Israël doit cesser de bombarder les civils pris au piège dans la bande de Gaza
© Samantha Maurin/MSF
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Depuis le début de l’offensive « Bordure protectrice », la majorité des morts et des blessés à Gaza sont des civils.
Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont vu fuir des centaines de personnes en provenance de Ash Shuja’iyeh dans l’est de la ville de Gaza, un quartier intensément bombardé dans la nuit de samedi 19 et dans la journée de dimanche 20 juillet. A l’hôpital Al Shifa où travaille MSF, la plupart des blessés qui arrivent en salle d’urgence sont des femmes et des enfants, tandis que les ambulanciers risquent leur vie pour évacuer les blessés de cette zone de guerre.
MSF demande à Israël de cesser de bombarder les civils pris au piège dans la bande de Gaza et de respecter le personnel médical comme les structures de santé.
A l’unité de soins intensifs du service des grands brûlés de l’hôpital Al Shifa, deux frères âgés de huit et quatre ans sont gravement brûlés et allongés côte à côte. Un missile s’est abattu sur leur maison ce matin. Ils font partie des centaines de civils blessés dans la nuit de samedi à dimanche et ce dimanche quand Ash Shuja’iyeh était sous le feu israélien. « En salle de réanimation des urgences, la moitié des cas sont morts dans les minutes qui ont suivi leur arrivée à l’hôpital, l’autre moitié avait besoin de chirurgie d’urgence » raconte Audrey Landmann, coordinatrice des activités médicales de MSF à Gaza, « et au moins la moitié d’entre eux sont des enfants ».
Depuis le début de l’offensive terrestre, le nombre de victimes augmente de manière exponentielle. « Alors que le discours officiel soutient que l’offensive terrestre a pour but de détruire les tunnels, ce que l’on voit sur le terrain, c’est que les bombardements sont indiscriminés et que ceux qui en meurent sont des civils » affirme Nicolas Palarus, coordinateur du projet de MSF à Gaza.
Les familles de trois membres du personnel palestinien de MSF ont demandé l’asile à l’association et ont donc trouvé refuge dans la clinique post-opératoire MSF à Gaza ville. « Ils n’ont nulle part où aller et traverser les frontières n’est pas une option réaliste. Les abris mis en place par les Nations unies sont bondés et les conditions d’hygiène sur place très préoccupantes » s’inquiète Nicolas Palarus.
Dimanche matin, une voiture MSF a échappé de peu à une frappe aérienne tombée à 300 mètres du véhicule clairement identifié alors que les autorités israéliennes avaient garanti à MSF un mouvement sécurisé depuis Erez jusqu’à Gaza ville pour transporter sa nouvelle équipe chirurgicale. A l’hôpital Al Shifa, l’équipe MSF a vu deux ambulanciers morts et deux autres blessés alors qu’ils tentaient de ramener des blessés depuis le quartier pilonné de Ash Shuja’iyeh. Ce n’est qu’au petit matin que les gens ont pu commencer à évacuer la zone à pied ou entassés dans des véhicules et que les blessés ont pu atteindre l’hôpital en ambulance ou par leurs propres moyens. « Les bombardements et les frappes aériennes sont non seulement intenses mais aussi imprévisibles, ce qui rend particulièrement difficile pour MSF comme pour tous les autres médicaux de se déplacer pour apporter les soins d’urgence. Les travailleurs médicaux et les structures médicales doivent être respectées, aucun tir ne devrait se produire contre ou à proximité des ambulances et des hôpitaux » déclare Nicolas Palarus.
En réponse à l’urgence, MSF soutient actuellement l’hôpital Al Shifa dans la ville de Gaza avec une équipe chirurgicale au complet, de l’équipement et du matériel médical d’urgence, et a fait des donations de ses deux stocks d’urgence à la pharmacie centrale pour le nord et le sud de la bande de Gaza. La clinique post-opératoire MSF ne fonctionne qu’à 10 à 30% de ses capacités car l’intensité des bombardements empêche les patients d’y accéder. Les activités régulières de MSF à l’hôpital Nasser de Khan Younis ont été interrompues par le conflit. MSF est présente à Gaza depuis plus de 10 ans pour y mener des activités médicales, chirurgicales et de soins psychologiques, et a répondu aux urgences de 2009 et 2012.
© Samantha Maurin/MSF