Un centre de traitement Ebola MSF inopérable après une violente attaque

Katwa, RDC, 25.02.2019

République démocratique du Congo (RDC)2 min

MSF a suspendu les activités du centre de traitement Ebola de Katwa dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, le 24 février, suite à une violente attaque. Cette suspension limite considérablement l'accès aux services de santé essentiels pour les patients atteints d'Ebola.

L’attaque

Le 24 février à 22h, des agresseurs non identifiés ont attaqué le centre de traitement Ebola opéré par MSF à Katwa.  Après avoir lancé des pierres sur l'installation, ils ont incendié une partie de la structure et détruit des salles et du matériel. Le frère d'un patient serait décédé alors qu'il tentait de s'échapper. Les circonstances exactes de sa mort n’ont pas encore été clairement établies.

Cette attaque a été traumatisante pour les patients, leurs proches et le personnel présent dans le centre.

Emmanuel Massart, coordinateur des urgences MSF à Katwa

« Nous avons réussi à transférer les quatre patients confirmés et les six suspects dans des centres de traitement proches, mais cette attaque affecte notre capacité de réaction dans ce qui est maintenant l'épicentre de l'épidémie » poursuit Emmanuel Massart, coordinateur des urgences MSF à Katwa.

L’importance d’être accepté par la communauté

« Bien que les raisons de l'attaque ne soient pas claires et que cette violence soit inacceptable, nous savons que les acteurs de la réponse contre Ebola - y compris MSF - n'ont pas réussi à gagner la confiance d'une partie importante de la population » a déclaré Meinie Nicolai, directrice générale de MSF en visite au Nord-Kivu.

Tous les acteurs impliqués dans la réponse doivent changer leur approche et répondre véritablement aux plaintes et aux craintes des communautés.

Meinie Nicolai, directrice générale MSF

Les précédentes épidémies d'Ebola ont démontré l'importance d'obtenir l'acceptation de la communauté. Sans confiance, les malades et les morts sont cachés, ce qui augmentent les risques de propagation et les agents de santé risquent menaces et agressions. La réponse à l’épidémie d’Ebola risque l’échec sans l’acceptation des communautés.

L’épidémie 

Plus de six mois après le début de l'épidémie d'Ebola au Nord-Kivu et en Ituri, l'épidémie n'est pas sous contrôle. Au total plus de 870 patients ont été diagnostiqués avec le virus et 540 en sont décédés. Après quelques succès dans l'arrêt de la transmission dans les épicentres initiaux de Mangina et de Beni anisi que dans certains sites auxiliaires tels que Tchomia, Mutwanga et Masereka, l'épidémie s'est étendue de 4 à 19 zones de santé. 

Les activités de MSF dans le cadre de la réponse à Ebola se poursuivent à Butembo, Bunia, Bwena Sura, Kayna et Biena.