Cameroun: MSF prend en charge des malades du choléra à Yaoundé
© Christelle Ntsama/MSF
4 min
Suite à la propagation de l’épidémie jusque dans la capitale du Cameroun, MSF a ouvert un centre de traitement du choléra et soigné des centaines de malades.
Le 31 mars 2011 à 17h, l’équipe médicale de MSF accueille la première patiente dans le centre de traitement du choléra (CTC) mis sur pied au cours des jours précédents à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Immédiatement le processus se met en place. Accueil et premiers soins de la malade, pose de perfusion, désinfection du taxi qui a servi au transport… C’est la première patiente d’une longue série de malades qui ont été accueillis depuis l’ouverture du CTC.
Dans la capitale, les premiers cas de choléra se sont déclarés à la fin du mois de février. A la fin mars, on déplorait en seulement une semaine 377 cas et 15 décès. Yaoundé est une ville où certains quartiers populaires sont très densément peuplés et où l’accès à l’eau potable est un problème criant. Des facteurs de risques importants pour une épidémie telle que le choléra.
L’épidémie avait commencé l’an dernier
Le choléra s’était déclaré au Cameroun en mai 2010 déjà, affectant d’abord le Grand Nord du pays. Selon les chiffres officiels, un peu plus de 10759 cas, dont 657 décès, ont été enregistrés l’an dernier. L’épidémie s’est ensuite progressivement étendue dans le reste du pays. Désormais neuf des dix régions que compte le Cameroun sont touchées par l’épidémie.
Face au nombre croissant de patients atteints par le choléra à Yaoundé et face à la capacité d’accueil dépassée des structures de santé de la capitale, MSF a ouvert un CTC sur le site du Centre hospitalier universitaire de Yaoundé, une structure d’une capacité initiale de 70 lits, extensible à 200 si nécessaire. «Le traitement principal du choléra c’est la réhydratation. Cela peut être oralement en faisant boire aux patients des sels de réhydratations orales ou alors par perfusion si le patient n’est plus en capacité de boire. Cette déshydratation est le fait d’une diarrhée importante avec ou sans vomissements», explique Gaëlle Faure, cheffe de mission MSF au Cameroun.
Au 2 mai 2011, MSF a pris en charge 558 patients dans le centre. 536 sont déjà sortis guéris et trois décès ont été enregistrés. L’ambulance MSF destinée à transférer les patients des structures de santé ayant leur capacité d’accueil dépassée vers le CTC a déjà effectué 90 transports. Au 24 avril, 1757 cas de choléra ont été recensés dans la capitale et ses environs et on comptait 71 décès.
En plus de son CTC, MSF a apporté un soutien aux structures de la ville recevant le plus grands nombre de cas dans les districts de Cité Verte, Nkoldongo, Djoungolo et Byemassi, et à Obala, une localité proche de Yaoundé. Des unités de traitement de choléra, des centres de stabilisation, mais aussi la formation du personnel camerounais et des dons de matériel logistique et d’isolement des patients ont permis aux populations de trouver un traitement au plus proche de chez eux.
Une équipe d’éducateurs à la santé continue de sillonner la ville et ses environs dans le but d’informer les autres hôpitaux et les centres de santé de la présence du CTC. Dans le même temps, ces mêmes éducateurs sensibilisent dans certains districts la population aux gestes préventifs et l’attitude à adopter en cas d’appartion des symptômes du choléra.
MSF et le choléra au Cameroun
Quelques temps après le début de l’épidémie dans la partie nord du pays au mois de mai 2010, le ministère de la Santé a conclu à l’une des plus importantes épidémies de choléra dans le pays et dans cette zone endémique.
L’action de MSF s’est matérialisée par la mise en place de huit unités de traitement dans les districts de Maroua, Mokolo et Kolofata. L’amélioration des dispositifs des unités de traitement de choléra en place, l’isolement des patients, la qualité du traitement et la purification de l’eau étaient les principales orientations de cette mission d’urgence. 800 patients ont ainsi été traités et 60000 personnes ont reçu de l’eau potable. L’équipe médicale de MSF a été présente d’août à octobre 2010.
© Christelle Ntsama/MSF