Somalie: MSF condamne les attaques contre les travailleurs humanitaires
© Martina Bacigalupo
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Genève, 8 janvier 2012 – Deux collègues de Médecins Sans Frontières, Philippe Havet et Andrias Karel Keiluhu, ont été tués le 29 décembre par un homme armé, alors qu’ils mettaient en œuvre des programmes d’aide d’urgence à Mogadiscio.
En octobre 2011, deux autres collègues de MSF, Montserrat Serra et Blanca Thiebaut, ont été enlevées au camp de réfugiés de Dadaab, dans le nord du Kenya, alors qu’elles apportaient une aide d’urgence à la population somalienne.
Ces attaques contre les travailleurs humanitaires doivent être condamnées dans les termes les plus forts. Elles mettent en danger des programmes d’assistance médicale vitaux, déjà loin d’être suffisants pour répondre aux besoins médicaux de la population somalienne.
MSF est aujourd’hui confrontée au difficile dilemme de travailler dans un contexte comme la Somalie où non seulement les besoins humanitaires sont extrêmement importants, mais où les risques encourus par nos équipes sont exceptionnellement élevés.
Face à ce dilemme, MSF demande à toutes les personnes, notamment les autorités contrôlant les zones où nos collègues kidnappées sont détenues, de faire tout leur possible pour faciliter la libération saine et sauve de Blanca Thiebaut et Montserrat Serra.
Depuis 1991, MSF a toujours été présente pour assister les Somaliens, quelle que soit leur origine ou appartenance aux parties en conflit. Ces six derniers mois, MSF a traité 225 000 patients en Somalie, vacciné 110 000 enfants, et soigné 30 000 enfants malnutris dans 14 projets différents.
Dans le même temps, au Kenya et en Ethiopie, neuf projets MSF fournissent une assistance aux réfugiés somaliens. Là aussi, trouver le juste équilibre entre les besoins médicaux massifs des populations et les risques que les équipes MSF sont obligées de prendre est extrêmement difficile.
Le résultat est que la population somalienne – extrêmement vulnérabilisée après vingt ans de guerre civile, d’interventions internationales, et d’effondrement de ses institutions publiques – reçoit une assistance bien inférieure à ses besoins.
« Pour pouvoir continuer à apporter une aide médicale et humanitaire effective aux populations affectées par le conflit en Somalie, MSF a besoin que l’ensemble des parties au conflit, les dirigeants comme les populations somaliennes, soutiennent notre travail et nous aident à assurer la sécurité des travailleurs humanitaires », a déclaré le Dr Unni Karunakara, Président International de MSF. « Pour nos collègues Philippe et Kace, ce soutien a échoué tragiquement. Pour Blanca et Mone, les dirigeants et les populations somaliennes ont la responsabilité de permettre une résolution rapide et sûre de leur enlèvement. »
© Martina Bacigalupo