Engagements pour un comportement responsable

MSF se veut un employeur et une association responsable, s’appuyant sur le comportement responsable de ses membres.

L’employeur et l’employé ont des rôles réciproques et complémentaires contribuant à prévenir, détecter et répondre aux problèmes liés à des comportements inacceptables ; le personnel MSF doit faire en sorte d’informer ses patients et ses bénéficiaires directs sur les engagements décrits ci-dessous.

Au sein de MSF, tous les membres du personnel (employés, incluant le personnel en mission internationale, volontaires et travailleurs journaliers) ainsi que les partenaires opérationnels (incluant les consultants et les visiteurs) comprennent les engagements énoncés ci-dessous, y adhèrent, les intègrent à leur conduite professionnelle et personnelle et s’y conforment. Dans le cas où ces engagements venaient à être enfreints, MSF a mis en place, à chaque niveau de l’organisation, des canaux permettant de signaler ces comportements. Tout manquement à ces engagements entraînera des conséquences.

Ces engagements pour un comportement responsable sont considérés comme des standards comportementaux minimums. Des règles plus spécifiques peuvent s’appliquer aux membres du personnel MSF, en fonction du contexte dans lequel ils travaillent et de leur domaine d’activité.

Engagements en matière de comportement responsable

Flyer comportement responsable MSF
© MSF

Combattre les abus et le harcèlement dans notre environnement de travail

MSF promeut un environnement de travail exempt de harcèlement et d’abus. La direction de MSF s’est engagée de façon univoque à renforcer les mécanismes et les procédures pour prévenir et répondre aux cas d’abus et de harcèlement. Nous attendons de tous nos employés qu’ils agissent dans le respect des engagements et des principes inscrits dans notre charte, en faveur d’un comportement responsable.

L’intégrité de notre organisation dépend de la conduite de chaque employé, dans tous les pays et du respect des communautés que nous aidons. Pour nous, cela signifie le refus de tout comportements par lesquels nos employés exploitent la vulnérabilité des autres ou tirent avantage de leur position pour un profit personnel. 

Mécanisme de plainte

Des procédures, incluant des mécanismes de plainte et d’alerte, sont en place pour encourager la prévention, la détection, le signalement et la gestion de tout type de mauvaise conduite, harcèlement et abus. Avec ces mécanismes, tous les employés sont encouragés à signaler des comportements déplacés ou des abus, soit à leur hiérarchie, soit à travers des canaux spécifiques, via une plateforme sécurisée l’Integrity Line, en dehors de toute ligne hiérarchique.. Les victimes ou les témoins au sein des communautés dans lesquelles MSF travaille sont encouragés de la même manière à nous signaler des comportements qu’ils jugeraient déviants, afin que toute accusation puisse être correctement traitée. Une vaste campagne de sensibilisation a été menée chez MSF pour informer tous les employés des mécanismes à leur disposition pour signaler des abus.

Cette information est partagée à travers des communications spécifiques, notamment dans des guides imprimés à destination de nos employés et diffusés lors de briefings, visites sur nos projets et formations. Des réunions spécifiques de sensibilisation sont aussi régulièrement organisées sur le terrain. Enfin, des briefings en ligne et des modules de formation liés au comportement et à la gestion des abus sont régulièrement mis à jour et améliorés.

Toute une série d'actions ont été menées dans ce domaine par MSF au cours des dernières années. En voici quelques exemples :

  • La création de nouveaux postes et/ou l'augmentation du support pour le personnel afin qu’il puisse fournir des formations, des visites sur le terrain et des enquêtes sur ces problématiques
  • L'organisation d'ateliers et autres formes de concertation avec le personnel afin d’évaluer les problèmes et les mesures nécessaires pour les résoudre
  • La révision, la promotion et le renforcement des conseils fournis au personnel sur la manière de signaler le harcèlement, les abus ou l'exploitation
  • Le renforcement de la sensibilisation au niveau des patients et des communautés où nous opérons
  • L'amélioration de la collecte et du partage des données dans l'ensemble du mouvement MSF
  • La création de la plateforme Integrity Line pour rapporter et gérer les cas d’abus et de comportements inappropriés en toute confidentialité : https://msfocg.integrityline.com


Gérer les cas de manière confidentielle

L'objectif de MSF est de veiller à ce que ces situations soient traitées avec la plus grande confidentialité afin de créer un environnement dans lequel les gens se sentent en sécurité de pouvoir déposer plainte, sans craindre pour leur sécurité, leur travail ou leur confidentialité.

