Regain de violence à Bangui: près de 200 blessés et des milliers de nouveaux déplacés
© Samuel Hanryon/MSF
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Alors que les forces internationales tentaient de désarmer les groupes armés et qu’un calme précaire régnait sur Bangui, la capitale de la république Centrafricaine a renoué avec la violence le 20 décembre.
Une nouvelle vague de blessés a été prise en charge par les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) présentes dans la ville. Ces quatre derniers jours, MSF a reçu près de 200 blessés. Cette violence a également incité des milliers de personnes à fuir et à venir gonfler les différents camps de personnes déplacées déjà existant dans la ville. MSF travaille dans ces camps où les conditions de vie sont déplorables.
Des vagues de violence en séries
Cette nouvelle vague de violence est la dernière d'une série qui a commencé le 5 Décembre dernier. Des affrontements importants avaient alors amené les équipes de MSF à prendre en charge 190 blessés à l'Hôpital Communautaire, le principal hôpital de Bangui, où MSF à développé une partie de ses activités pour répondre à l’urgence. Cette violence ne fait qu'aggraver une situation humanitaire d'urgence chronique qui persiste dans la République Centrafricaine depuis des années.
«Dans les jours qui ont précédé le 20 décembre, nous avions observé une réduction du nombre de personnes blessées à cause des violences et en particulier une réduction des blessures par balles», déclare Jessie Gaffric, coordinatrice du projet MSF à l'hôpital Communautaire. «Puis, le 20 Décembre, nous avons reçu 49 blessures par balle, et maintenant nous continuons à en recevoir environ 15 par jour».
Détérioration des conditions de vie dans les camps
De plus en plus de personnes fuient leurs maisons et trouvent refuge dans les différents camps de déplacés de la ville. Le nombre d'infections respiratoires des voies inférieures y a doublé. Dans la clinique mis en place dans le camp de déplacés de l’aéroport de Bangui par les équipes MSF, environ 16 % des 450 consultations quotidiennes sont maintenant liées à ces infections.
«Le manque d’assistance et notamment d'abris rend les gens malades» explique LindisHurum, coordinatrice du projet MSF à l’aéroport. «Les cas que nous prenons en charge sont clairement dus à la détérioration des conditions de vie dans le camp. Nous continuons de demander à d'autres organismes d’intensifier leurs efforts pour améliorer les conditions dans le camp, où ces personnes continueront à souffrir et nous devrons continuer à en prendre en charge dans nos projets les conséquences médicales du manque d’assistance»ajoute-t-elle.
Présente en RCA depuis 1997, MSF gère actuellement sept projets réguliers (à Batangafo, Boguila, Carnot, Kabo, Ndéle, Paoua et Zémio) et quatre projets d’urgence (à Bangui, Bossangoa, Bouca et Bria). De plus, une équipe d’urgence mobile couvre les zones de Bouar, Yaloké et les camps de déplacés de Bangui. D’ici la fin de l’année, MSF espère pouvoir initier des activités dans les hôpitaux de Bangassou et Ouango. Au total, nous offrons aujourd’hui des soins médicaux gratuits à environ 400.000 personnes; proposons une capacité hospitalière d’environ 800 lits; travaillons dans 7 hôpitaux, 2 centres de santé et 40 postes de santé; et comptons plus de 100 personnels expatriés et environ 1.100 personnels centrafricains dans nos équipes.
© Samuel Hanryon/MSF