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L’impact dramatique des déplacements massifs pour les Palestinien·ne·s en Cisjordanie
Depuis le 7 octobre 2023, les forces israéliennes ont intensifié l’usage de la violence extrême contre les Palestinien·ne·s en Cisjordanie occupée, comme l’a souligné MSF dans son rapport « Inflicting harm and denying care ». Au total, 930 Palestinien·ne·s ont été tué·e·s, dont 187 enfants, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les déplacements forcés et la destruction des camps à une telle échelle n’ont pas de précédent depuis des décennies. Les gens ne peuvent pas retourner chez eux, car les forces israéliennes ont bloqué l’accès aux camps, détruisant maisons et infrastructures. Les camps ont été réduits à l’état de ruines et de poussière.
L’accès aux soins de santé est sévèrement entravé, comme le rapportent les équipes de MSF sur le terrain, qui ont été témoins du schéma systématique d’oppression d’Israël à l’égard des travailleur·euse·s de santé et des patient·e·s. La situation s’est encore détériorée depuis le cessez-le-feu à Gaza et le début de l’opération « Mur de fer » d’Israël, qui a vidé les trois principaux camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nur Shams dans le nord de la Cisjordanie, déplaçant de force plus de 40 000 Palestinien·ne·s, selon l’OCHA.
L’armée [israélienne] a envahi notre maison et nous a ordonné d’évacuer. On ne nous a pas permis de prendre quoi que ce soit avec nous, pas même nos papiers. Tout ce qu’on nous a dit, c’est : ‘Sortez’. Partir, c’est de la souffrance, une angoisse silencieuse, une douleur profonde pour tout le monde. On voit les larmes dans les yeux des gens, mais on les retient.
La situation en matière de santé mentale est alarmante, de nombreux patient·e·s souffrant de stress, d’anxiété et de dépression en raison de la violence et de l’imprévisibilité des incursions et des déplacements. « Les gens ne savent pas ce qu’il est advenu de leurs maisons et ont subi des pertes immenses, jusqu’au sens même de leur vie », indique Mohammad, âgé de 30 ans, éducateur en santé communautaire pour MSF.
Des drones survolaient les maisons, ordonnant aux habitant·e·s de sortir. Ce n’est pas la première fois qu’ils détruisent des bâtiments, mais jamais rien de tel n’était arrivé auparavant.
MSF avait précédemment apporté son aide dans les trois camps, mais a dû adapter ses activités en raison des risques sécuritaires et du déplacement des populations. Les équipes de MSF assurent désormais des consultations ambulatoires quotidiennes à Tulkarem et Jénine pour fournir des soins médicaux aux personnes déplacées. Nos équipes assurent la prise en charge de maladies chroniques telles que le diabète et l'hypertension, qui se sont aggravées faute d’accès aux médicaments ; des infections respiratoires et des troubles ostéo-musculaires, entre autres. Les équipes de MSF distribuent également des kits d’hygiène et des colis alimentaires pour soutenir celles et ceux qui ont été contraint·e·s de quitter leur domicile sans ressources ni effets personnels. MSF fournit de l’eau à l’hôpital Khalil Suleiman, l’hôpital principal de Jénine, afin d’atténuer les fréquentes pénuries d’approvisionnement dues aux destructions causées par les opérations militaires.