VIH/sida: les nouvelles recommandations de l’OMS doivent être mises en œuvre rapidement

MSF fournit actuellement un traitement antirétroviral à 285 000 personnes dans 21 pays à travers le monde.

3 min

MSF salue les nouvelles recommandations de l’OMS visant à accélérer le traitement du VIH/sida dans les pays en développement

Médecins Sans Frontières (MSF) salue les nouvelles directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour le traitement du VIH/sida. L’organisation médicale appelle à leur mise en œuvre rapide pour que les patients et les programmes des pays en développement puissent en profiter. Cette mise en œuvre nécessitera un soutien international accru.
L’OMS préconise désormais l’instauration plus rapide d’un traitement antirétroviral (ARV) chez les personnes séropositives. Elle prône aussi l’amélioration des protocoles visant à prévenir la transmission mère-enfant et une surveillance régulière et plus efficace de la «charge virale» des patients pour vérifier l’efficacité du traitement.
«L’instauration précoce d’un traitement contre le VIH/sida change radicalement la donne: elle permet aux patients de rester en meilleure santé et contribue également à éviter la propagation du virus. Mais pour déployer rapidement ces recommandations, nous avons besoin d’un soutien politique et financier», explique le Dr Unni Karunakara, président international de MSF.

Une autre avancée majeure

La surveillance de la «charge virale» est une autre avancée majeure recommandée par l’OMS. Son utilisation permet de s’assurer que les médicaments antirétroviraux empêchent bien la réplication du virus. Le contrôle de la charge virale est particulièrement efficace lorsqu’il est associé à un soutien au suivi du traitement.
L’introduction des nouvelles lignes directrices de l’OMS augmentera considérablement le nombre de patients désormais éligibles au traitement.
«Ces nouvelles recommandations sont ambitieuses et nécessaires», explique le Dr Karunakara. «Il faut à présent offrir le plus rapidement possible le meilleur traitement à un maximum de patients. Les pays doivent à présent mettre en œuvre les nouvelles directives de l’OMS. Il est donc capital de mobiliser les fonds des gouvernements bailleurs et du Fonds mondial destinés à financer les programmes de traitement contre le VIH/sida.»
L'expérience de MSF dans le traitement du VIH dans les pays en développement depuis 2000 a montré que, grâce à des stratégies de soins adaptées et des actions de soutien, il est possible de mettre à disposition d’un grand nombre de personnes des soins de qualité.
Les médicaments doivent pouvoir être pris facilement à un prix accessible. Le suivi est essentiel et doit être couplé avec des activités de soutien à l’observance pour répondre à d’éventuels problèmes au cours du traitement. Les patients doivent être autorisés et encouragés à prendre des responsabilités dans la gestion de leurs soins.

Pays oubliés

Dans son travail, MSF est également confrontée à de nombreux patients encore exclus des soins. Une attention particulière doit être accordée aux pays oubliés dans la lutte contre la maladie.
«Des pays comme la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Guinée et le Myanmar ont dix ans de retard en matière de lutte contre le VIH/sida. Bien trop de patients meurent faute d’avoir accès au traitement. Dans les pays à forte prévalence, il convient également d’améliorer la couverture des populations vulnérables», explique le Dr van Cutsem.
MSF fournit actuellement un traitement antirétroviral à 285 000 personnes dans 21 pays à travers le monde.