MSF soigne dix personnes blessées par des grenades assourdissantes en Macédoine
© Eloisa D'orsi
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Une équipe médicale de MSF travaillant dans la région d’Idomeni, à la frontière entre la Macédoine et la Grèce, a pris en charge ce vendredi 21 juillet dix personnes blessées par des éclats de grenades assourdissantes. Ces engins ont été utilisés par les troupes frontalières de Macédoine.
Cette région frontalière est actuellement plongée en plein chaos alors que plus de 3000 réfugiés se sont vu violemment refuser de franchir la frontière. Du gaz lacrymogène a également été utilisé pour disperser la foule.
La peur, la panique et la frustration gagnent les réfugiés
Quatre des personnes blessées ont été référées à l’hôpital, l’une d’entre elles sévèrement blessée après avoir été passée à tabac par des militaires macédoniens. Six des 10 personnes souffraient de blessures moins importantes et ont pu être soignées sur le site.
« La violence utilisée par les autorités de la Macédoine contre ces personnes innocentes est scandaleuse et doit cesser immédiatement, affirme Aurélie Ponthieu, experte en migration pour MSF. Les scènes choquantes d’aujourd’hui sont le résultat de mesures extrêmes pour empêcher des personnes qui fuient désespérément la guerre de traverser les frontières. Mais ce n’est pas une solution. Cela a uniquement pour effet de provoquer une autre crise humanitaire».
Des conditions de réception indécentes
La veille, la situation était déjà extrêmement tendue et les équipes médicales de MSF avaient pris en charge plus de 100 patients, le plus grand nombre jamais soigné depuis que MSF a débuté ses activités à Idomeni en avril. Trois de ces patients ont été référés vers l’hôpital: une femme enceinte souffrant de douleurs et saignements importants, un bébé d’un an opéré à la tête quelques mois auparavant ainsi qu’un homme affirmant avoir été battu par la police macédonienne. Quatre patients se sont évanouis à cause de la fatigue, la chaleur et la faim. L’équipe a également distribué des biens de première nécessité pour les personnes rassemblées à la frontière.
Selon la régulation de Dublin, les réfugiés doivent faire leur demande d’asile dans le premier pays européen dans lequel ils entrent. Mais les autorités grecques peinant à leur offrir des conditions de réception décentes et beaucoup de réfugiés ne voient pas d’autre choix que de continuer leur voyage vers le Nord à travers les Balkans.
«Comment imaginer que des centaines de milliers de personnes puissent souhaiter rester dans un endroit où il n’y a pas de conditions de réception décentes, même pour quelques jours?» continue Aurélie Ponthieu. «Nous assistons à l’absurdité du système d’asile européen, avec des conséquences terribles sur la santé des réfugiés».
© Eloisa D'orsi