La priorité première de MSF est la sécurité et la santé des victimes potentielles. Une attention immédiate est donnée au soutien à la victime, pouvant inclure des soins psychologiques, médicaux et une aide juridique.

MSF respecte toujours la décision de la victime de porter l’affaire - ou non - devant la justice. Dans le cas d’abus sexuel sur mineurs, la politique de MSF est de signaler le cas aux autorités judiciaires compétentes en fonction de l’intérêt supérieur de l’enfant et des procédures légales en vigueur.

 Notre plateforme de reporting

MSF se veut un employeur et une association responsable, s’appuyant sur le comportement responsable de ses membres. Pour cela nous avons créé une plateforme dédiée pour notre personnel.

Integrity Line :

Retrouvez toutes les vidéos ici

Au sein de l'organisation, tous les membres du personnel comprennent les engagements énoncés par MSF y adhèrent, les intègrent à leur conduite professionnelle et personnelle et s’y conforment.

Consultez la page de MSF International sur le comportement responsable. 

Historique


2023

  • 89% du personnel MSF en 2023 travaillait sur les projets (total : 69 100 personnes). Au total, 714 plaintes de comportements ont été enregistrées dans nos projets sur l’année.
  • Après enquêtes, 264 de ces plaintes se sont révélées être des cas d’abus ou de comportement inapproprié. Certaines enquêtes étaient toujours en cours en fin d’année.
  • Ce chiffre comprend 187 cas confirmés comme étant des abus (exploitation, abus et harcèlement sexuels ; abus de pouvoir ; harcèlement psychologique ; discrimination ; exploitation ; gestion de cas y compris représailles, violation de la confidentialité et violence physique).
  • 85 membres du personnel ont été licenciés suite à ces enquêtes. Selon la gravité du cas, d’autres sanctions ont également été prises telles que des suspensions, rétrogradations, avertissements écrits formels ou formation obligatoire.
  • Sur les 187 cas d’abus enregistrés en 2023, 85 étaient des cas d’exploitation, d’abus ou de harcèlement sexuels. 45 membres du personnel ont été licenciés dans le cadre de ces enquêtes.
  • Les autres cas confirmés d’abus comprenaient des cas d’harcèlement (31) ; d’abus de pouvoir (30) ; de violence physique (23) ; d’exploitation (13) ; de discrimination (9) ; et de gestion des cas (4).
  • En outre, 77 cas de comportement inapproprié ont été confirmés. Il s’agit de comportements qui ne sont pas aussi graves que ceux qualifiés ci-dessus, mais qui ne sont pas en accord avec les règles comportementales de MSF (par exemple : la mauvaise gestion des personnes ; les relations inappropriées ; les comportements inappropriés non conformes aux normes sociétales ou affectant la cohésion de l'équipe ; la communication inappropriée ; et la [mauvaise] consommation de substances psychoactives).


2022

En 2022, près de 68 000 personnes ont travaillé pour MSF dans le monde entier. Au cours de cette année, nous avons reçu un total de 695 plaintes relatives à des abus ou à des comportements inappropriés dans l'ensemble du mouvement MSF. Parmi ces plaintes, 606 concernaient nos projets médicaux et humanitaires, et 89 concernaient nos sièges internationaux. Les détails ci-dessous décomposent séparément les cas liés aux projets et aux sièges, car ils ne sont pas nécessairement comparables en termes de procédures juridiques et de rapports.

Le nombre total de plaintes reçues concernant nos projets médicaux et humanitaires a augmenté de 24 % en 2022 par rapport à 2021. MSF reste confrontée à la difficulté de faire en sorte que les abus et les comportements inappropriés soient signalés, en particulier par les patients, leurs soignants et les communautés auxquelles nous venons en aide. Cependant, l'augmentation des plaintes peut être considérée comme un signe que nous continuons à faire des progrès pour relever ce défi à long terme - et que la sensibilisation et la confiance dans nos mécanismes et canaux de signalement continuent à croître. 

