Irak: assurer des soins d’urgence dans une poche de sécurité
© Louise Annaud/MSF
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Dans le district de Tal Afar, au nord-ouest de Mossoul, l'absence de structures de santé fonctionnelles entrave l’accès aux soins des populations. MSF a renforcé ses activités dans cette région en ouvrant une maternité en octobre dernier. Plus récemment, MSF a également mis en place une unité de stabilisation ainsi qu’un service de pédiatrie dans le village de Tal Maraq.
MSF est arrivée dans la région en 2015 car de nombreuses structures médicales avaient été complètement détruites. Celles qui étaient encore sur pied manquaient de matériel médical, de médicaments et des ressources humaines nécessaires et n’étaient pas en mesure d’assurer la prise en charge de patients.
« Cette région est particulièrement touchée par le conflit», explique Andrew Cullen, responsable de projet pour MSF. «Certains endroits semblent intacts, mais d'autres zones sont totalement détruites. Bien que les combats aient cessé depuis plus de 18 mois, la population a du mal à accéder aux soins médicaux. »
Les habitants doivent parcourir plus de 100 kilomètres pour accéder à des soins médicaux spécialisés dans les zones urbaines les plus proches comme Dohuk ou Zakho. C'est un trajet extrêmement long, trop coûteux pour la plupart des gens, voire impossible pour beaucoup. Par conséquent, les urgences médicales peuvent s'aggraver très vite.
« Au début, nous avons mis en place des cliniques mobiles, poursuit Andrew Cullen, puis nous avons identifié le besoin de fournir des soins aux femmes qui accouchent. Nous devions parfois envoyer des personnes en état grave se faire opérer dans d'autres hôpitaux, par exemple, et nous voyions bien que c'était terriblement compliqué pour elles de se déplacer si loin. Il était évident qu'il fallait mettre en place des services d'urgence et de stabilisation. »
Depuis janvier 2015, dans trois villages du district de Tal Afar, les équipes médicales mobiles de MSF ont dispensé, des consultations de santé générale, de santé mentale, de santé sexuelle et reproductive ou encore de prise en charge des maladies chroniques. Ces activités ont été élargies en octobre dernier avec l’ouverture d’une maternité à Tal Maraq. Depuis l'inauguration de la clinique jusqu’en février dernier, les équipes ont assisté plus de 500 accouchements à la maternité de Tal Maraq. Et un nombre équivalent de références en urgence a été assuré vers l’hôpital de Zakho.
En mars 2017, MSF a également établi dans le même bâtiment un service d'hospitalisation pédiatrique (pour les enfants de moins de 12 ans), ainsi qu'une unité de stabilisation pour les adultes en état critique, en vue d’unafflux potentiel de personnes fuyant les combats autour des villes de Mossoul et de Tal Afar, mais également pour pallier le manque de structures de soins secondaires dans la région.
« Initialement, nous n’avions prévu d’ouvrir qu’une maternité, se souvient Ileana Boneschi, responsable en santé reproductive à Tal Maraq, mais avec l'unité de stabilisation et le service de pédiatrie, c’est devenu un véritable hôpital. »
MSF est présente en Irak de manière permanente depuis 2006. Pour garantir son indépendance, MSF n’accepte aucun financement de la part de gouvernements, de groupes religieux ou d’agences internationales pour ses programmes en Irak et dépend exclusivement de dons privés du grand public au niveau mondial pour accomplir son travail. MSF emploie actuellement 1600 personnes en Irak.
© Louise Annaud/MSF