L'année 2024 en images
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L’année 2024 a été marquée par des tensions dans de nombreux contextes, ainsi que par de tristes anniversaires, du conflit à Gaza et au Soudan, et de multiplication des attaques, à l’encontre du personnel soignant, des hôpitaux et des ambulances en Haïti, au Burkina Faso, en République démocratique du Congo. Cette année, nos équipes ont lutté contre plusieurs flambées épidémiques de choléra, rougeole, méningite, ou de maladies ré-émergentes telles que la diphtérie. Nous avons également assisté quantité de populations déplacées dans des contextes de catastrophes naturelles ou d’origine humaine. Merci de nous avoir soutenu·e·s tout au long de l’année et sur tous nos terrains d’intervention pour continuer à apporter les soins et être auprès des patient·e·s et des communautés qui font face aux crises.
Janvier : Soudan
Les violents combats entre les forces armées soudanaises (SAF) et les forces de soutien rapide (RSF) qui durent depuis avril 2023 se poursuivent à Khartoum et dans l’ensemble du Soudan. Des centaines de milliers de victimes sont déplacées à l’intérieur du pays et sont contraintes de survivre dans des camps informels. Les équipes MSF sont à leurs côtés pour leur offrir des soins médicaux, dont une prise en charge de la malnutrition qui a atteint des niveaux alarmants dans plusieurs régions, notamment au Darfour. En savoir plus >
Février : Gaza
Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF, appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à imposer un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où la guerre a causé des milliers de morts et des déplacements massifs. Malgré des attaques ciblant hôpitaux et soignant·e·s, MSF poursuit ses efforts pour fournir des soins vitaux dans des conditions désastreuses. En savoir plus >
Mars : République démocratique du Congo
Au cours d'une nouvelle escalade de violence dans la province de l'Ituri en République démocratique du Congo, des personnes armées ont attaqué la ville de Drodro dans la nuit du 6 au 7 mars, tuant une patiente dans son lit, pillant l'hôpital général et dérobant du matériel médical. MSF exhorte, une fois de plus, toutes les parties au conflit à respecter et protéger la population et la mission médicale. Plus tard dans l’année, MSF dénonce l’ampleur et le cycle sans fin des violences faites aux femmes déplacées par la guerre. Lire davantage >
Avril : Port-au-Prince, Haïti
En avril, la violence armée à Port-au-Prince atteint un niveau alarmant, plongeant la capitale haïtienne dans une crise humanitaire majeure. Alors que les affrontements entre groupes armés et forces de police se multiplient, des milliers de personnes fuient leurs quartiers détruits ou se retrouvent piégées dans des zones dangereuses. MSF renforce ses cliniques mobiles pour répondre aux besoins critiques, notamment pour les survivant·e·s de violences sexuelles et les blessé∙e∙s. Lire l'article >
Mai : Ukraine
Alors que le conflit se poursuit en Ukraine depuis deux ans, les conséquences médicales et psychologiques sont immenses. Dans la région de Donetsk, les équipes MSF assurent les transferts en ambulance depuis les hôpitaux de la ligne de front vers les zones plus éloignées. À Vinnytsia, dans le centre du pays, elles fournissent des soins spécialisés de psychologie aux personnes, pour la majorité déplacées, souffrant de stress post-traumatique lié à la guerre. Lire plus >
Art traditionnel ukrainien, réalisé pendant une session de promotion de la santé mentale au hub de Kherson, à Vinnytsia.