En 2022, nous avons commencé à inclure dans nos rapports les plaintes pour « exploitation » et les violations du « processus de gestion des cas ». Cette dernière mesure a été introduite pour protéger les plaignants, tout en veillant à ce que les mécanismes de signalement ne soient pas utilisés à mauvais escient. Des données ont également été collectées sur les plaintes liées à une « communication inappropriée ».

Plaintes reçues concernant nos projets médicaux et humanitaires en 2022 :

  • Environ 90 % du personnel de MSF (un peu moins de 62 000 personnes au total) en 2022 travaillait dans les projets de MSF. Au total, 606 plaintes ont été déposées concernant le comportement du personnel dans ces projets, contre 490 en 2021.
  • Après enquête, 204 de ces plaintes ont été confirmées comme étant des cas d'abus ou de comportement inapproprié (158 en 2021), certains cas continuant à faire l'objet d'une enquête.
  • Ce chiffre comprend 121 cas confirmés comme étant des abus, contre 102 cas confirmés en 2021 (il s'agit de différentes formes d'abus : exploitation, abus et harcèlement sexuels [EAS] ; abus de pouvoir ; harcèlement psychologique ; discrimination ; exploitation ; gestion de cas - y compris les représailles et la violation de la confidentialité ; et violence physique).
  • Au total, 52 membres du personnel ont été licenciés pour toutes les formes d'abus en 2022 (54 licenciements en 2021). Selon la gravité du cas, d'autres sanctions ont également été prononcées, telles que la suspension, la rétrogradation, l'avertissement écrit formel ou la formation obligatoire.
  • Sur les 121 cas de maltraitance confirmés, 60 étaient des cas de SEAH, contre 67 en 2021. 35 membres du personnel ont été licenciés sur la base des conclusions des enquêtes liées à ces cas de SEAH en 2022 (33 en 2021).
  • Les autres cas confirmés d'abus comprenaient des cas de harcèlement psychologique (22 cas confirmés), d'abus de pouvoir (17 cas confirmés), de violence physique (12 cas confirmés), de discrimination (3 cas confirmés) et d'exploitation (7 cas confirmés).
  • En outre, 83 cas de comportement inapproprié ont été confirmés ou découverts, contre 56 en 2021 (les comportements inappropriés comprennent : la mauvaise gestion des personnes ; les relations inappropriées ; les comportements inappropriés non conformes aux normes sociétales ou affectant la cohésion de l'équipe ; la communication inappropriée ; et la [mauvaise] consommation de substances psychoactives).

Pour la première fois depuis que nous avons commencé à communiquer ces chiffres, le nombre total de plaintes déposées par le personnel recruté localement dans nos programmes a diminué en 2022 pour atteindre 232 (contre 262 en 2021). Il reste encore beaucoup à faire pour encourager le personnel recruté localement dans nos programmes à déposer des plaintes, car il représente près de 80 % de la main-d'œuvre mondiale, mais seulement un peu plus d'un tiers des plaignants.

Le nombre total de plaintes soumises par les patients et leurs aidants a légèrement augmenté en 2022, pour atteindre 67 (contre 53 en 2021). Compte tenu des millions de patients que MSF reçoit chaque année, il est préoccupant de constater que le nombre de plaintes déposées par les patients et leurs aidants reste faible. Il s'agit d'un indicateur clair que, bien que les efforts visant à informer les patients et les soignants des normes de comportement attendues du personnel et des mécanismes de plainte soient en cours, il reste encore beaucoup à faire pour informer les patients de leurs droits et garantir l'accès aux mécanismes de signalement afin de tenir MSF pour responsable de tout abus ou comportement inapproprié. 

