Tchad: afflux de réfugiés à cause des combats au Darfour

Vivant sous des arbres ou des abris de fortune, les familles n’ont pour l’instant reçu aucune assistance.

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L’arrivée de réfugiés s’est récemment accélérée à cause des combats qui font rage dans la province soudanaise du Darfour, de l’autre côté de la frontière.

Des villages attaqués et brûlés par des hommes armés à cheval, des proches ou des voisins tués, la fuite en abandonnant tout sur place. Depuis quelques mois, les combats ont repris dans l’ouest du Soudan, opposant plusieurs tribus arabes des Etats du Darfour Nord et Darfour Centre. Ces derniers jours, la situation s’est rapidement détériorée en raison de violents combats autour d’Um Dukhun, une ville située à dix kilomètres de la frontière entre le Tchad et le Soudan.
Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), 10 000 personnes, dont plusieurs dizaines de blessés, ont rejoint en quelques jours les 25 000 réfugiés et rapatriés déjà sur place depuis trois mois. Parmi ces derniers, 8 100 réfugiés soudanais et centrafricains et 16 800 tchadiens qui s’étaient établis au Darfour et dans le nord de la RCA. Plus de 90% d’entre eux sont des femmes. Vivant sous des arbres ou dans des abris de fortune, les familles n’ont pour l’instant reçu aucune assistance.

Prendre en charge les blessés

Dans l’immédiat, MSF s’apprête à prendre en charge les blessés à Tissi et référer les cas les plus graves sur Goz Beida ou Abéché. A quelques kilomètres de là, l’urgence, c’est la rougeole. «A Saraf Bourgou, notre équipe a diagnostiqué 35 cas de rougeole, soit 25% des patients vus en consultation. La maladie y a déjà tué sept enfants, dont cinq avaient moins de cinq ans», explique Alexandre Morhain, chef de mission MSF au Tchad. En collaboration avec le ministère de la Santé publique, MSF vaccinera en urgence toute la population de la zone de responsabilité de Tissi, y compris réfugiés et rapatriés, et prendra en charge les cas de rougeole, de malnutrition aiguë sévère ainsi que les urgences pédiatriques.
«Les réfugiés n’ont pas de stocks de nourriture et quasiment pas d’eau potable», met en garde Alexandre Morhain. «Leur situation est extrêmement précaire, les acteurs humanitaires présents au Tchad doivent se mobiliser au plus vite pour organiser des distributions de nourriture et de biens de première nécessité.» D’autant que le compte à rebours a commencé avant l’arrivée des premières pluies. «Il faut agir vite, avertit le chef de mission. «Dans deux mois, il sera impossible d’accéder à cette région par la route.»

Les activités de MSF au Tchad et au Darfour

MSF est présente au Tchad depuis 1983 et mène actuellement des projets à Abéché, Massakory, Am Timan et Moïssala. Au Darfour, les équipes MSF sont intervenues en urgence à Al Sireaf auprès des personnes déplacées par les combats qui ont eu lieu autour de Jebel Amir en février dernier.