Dadaab: 2015-2021
06.12.2021
Le 6 mai 2016, le gouvernement kenyan annonce qu’il souhaite fermer le camp de Dadaab, invoquant des raisons de sécurité.
MSF exprime son opposition à l’annonce et invite les décideurs à envisager d’autres solutions pour les réfugiés, telles que leur intégration dans la société kenyane ou leur réinstallation dans des camps plus petits. Au mois d’août, une enquête menée par MSF dans le camp de Dagahaley révèle que 86 pour cent des réfugiés ne souhaitent pas retourner en Somalie. 8 mars 2015
© Tom Maruko
La Haute Cour du Kenya bloque la fermeture de Dadaab. Au cours des prochaines années, la population de Dadaab se trouve quasiment diminuée de moitié, de nombreux réfugiés choisissant le retour volontaire. Fin 2018, il en reste 250 000. 6 mars 2018
© Paul Odongo
Le gouvernement Kenyan ordonne la fermeture de Dadaab, invoquant à nouveau des raisons de sécurité, mais aucune mesure n’est prise pour fermer les camps.
Ici, Nyakun, qui vit à Dadaab depuis 2013, raconte : «Je ne peux pas dire ce que l’avenir me réserve, mais une chose est sûre : je ne retournerai jamais au Soudan du Sud, malgré les conditions difficiles ici. L’ONU ne sait pas ce qu’il se passe dans le camp et il est difficile de se rendre dans leur bâtiment. Rien que d’obtenir un numéro en vue d’une visite est éprouvant.» 6 septembre 2019
© Paul Odongo
Les restrictions liées au Covid-19 aggravent le sentiment de désespoir chez les réfugiés, ce qui se traduit par plusieurs tentatives de suicide. Les femmes des camps font état d’une recrudescence des violences sexuelles. Le nombre de consultations dans les centres de santé de Dagahaley gérés par MSF baisse d’un tiers. Même lors de la levée des restrictions, ce nombre ne revient pas au même niveau qu’avant la pandémie. Au cours de l’année 2020, les équipes donnent 162 653 consultations et admettent 9137 patients à l’hôpital de Dagahaley, dont 917 enfants souffrant de malnutrition sévère. Plus de 3000 bébés naissent à la maternité. 30 septembre 2020
© MSF
Au mois d’avril, le gouvernement kenyan et le HCR publient une déclaration conjointe dans laquelle ils annoncent officiellement la fermeture des camps de réfugiés de Dadaab et de Kakuma pour le 30 juin 2022.
Dans la feuille de route du HCR pour la fermeture des camps, la réinstallation n’est envisagée que pour un faible nombre de réfugiés exposés à des risques. Un plan final est attendu d’ici la fin de l’année, laissant aux réfugiés peu de temps pour se préparer pour la suite. Les réfugiés interrogés par MSF déclarent que pour l’instant, seules deux options réalistes se présentent à eux : rester au Kenya ou s’établir dans un autre pays. 11 juin 2021
© Paul Odongo
Les camps de Dadaab comptent aujourd’hui 228 308 réfugiés, dont plus de 96 pour cent sont des Somaliens. Plus de la moitié ont moins de 18 ans et n’ont jamais vécu en Somalie.
MSF est actuellement le seul prestataire de soins médicaux dans le camp de Dagahaley, avec un hôpital de 100 lits et deux postes de santé. En tant qu’organisation médicale, MSF s’inquiète du fait que les patients souffrant de maladies chroniques, telles que le diabète ou le VIH, puissent ne pas recevoir le traitement vital dont ils ont besoin s’ils étaient renvoyés en Somalie. 18 novembre 2021
© Charlie Kimilu