Le nombre de plaintes déposées par d’autres parties externes - une catégorie qui comprend les fournisseurs, les membres des médias, les membres d'autres organisations, les membres de la communauté, les partenaires, l'ancien personnel de MSF, le personnel non contractuel de MSF, les membres de l'association MSF et les plaignants anonymes - a augmenté pour atteindre 107 (contre 37 en 2021). 

Le nombre de plaintes relatives à la discrimination et au racisme reste relativement faible, malgré les efforts continus déployés par l'ensemble du mouvement pour s'attaquer à ces problèmes. Au total, 40 plaintes pour discrimination ont été reçues en 2022, soit une légère augmentation par rapport aux 32 plaintes reçues en 2021. Les efforts actuels visant à mettre en évidence la diversité et l'inclusion dans les questions de comportement doivent être intensifiés, tout comme le fait d'encourager les gens à s'exprimer.

Plaintes émanant de nos bureaux dans le monde entier

MSF continue de compiler les plaintes provenant de ses bureaux à travers le monde, en plus des données recueillies dans le cadre de ses projets médicaux. Dix pour cent de l'effectif total de MSF est basé dans ces bureaux internationaux.

Bien que des efforts aient été faits pour normaliser les rapports, ces données se rapportent à de nombreux processus juridiques et de ressources humaines différents, et ne sont donc pas encore totalement harmonisées.

Sur les 38 bureaux du siège qui ont fourni des données, 89 plaintes ont été reçues en 2022 (contre 49 en 2021, pour 38 bureaux).

Parmi eux, 44 cas ont été confirmés, dont 38 liés à des abus et 30 à des comportements inappropriés.  En 2021, 19 cas de maltraitance et 11 cas de comportement inapproprié avaient été confirmés.

Globalement, 17 sanctions ou licenciements ont été prononcés en 2021, contre 13 en 2021.  

***

Atteindre et maintenir un environnement de travail exempt d'abus et de harcèlement est un effort permanent dont nous sommes tous responsables. Nous nous engageons également à ne pas nuire aux personnes vulnérables que nous nous efforçons d'aider.

Nous continuons d'exhorter le personnel, les patients ou toute autre personne en contact avec MSF à signaler tout incident d'abus ou de comportement inapproprié dont ils auraient connaissance. 


 

2021 

En 2021, MSF comptait plus de 63 000 employés dans l'ensemble du mouvement. Au cours de l’année, nous avons reçu un total de 539 plaintes relatives à des abus ou à des comportements inappropriés. Parmi celles-ci, 490 ont été déposées par notre personnel travaillant dans nos projets médicaux et humanitaires sur le terrain, et 49 par notre personnel de nos différents sièges. Les détails ci-dessous présentent séparément les cas relatifs aux projets et aux sièges, car ils ne sont pas nécessairement comparables en termes de processus juridiques et de rapports.

Bien que les sous-déclarations des incidents de comportement sont toujours un défi pour MSF, en particulier de la part des patients, de leurs proches aidants et des communautés que nous aidons, cette augmentation peut être considérée comme un signe que MSF continue de faire des progrès dans la résolution de ce problème à long terme et que la sensibilisation et la confiance dans nos mécanismes et canaux de signalement continuent de croître.


 > Plaintes dans nos projets sur le terrain
En 2021, environ 90% du personnel MSF (approximativement 57 000 personnes) travaillait dans nos projets sur le terrain. Au total, 490 plaintes ont été déposées, contre 389 en 2020.  

Parmi ces plaintes, après enquête, 158 ont été confirmées comme étant des situations d'abus ou de comportement inapproprié (149 en 2020). Ceci inclut 102 cas qualifiés d'abus, contre 82 cas d'abus confirmés en 2020. Les différentes formes d'abus sont : le harcèlement, l’abus ou l’exploitation sexuels, l’ abus de pouvoir, le harcèlement psychologique, la discrimination et la violence physique.

Au total, 54 membres du personnel ont été licenciés pour une forme d'abus en 2021 (40 licenciements en 2020). Selon la gravité du cas, d'autres sanctions ont également été prononcées, telles que la suspension, la rétrogradation, l’avertissement écrit formel ou des formations obligatoires.
Sur les 102 cas d'abus confirmés, 67 étaient des cas de harcèlement, d'abus ou d'exploitation sexuels contre 55 en 2020. 33 membres du personnel ont été licenciés à la suite de ces cas en 2021 (28 en 2020).

