Mozambique: 250 000 enfants vaccinés contre la rougeole
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Il a fallu trois semaines pour protéger contre la rougeole les enfants de six districts reculés au Nord du Mozambique. La collaboration avec le ministère de la Santé a été fructueuse.
Près de 250 000 enfants âgés de six mois à 15 ans ont été vaccinés contre la rougeole dans la province de Niassa dans le Nord du Mozambique. Cette vaste campagne de vaccination s’est déroulée sur trois semaines entre le 8 et le 25 septembre. Les opérations ont été réalisées par les autorités mozambicaines en collaboration avec Médecins Sans Frontières (MSF).
En juillet, MSF avait effectué une rapide étude épidémiologique dans quatre districts de la province de Niassa à la frontière du Malawi, lui-même confronté à une épidémie de rougeole.
En août, après plusieurs réunions, les autorités mozambicaines et MSF décidaient d’unir leurs efforts pour prévenir l’augmentation des cas avérés et présumés de rougeole dans six districts de la province de Niassa.
Sans vaccin, la mortalité est élevée
Dans les pays occidentaux, les enfants touchés par la rougeole présentent rarement des complications, car la vaccination est très efficace. La maladie est beaucoup plus dangereuse dans un pays comme le Mozambique. Le manque de couverture vaccinale généralisée et les conditions de vie difficile peuvent provoquer une mortalité élevée.
L’ambition était de vacciner 270 000 enfants. Au final, un peu moins de 250 000 ont eu droit à une piqûre, soit 88% de la cible. «C’est un très bon résultat pour des zones aussi reculées, commente Mariano Lugli, chef de la mission MSF au Mozambique.
La campagne a commencé par une semaine de sensibilisation de la population. Des annonces ont été diffusées sur les radios locales. Des équipes mobiles, les unités de santé ou les enseignants des districts concernés ont passé le message. Afin qu’un maximum d’enfants soient rassemblés le jour de la vaccination.
L’occasion de former les Mozambicains
Le moment venu, une dizaine d’équipes ont été déployées dans chacun des six districts. Le Mozambique a fourni les vaccins et une grande majorité du personnel: 359 personnes contre 8 membres de MSF. Pour sa part, l’organisation médicale internationale a pris en charge l’essence et payé les heures supplémentaires des fonctionnaires mozambicains de la santé. MSF a surtout apporté son expertise en matière de planification et d’évaluation de telles campagnes.
«Toute l’opération a coûté 23 000 francs, soit moins de 10 centimes par enfant vacciné. C’est un des avantages de collaborer avec les autorités. Cette expérience a aussi été formatrice pour le personnel de la santé mozambicain», analyse Mariano Lugli.
MSF travaille au Mozambique depuis les années 1990. Depuis les années 2000, son action se focalise sur le VIH/sida. Dans ce pays d’Afrique australe qui abrite 21 millions d’habitants, 16% de la population est touchée par le VIH/sida. MSF soigne des milliers de malades du VIH/sida et de la tuberculose à Maputo, la capitale du pays, et à Lichinga dans la province de Niassa, dans le Nord du pays. Ses équipes interviennent également lorsque se déclarent des épidémies ou lors des inondations qui frappent régulièrement le pays.
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