Nouvelle tragédie en Méditerranée: les moyens de sauvetage doivent être accrus

Le bateau de recherche et sauvetage de MSF, le Dignity I, est arrivé sur les lieux peu après le naufrage.

2 min

Des centaines de personnes ont péri noyées en mer Méditerranée hier après le naufrage au large de la côte libyenne d’un bateau transportant environ 600 personnes.

Cette tragédie souligne le manque cruel de moyens de recherche et de sauvetage dans la région.

Un manque cruel de ressources disponibles pour le sauvetage

Le bateau de recherche et sauvetage de MSF, le Dignity I, est arrivé sur les lieux peu après le naufrage. C’est autour de 9h que le Dignity I a reçu un premier appel du Centre de coordination et de sauvetage maritime italien (IMRCC) lui signalant le naufrage de ce bateau, mais il a dû être dérouté pour porter secours à un autre bateau. Ce sauvetage de 94 personnes s’est achevé aux alentours de 12h30. Le Dignity I a alors reçu un second appel lui demandant de poursuivre ses opérations de secours du premier bateau. Lorsque le Dignity I a rejoint peu après un bateau irlandais arrivé le premier sur les lieux pour effectuer le sauvetage, le bateau avait chaviré. Environ 300 personnes auraient survécu au naufrage.
«C’était une vision d’horreur, les gens s'accrochaient désespérément aux bouées de sauvetage, aux bateaux et à tout ce qu’ils pouvaient pour tenter de sauver leur vie pendant que d’autres se noyaient sous leurs yeux ou avaient déjà péri», raconte Juan Matías, coordonnateur du projet de MSF à bord du Dignity I. «Le fait que nous ayons été appelés une première fois pour secourir ce bateau puis envoyés peu après sur le sauvetage d’un autre bateau souligne le manque cruel des ressources disponibles pour mener des opérations de sauvetage.»

La barre des 2 000 morts franchie cette année

D'autres navires de sauvetage ont continué à arriver dans la zone du naufrage. Le Dignity I a fourni des soins médicaux à 10 personnes; dont cinq dans un état critique qui ont dû être évacuées par hélicoptère. Le Bourbon Argos et le MY Phoenix, d’autres bateaux de sauvetage de MSF gérés par l’Organisation MOAS (Migrant Offshore Aid Station), ont été également déployés.
Avant la tragédie d’aujourd’hui, on estimait à 1 941 le nombre de migrants ayant perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée. MSF a commencé ses opérations de recherche et sauvetage en mer en mai dernier, et a jusqu'ici sauvé la vie de plus de 10 000 personnes.