Les autres cas confirmés étaient les suivants : harcèlement psychologique (9 cas confirmés) ; abus de pouvoir (16 cas confirmés) ; violence physique (4 cas confirmés) ; et discrimination (6 cas confirmés).

Il y a également eu 56 cas confirmés de comportement inapproprié, contre 67 en 2020 (le comportement inapproprié comprend : la mauvaise gestion des personnes ; les relations inappropriées ; le comportement inapproprié non conforme aux normes sociétales ou affectant la cohésion de l'équipe ; et la consommation de substances).

Nous avons continué de voir de plus en plus de plaintes soumises par des groupes précédemment sous-représentés, même si beaucoup de travail reste à faire. Le nombre total de plaintes déposées par le personnel recruté localement a de nouveau augmenté en 2021 pour atteindre 262 (contre 172 en 2020) ce qui représente une augmentation de 52% et peut être considéré comme une tendance encourageante. Cependant, il reste encore beaucoup à faire, car les collègues employés localement représentent environ 90% de l'effectif global, mais ne sont responsables que de la moitié des plaintes déposées.

Le nombre total de plaintes déposées par les patients et leurs aidants a connu une très légère augmentation, passant à 23 en 2021 (contre 20 en 2020). Le nombre de plaintes soumises par d'« autres » externes – une catégorie qui comprend les fournisseurs, les médias, les autres organisations, les membres de la communauté, les partenaires, les anciens membres du personnel MSF, le personnel non contractuel MSF et les membres de l'association MSF – a connu une augmentation de près de 150 %, passant à 67 (contre 27 en 2020). Il est inquiétant de constater que le nombre de plaintes déposées par les patients et leurs soignants est resté si faible. C'est un indicateur clair qu’il est nécessaire de renforcer les activités de sensibilisation pour les patients quant à leurs droits de tenir MSF responsable de tout comportement abusif et inapproprié.  

Parmi toutes les plaintes émanant aussi bien du personnel MSF que de personnes extérieures à l'organisation, il y a eu un nombre relativement faible de plaintes relatives à la discrimination et au racisme – malgré les efforts continus du mouvement pour aborder ces questions. Un total de 32 plaintes relatives à la discrimination a été reçu en 2021, soit une légère baisse par rapport au total de 41 en 2020. Davantage d'efforts en matière de diversité et d'inclusion doivent être intégrés dans les canaux principaux de sensibilisation aux problèmes de comportement.


> Plaintes provenant de nos bureaux dans le monde entier
Depuis 2020, MSF compile également les plaintes provenant de nos bureaux dans le monde, en plus des données recueillies dans le cadre de nos projets. Environ 11 % de l'effectif total MSF est basé dans ces bureaux internationaux.

Bien que des efforts aient été faits pour standardiser les rapports, ces données sont liées à un grand nombre de processus juridiques et RH différents, et ne sont donc pas encore totalement harmonisées.

Sur les 38 bureaux, 49 plaintes ont été reçues en 2021 (en légère baisse par rapport 2020, 55 plaintes pour 37 bureaux). Parmi celles-ci, 25 ont été confirmées, dont 19 cas liés à des abus et 11 à des comportements inappropriés. Ce chiffre est à comparer aux 20 cas confirmés d'abus et aux 18 cas de comportement inapproprié en 2020.

Dans l'ensemble, 13 sanctions ou licenciements ont été prononcés en 2021, contre 20 en 2020.  

2020 

En 2020, MSF comptait plus de 63 000 employés dans l'ensemble du mouvement. Un total de 444 plaintes a été déposé par notre personnel travaillant dans des projets médicaux et humanitaires sur le terrain (389 plaintes) et dans les bureaux des différents sièges (55 plaintes). Les chiffres qui suivent font la distinction entre les plaintes déposées sur le terrain et aux sièges, car ils ne sont pas toujours comparables en termes de terminologie et de processus de rapport.