Juin : Nigéria
Les centres nutritionnels de MSF dans le nord du Nigeria sont débordés par un afflux massif d’enfants souffrant de malnutrition sévère, avec des admissions doublées par rapport à 2023. Cette crise, exacerbée par l’insécurité alimentaire et la pénurie d’aide humanitaire, a déjà causé quantité de décès. En plus de la prise en charge, MSF appelle à une mobilisation urgente des autorités et des bailleurs de fonds pour intensifier les soins et prévenir ces tragédies. En savoir plus >
Barira et ses jumeaux, Houssini et Hassan, âgés d’un an. « Je suis venu ici avec mes enfants car ils étaient malades », raconte-t-elle. Ses fils ont passé 12 jours en soins intensifs : le premier souffrait de malnutrition ayant causé une pneumonie, le second était en état de détresse respiratoire causé par un sepsis. « Ils ont été bien pris en charge et leur état s’est grandement amélioré. Ils ne sont plus affamés ou assoiffés. Nous sommes reconnaissants. »
Juillet : Comores
Le 2 février, une épidémie de choléra d’une ampleur inédite se déclare dans l’ensemble de cet archipel de l’océan Indien. Après avoir évalué les besoins, MSF lance une réponse d’urgence sur l’île d’Anjouan, qui présente le nombre de cas le plus élevé. Les équipes soutiennent des centres de traitement et des points de réhydratation orale. Elles collaborent aussi avec le ministère de la Santé pour traiter des milliers de patient·e·s et vacciner des centaines de milliers de personnes, malgré le déni initial quant à l’existence de cette maladie. Au 31 juillet, l’épidémie est endiguée. Plus d'informations sur notre intervention >
Un jeune écolier reçoit son vaccin oral contre le choléra à l’école Espérance, dans le village de Domoni, Anjouan.
Août : Amérique centrale
Les migrant·e·s traversant l'Amérique centrale via le Mexique sont confronté·e·s à une situation de vulnérabilité sans précédent. MSF continue de répondre sur le terrain à leurs besoins urgents et dénonce dans un rapport alarmant les conditions de vie, mettant en lumière les violences physiques et sexuelles ainsi que le manque d'accès aux soins de santé. En savoir plus >
Un groupe de personnes migrantes escorté par la police sur la route reliant les villes de La Venta et Jucitán, dans le sud du Mexique.
Septembre : Liban
La situation déjà très compliquée au Liban s’est encore aggravée avec l’escalade du conflit, le 23 septembre 2024, à la suite des intenses bombardements israéliens sur le pays. En réponse à cette crise, MSF déploie des équipes médicales mobiles dans plusieurs gouvernorats du pays, avec un accent donné à la prise en charge de la santé mentale et des patient·e·s souffrant de maladies chroniques. Au sein des abris où les personnes déplacées ont trouvé refuge, les équipes font des distributions de biens de première nécessité et des donations de matériels aux hôpitaux. En savoir plus >
Un membre du personnel de Médecins Sans Frontières organise une activité de peinture faciale pour des enfants dans l’abri d’Azarieh, dans le centre de Beyrouth.
Octobre : Kirghizistan
Après deux ans d’activités, MSF termine son projet pilote sur le dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein. L’objectif était d’intégrer au sein de la formation des infirmier∙ère∙s un module dédié au dépistage de ces cancers, une pratique habituellement effectuée par des médecins. En deux ans, MSF a effectué 9 221 dépistages du cancer du col de l'utérus et 6 379 dépistages du cancer du sein. La sensibilisation était également au cœur de ce projet afin de casser les barrières et les préjugés au sein de la communauté en donnant aux femmes les moyens de se faire dépister. Pour l’avenir, cette formation pourra être insérée dans les programmes nationaux de médecine et de formations paramédicales continues.
Novembre : Climat et santé
Depuis plusieurs années, MSF est engagée pour limiter son impact environnemental. Au Nigeria, pour pallier l’instabilité de l’approvisionnement énergétique et investir dans des solutions plus durables, un système de panneaux solaires est installé dans l’hôpital pédiatrique de Kaffin Madaki, réduisant la dépendance aux générateurs à essence. Dans cette région où l’électricité manque, la continuité des soins dépend de cette production d’énergie durable. Découvrir davantage >
Panneaux solaires installés par Médecins Sans Frontières à l’extérieur de l’hôpital pédiatrique Kaffin Madaki. En plus de réduire l’impact écologique de nos activités, ils permettent à nos équipes de ne plus dépendre d’approvisionnements électriques incertains.
Décembre : Recherche et sauvetage en Méditerannée
MSF a été forcée de mettre un terme aux opérations de sauvetage de son navire Geo Barents en Méditerranée, alors que celui-ci était opérationnel depuis 2021. Les lois et les politiques de dissuasion absurdes et inhumaines mises en place par les autorités italiennes rendent impossible la poursuite des activités de recherche et de sauvetage. MSF s’engage néanmoins à retourner en Méditerranée, afin de reprendre ses activités pour sauver des vies sur l’une des routes migratoires les plus meurtrières au monde. Vers le communiqué complet >
Opération de sauvetage en mer Méditerranée avec le Géo Barents de Médecins Sans Frontières au fond.