Soudan/Darfour: MSF proteste avec la plus grande vigueur contre l’expulsion d’une seconde section de l’organisation, entraînant l’arrêt forcé de prog

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Nairobi/Khartoum/Genève, le 4 mars 2009 - Avec cette décision, l’action humanitaire et les populations du Darfour sont pris en otage d’agendas politique et judiciaire. MSF demande au gouvernement du Soudan de revenir sur sa décision et de permettre la reprise d’une assistance vitale pour les populations.

Ce matin, les autorités soudanaises à Khartoum ont annoncé l’expulsion immédiate de la section française de Médecins Sans Frontières (MSF). Cette décision, à la fois brutale et violente, fait suite à celle, hier, d’expulser la section hollandaise de l’organisation. MSF est consternée par cet ordre qui rend la population du Darfour otage d’agendas politique et judiciaire. L’organisation proteste avec la plus grande vigueur contre cette décision et demande au gouvernement du Soudan de la reconsidérer et de permettre la reprise immédiate d’une assistance humanitaire indépendante et impartiale.
« L’ordre d’expulser MSF du Darfour est un changement radical de la situation et aura des conséquences sans précédent pour les populations de la région. La majorité d’entre elle reste dépendante de l’aide humanitaire internationale, explique le Dr Christophe Fournier, président du conseil international de MSF. L’arrêt soudain de nos programmes médicaux, y compris des projets chirurgicaux, nutritionnels et de soins de santé primaire dans une grande partie du territoire du Darfour aura un effet immédiat et dévastateur sur les populations. »
Lexpulsion d’un nombre important d’acteurs humanitaires laisse un vide important dans l’assistance aux populations dont les besoins immenses seront impossibles à couvrir par les quelques organisations qui restent sur place. Des centaines de milliers de personnes resteront sans l’aide indispensable à leurs besoins vitaux : soins médicaux, nourriture, eau et sanitation. Des épidémies de méningite dans le camp de Kalma et à Niertiti – où environ 130.000 personnes ont besoin être vaccinées en urgence - risquent de ne pas être prises en charge.
Les trois sections MSF qui restent présentes au Darfour se sont engagées à poursuivre leur assistance médicale dans les zones où elles travaillent actuellement. Toutefois, leur action est loin d’être suffisante par rapport à l’ampleur des besoins au Darfour.
« Même si la possibilité de fournir une assistance humanitaire indépendante au Darfour s’est considérablement réduite ces dernières années, les décisions du gouvernement du Soudan prises cette semaine ne font qu’aggraver le sort des populations déplacées et résidentes, ajoute le Dr Christophe Fournier. Les besoins des populations sont pris au piège de considérations politiques et judiciaires, ce qui est inacceptable. »
MSF réaffirme avec fermeté que l’organisation est indépendante de la Cour Pénale Internationale, ne coopère pas avec elle ni ne lui fournit d’informations.
MSF travaille au Soudan depuis 1979 et au Darfour depuis 2003. MSF a été expulsée de 5 lieux de l’Ouest et du Sud Darfour - Feina au Jebel Marra, Kalma, Muhajariya, Niertiti and Zalingei- où elle fournissait jusqu’alors une aide médicale vitale, grâce à 42 volontaires internationaux et 868 Soudanais.
Les équipes MSF toujours présentes au Darfour poursuivent leurs activités à Golo et Killin dans l’Ouest Darfour, et à Kebkabiya, Kaguro, Serif Umra, Shangil Tobaya and Tawila dans le Nord Darfour. Avant l’expulsion, près d’une centaine de volontaires internationaux et 1.625 Soudanais ont travaillé sans relâche pour délivrer des soins médicaux à des centaines de milliers de personnes au Darfour.