Le nombre global de plaintes reçues a augmenté de 22 % en 2020 par rapport à 2019. Bien que MSF continue de faire face à un défi de sous-déclaration des incidents de comportement, cette augmentation peut être considérée comme un signe que MSF commence à résoudre petit à petit ce problème à long terme. Cela indique que les plaignants et les témoins sont de plus en plus confiance pour s'exprimer et que les différents mécanismes et canaux de signalement qui ont été renforcés et mis en place sont de mieux en mieux connus.

La pandémie a entraîné une réduction des activités en face à face visant à prévenir les comportements inacceptables, mais des efforts importants ont été consentis en faveur de la formation virtuelle. Le nombre total d'employés formés à la gestion des problèmes de comportement a augmenté par rapport à 2019.

Malgré ces améliorations, la sous-déclaration des cas d’abus continue d'être un problème. Le nombre limité (bien qu'en augmentation) de plaintes émanant de patients, de soignants et de membres de la communauté est particulièrement préoccupant. Cela indique la nécessité de se concentrer sur la prévention et de développer des mécanismes de plaintes communautaires adaptés pour ces groupes.
 

> Plaintes de nos projets sur le terrain
En 2020, plus de 90 % du personnel de MSF (57 429 personnes au total) travaillait sur le terrain. Au total, 389 plaintes ont été déposées concernant cette catégorie de personnel, contre 318 en 2019.  

Parmi ces plaintes, après enquête, 149 ont été confirmées comme étant des situations d'abus ou de comportement inapproprié (156 en 2019). 

Cela inclut 82 cas qui ont été qualifiés d'abus, contre 106 cas d'abus confirmés en 2019 (cela couvre différentes formes d'abus : abus, harcèlement et exploitation sexuels ; abus de pouvoir ; harcèlement psychologique ; discrimination ; violence physique). Au total, 40 membres du personnel ont été licenciés pour toutes formes d'abus en 2020 (55 licenciements en 2019). Selon la gravité de l'affaire, d'autres sanctions ont également été prononcées, telles que la suspension, la rétrogradation ou des avertissements écrits formels.

Sur les 82 cas d'abus confirmés, 55 étaient des cas de harcèlement, d'abus ou d'exploitation sexuels (SEAH), contre 63 en 2019. Vingt-huit (28) membres du personnel ont été licenciés à la suite de ces cas de SEAH en 2020 (40 en 2019).

Les autres cas confirmés d'abus étaient les suivants : harcèlement psychologique (14 cas confirmés) ; abus de pouvoir (8 cas confirmés) ; violence physique (3 cas confirmés) ; et discrimination (2 cas confirmés).

Il y a également eu 67 cas confirmés de comportement inapproprié, contre 50 en 2019 (le comportement inapproprié comprend : la mauvaise gestion des personnes ; les relations inappropriées ; le comportement inapproprié non conforme aux normes sociétales ou affectant la cohésion de l'équipe ; et la consommation de substances).

Nous avons continué à constater des augmentations faibles mais notables du nombre de plaintes soumises par des groupes précédemment sous-représentés, bien qu'il reste beaucoup de travail à faire :

Le nombre total de plaintes soumises par du personnel recruté localement a encore augmenté en 2020 pour atteindre 172 (contre 144 en 2019). Bien qu'il puisse s'agir d'un succès marginal dans l'amélioration de la sensibilisation et de la confiance nécessaire pour soumettre des plaintes, il reste encore beaucoup à faire si l'on considère que les collègues embauchés localement représentent 80 % de la force de travail de MSF.

Le nombre total de plaintes soumises par des patients, des soignants, des membres de la communauté et d'autres parties externes a connu une très légère augmentation, pour atteindre 20 en 2020 (contre 20 en 2019). Considérant que MSF entreprend des millions de consultations médicales chaque année dans tous nos différents projets, ainsi que de nombreuses autres formes de contact avec les communautés que nous aidons, il est très probable qu'il s'agisse d'une sous-déclaration importante. Les mécanismes de plainte existants doivent être adaptés et améliorés afin de mieux atteindre les patients et les communautés sur les sites des projets individuels, en particulier compte tenu de la position extrêmement vulnérable de la plupart des personnes que MSF aide.
 

