Mozambique: la partie contre le VIH/sida n’est pas gagnée
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Lors de la dernière édition des All African Games à Maputo les équipes MSF de la région de l’Afrique australe ont tenu un événement sportif afin de sensibiliser le public et les bailleurs de fonds au manque de financement pour lutter contre l’épidémie VIH/SIDA qui touche le continent.
Nommée Intervalo! La vie l’emporte sur le sida, la journée s’est tenue le 14 septembre dernier et comportait un message simple: dans le match qui nous oppose au VIH/sida nous arrivons à la mi-temps. Bien que des progrès aient été enregistrés nous ne pouvons arrêter la partie alors que des millions de personnes attendent toujours de débuter leur traitement.
«Nous avons maintenant des résultats positifs pour des traitements qui ont fait leurs preuves», déclare Kelly Cavalete de MSF au Mozambique. «Nous devons nous assurer que tous les patients qui ont besoin d’être mis sous traitment le sont. C’est de cette façon que nous arriverons à inféchir la courbe de l’épidémie.»
Quelques 24 athlètes séropositifs ou accompagnants de patients sont venus de l’Afrique du Sud, Malawi, Swaziland, Zimbabwe et Mozambique en vue de participer aux compétitions amicales et montrer comment MSF et ses partenaires relèvent le défi VIH/sida dans des endroits où la prévalence est haute mais où malheureusement les ressources sont très faibles.
«Nous sommes la preuve vivante que les gens peuvent avoir une vie active, même sous traitement», a déclaré Sousa Chilaude, une patiente depuis maintenant huit ans et qui est suivie par une clinique de Maputo où travaille MSF et le ministère de la Santé. «On n’aurait pas idée d’interrompre une partie en plein milieu, et donc nous ne nous arrêterons pas avant que chaque personne qui a besoin d’un traitement puisse y avoir accès.»
Les promesses des Nations unies
De récentes avancées scientifiques ont démontrées que les patients séropositifs sous traitement ont 96% moins de chance de transmettre le virus. À la lumière de cette nouvelle donnée, les pays présents au dernier sommet organisé en juin par les Nations unies se sont engagés à avoir 15 millions de personnes sous traitement avant 2015 afin de sauver plus de vies et ralentir la progression du virus. Cela signifie que quelques huit millions de personnes devront débuter leur traitement dans les quatre prochaines années. Alors que 6 milliards de dollars de plus seraient nécéssaire chaque année pour atteindre l’estimation annuelle de ONUSIDA de 23 milliards, le financement global VIH/sida en 2009 et 2010 à diminué de 10%.
«En plus de débuter un traitement précoce pour les personnes vivant avec le VIH/sida, nous devons aujourd’hui nous assurer que des médicaments génériques peu coûteux sont disponibles», explique le chef de mission MSF au Mozambique, Walter Lorenzi. «Nous devons également décentraliser la prise en charge des patients et venir au plus près d’eux avec les soins dont ils ont besoin. Il est aussi important de mobiliser et responsabiliser les communautés dans la gestion des soins, afin de diminuer la stigmatisation and améliorer l’adhérence au traitement.»
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