MSF a ouvert un centre de traitement pour le kala-azar à l’est du Soudan
© Marco Baroncini
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«Si ces gens n’avaient pas reçu un traitement, ils seraient tout simplement morts aujourd’hui. En travaillant dans cet hôpital, nous pouvons sauver des centaines de vie chaque année » explique le Dr Dagemlidet Worku, coordinateur de ce nouveau projet MSF situé à l’est du Soudan.
Le docteur Worku se réfère aux 400 patients atteints par le kala-azar pris en charge en seulement deux mois, depuis que MSF a ouvert ce centre de traitement pour le kala-azar. Le projet se situe dans le petit village de Tabarak Allah, dans l’état d’Al-Gedaref, à 550 km au sud-est de Khartoum. Cette région est une des zones les plus touchées par cette pathologie au monde. Le kala-azar, aussi appelée leishmaniose viscérale, est une maladie parasitaire transmise par la piqûre de moucherons, mortelle si elle n’est pas traitée. Les 460'000 habitants de la région vivent dans des conditions très précaires, dépendant pour la plupart d’une agriculture de subsistance.
« Avant l’arrivée de MSF, nous n’avions pas assez de médicaments. Seuls ceux qui avaient les moyens de s’offrir le voyage et le séjour dans des localités très éloignées pour suivre un traitement étaient traités. Les autres me demandaient des antidouleurs avant que l’hôpital ne reçoive d’autres médicaments pour traiter le kala-azar » explique le Dr Abubakar, médecin travaillant pour le ministère de la santé soudanais à l’Hôpital de Tabarak Allah.
Le traitement pour soigner le kala-azar consiste en une injection quotidienne pendant 30 jours. Le médicament de première ligne coûte environ 50 dollars. Il est maintenant disponible gratuitement et en quantité suffisante dans l’hôpital public où MSF a installé son projet.
Ammar Omar Abdu Dana, 9 ans vient à peine d’arriver au centre de traitement du kala-azar de MSF. Il a été diagnostiqué positif et son traitement doit commencer immédiatement. Le voyage a été particulièrement éprouvant pour ce jeune malade. « Après deux journées de marche, Ammar était tellement fatigué qu’il ne tenait plus debout. J’ai du louer un âne sur lequel je l’ai assis pour arriver jusqu’ici » explique le père du petit enfant. « Le centre de traitement MSF est très connu et très populaire dans la zone » ajoute-t’il
MSF ne fait pas que fournir des traitements, l’organisation prévoit de conduire des projets de recherches sur le kala-azar, conjointement avec le ministère de la santé soudanais et d’autres institutions internationales, pour améliorer le diagnostic, le traitement et le contrôle de cette maladie négligée. MSF s’est également engagée à former des professionnels de santé soudanais ainsi qu’à construire et à équiper, au sein de la structure publique, un laboratoire, des chambres et une salle d’accouchement spécialement dédiée aux patients atteint par le kala-azar pour améliorer leur prise en charge.
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