ayant des besoins médicaux spécifiques.
La majorité des personnes qui vivaient dans ce camp proviennent d’Afghanistan et ont fui les conflits et la guerre. Parmi eux se trouvent un certain nombre de mineurs, extrêmement vulnérables et nécessitant donc une protection particulière. Tous les migrants et demandeurs d’asile doivent absolument être traités avec dignité et les autorités doivent adhérer aux conventions européennes et internationales relatives aux droits de l'homme ainsi qu'à la directive du Conseil de l'UE relative à des normes minimales pour l'accueil des demandeurs d'asile.
L’opération de police menée aujourd’hui s’inscrit dans le cadre d’une réaction plus large ciblant les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile à Patras et dans d’autres parties du pays. MSF va surveiller de très près la situation à Patras et continuera à répondre aux besoins des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés dans tout le pays.
MSF travaille depuis mai 2008 dans le camp de fortune de Patras, en y apportant soins de santé de base et soutien psychosocial tout en améliorant les conditions de vie de la population vivant dans ce camp. Jusqu’à ce jour, l'organisation a effectué plus de 8 500 consultations, traitant principalement les gens souffrant d’infections respiratoires et d’affections dermatologiques, tandis que 350 cas ont été renvoyés vers les hôpitaux locaux. Au cours de cette période, plus de 400 réfugiés ont bénéficié d’une aide psychosociale et plus de 450 séances de groupe, dont des séances de psycho-éducation et de promotion de la santé, ont été organisées. Enfin, des sacs de couchage et des trousses de produits d’hygiène ont été distribués aux réfugiés et aux migrants qui vivent dans le camp de fortune de Patras ou hors de celui-ci.
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