MSF aide à la prise en charge des victimes de violence à Conakry
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Les équipes de MSF ont été choquées par le niveau de violence lors des événements du 28 septembre, lorsque des manifestants ont été attaqués et pour certains abattus par les forces de sécurité dans la capitale guinéenne de Conakry. Le personnel MSF a fourni du matériel médical et a aidé à la prise en charge de plus de 400 blessés, dont un tiers de blessés graves, à l’hôpital Donka et au centre de santé de Matam.
Avant ces événements, de nombreux observateurs craignaient que l’importante manifestation organisée lundi 28 septembre ne conduise à des violences. Les équipes MSF présentes à Conakry s’étaient donc pré-positionnées à l’hôpital Donka et au centre de santé de Matam avec des kits d’intervention d’urgence.
« Les patients avaient désespérément besoin d’une assistance médicale, que ce soit pour des blessures par balle, par arme blanche ou à la suite de passage à tabac ou même de viols. Nous étions vraiment sous le choc face à un tel niveau de violence », raconte Christine Jamet, chef de mission de MSF en Guinée.
Mercredi, de nombreux magasins restaient fermés et les rues de Conakry étaient presque désertes, la population craignant de s’aventurer au dehors. La capitale de la Guinée reste sous haute tension.
Pour MSF, la priorité est maintenant de renforcer ses équipes sur le terrain pour qu’elles soient prêtes à intervenir si une nouvelle flambée de violence survenait. Jeudi et vendredi, un chirurgien, deux anesthésistes et une psychologue spécialiste du traitement des victimes de violence arriveront sur place.
« Nous espérons que la situation va se calmer dans les prochains jours. Pour l’instant, il n’y a plus de nouveaux patients demandant à être traités. Mais nous sommes prêts à porter assistance à la population si de nouveaux incidents se produisent », explique François Verhoustraeten, responsable de programme MSF pour la Guinée.
MSF est présent en Guinée avec de nombreux projets, notamment de traitement du VIH/sida et de prise en charge nutritionnelle et pédiatrique dans le centre de santé de Matam. Les activités de ces projets ont dû être suspendues lundi 28 septembre, mais certaines ont pu reprendre le lendemain. Par ailleurs, une campagne de vaccination contre la rougeole planifiée à Beyla, dans le Sud-Est du pays, devrait avoir lieu comme prévu.