Gaza : MSF dénonce le projet de loi israélien qualifiant l’UNRWA d’organisation terroriste

Des milliers de Palestiniens sont contraints de fuir l'est de Rafah à la suite des récents ordres d'évacuation israéliens - 6 mai 2024

Palestine2 min

Le 29 mai, un projet de loi visant à désigner l'UNRWA, Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugié·e·s de Palestine dans le Proche-Orient, comme une organisation terroriste, a été adopté en première lecture avant trois autres lectures au Parlement israélien, la Knesset. Un deuxième projet de loi visant à rompre tous les liens avec l'agence des Nations unies et à la priver de diverses immunités a également été proposé et a fait l'objet d'une lecture préliminaire. Ces deux projets de loi n'interdiraient pas seulement à l'UNRWA d'opérer en Israël, mais criminaliseraient également l'organisation, ses activités ainsi que son personnel.

Réaction de Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF:

« Le projet de loi préliminaire de la Knesset israélienne visant à désigner l’UNRWA comme une organisation terroriste est une attaque scandaleuse contre l'aide humanitaire et un acte de punition collective à l'encontre du peuple palestinien. Nous condamnons fermement la proposition de désignation et sommes solidaires de l'UNRWA, qui sert de bouée de sauvetage à des millions de Palestinien·ne·s et constitue l'épine dorsale de l'acheminement de l'aide aux populations de Gaza, de la Cisjordanie occupée et du reste de la région. En qualifiant d'entité terroriste l'agence des Nations unies créée pour venir en aide aux réfugié·e·s palestinien·ne·s, les autorités israéliennes perpétueraient un discours qui vilipende et marginalise une population dans son intégralité ainsi que celles et ceux qui lui fournissent assistance.

Cette décision fait suite à des mois d'intimidation à l'encontre de l'UNRWA, notamment une attaque contre ses bureaux à Jérusalem. Il s'agit en outre du point culminant de l'obstruction systématique et continue de l'aide humanitaire, ce qui a pour effet d'étouffer la bande de Gaza et sa population. Cela se produit alors que les attaques contre des zones densément peuplées et pourtant désignées comme « sûres » par les forces israéliennes et faisant de nombreuses victimes civiles continuent, au même titre que la destruction des infrastructures civiles, y compris des hôpitaux, et les déplacements forcés à répétition de centaines de milliers de personnes prises au piège à Gaza.

Non seulement l'aide humanitaire est entravée, mais si le projet de loi est adopté en dernière lecture, elle sera également criminalisée par la loi antiterroriste israélienne, en contradiction avec le droit humanitaire international. Cela aurait des conséquences terribles, car cela pourrait équivaloir à une autorisation d'attaquer les installations de l'UNRWA et son personnel humanitaire, mettant encore plus en danger les civils qui recherchent la protection de l'agence des Nations unies. ​ Les travailleurs·euses humanitaires doivent toujours être protégé·e·s et la population civile épargnée.

Les alliés d'Israël, qui sont tous membres des Nations unies, doivent s'opposer à cette tentative de criminalisation de l'aide humanitaire et veiller à ce que l'UNRWA puisse poursuivre son travail essentiel. Ces gouvernements doivent faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à l'effusion de sang et fournisse de l'aide à Gaza ».