> Plaintes provenant de nos bureaux dans le monde entier
2020 est la première année pour laquelle MSF a compilé les plaintes de nos bureaux à travers le monde, en plus des données recueillies auprès de nos projets médicaux sur le terrain. Environ 10 % de l'effectif total de MSF est basé dans ces bureaux internationaux.

Comme nous l'avons constaté les années précédentes, l'absence de ces chiffres a entraîné une lacune importante dans nos données. Il n'y a pas de comparaison avec l'année précédente. Il convient également de noter que, bien que des efforts aient été faits pour standardiser les rapports, ces données sont liées à un grand nombre de processus juridiques et RH différents, et ne sont donc peut-être pas encore totalement harmonisées.

Sur les 37 sièges sociaux (entités non opérationnelles) qui représentaient 5 596 personnes (10 % des effectifs de MSF) en 2020, 55 cas ont été signalés soit par les lignes hiérarchiques, soit par les mécanismes de signalement des comportements propres à chaque bureau.

Après enquête, 38 cas ont été confirmés comme étant des abus (20) ou des comportements inappropriés (18).
Parmi ces cas, 20 personnes ont été licenciées ou ont reçu d'autres sanctions, telles que des avertissements formels, en fonction de la gravité des faits.

Atteindre et maintenir un environnement de travail exempt d'abus et de harcèlement est un effort permanent, dont nous sommes tous responsables. Nous nous engageons également à ne faire aucun mal aux personnes vulnérables que nous nous efforçons d'aider.

Nous continuons à encourager le personnel, les patients ou toute autre personne en contact avec MSF à signaler tout incident de comportement inacceptable dont ils auraient connaissance.

2019 

MSF continue de faire face à un défi majeur en matière de comportement responsable, à savoir la sous-signalement. Depuis 2017, nous avons constaté une augmentation du nombre de plaintes signalées, ce qui est un indicateur encourageant montrant que les mécanismes de signalement mis en places sont plus largement utilisés. Bien que le nombre total de signalements ait légèrement diminué (de 10 %) entre 2018 et 2019, nous pensons que cela est principalement dû au fait qu'un grand nombre de cas antérieurs ont été signalés en 2018 - probablement en raison de la communication accrue sur cette question, tant au niveau interne qu'externe. Nous devons continuer à travailler pour améliorer les niveaux de signalement, en particulier parmi les groupes qui ont tendance à être sous-représentés lorsqu'il s'agit de déposer des plaintes - notamment le personnel MSF recruté localement, les patients des projets MSF et leurs accompagnateurs. Les données de 2019 ont montré une augmentation du nombre de signalements reçus de ces groupes, ce qui est encourageant, même si nous reconnaissons qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

En 2019, le mouvement MSF comptait environ 65 000 employés, dont plus de 90 % travaillaient sur le terrain. Nous avons vu un total de 322 plaintes déposées, contre 356 en 2018. Ce chiffre concerne les alertes et les plaintes déposées sur le terrain, mais ne couvre pas les sièges. 

Sur ces plaintes, après enquête, 154 ont été confirmées comme étant soit des situations d'abus, soit de comportements inappropriés (134 en 2018). Parmi eux, 104 cas ont été qualifiés d'abus, contre 78 cas confirmés d'abus en 2018 (Cela couvre de nombreuses formes d'abus : abus, harcèlement et exploitation sexuels ; abus de pouvoir ; harcèlement psychologique ; discrimination ; violence physique). Au total, 57 membres du personnel ont été licenciés pour toutes formes d'abus confondus en 2019 (52 licenciements en 2018).

Sur les 104 cas d'abus, 63 étaient des cas de harcèlement, d'abus ou d'exploitation sexuels, contre 59 en 2018. Pour ceux-ci, 37 membres du personnel ont été licenciés en 2019, contre 36 en 2018.

Il y a également eu 50 cas confirmés de comportements inappropriés, contre 56 en 2018 (les comportements inappropriés comprennent : la mauvaise gestion des employés, les relations inappropriées, les comportements inappropriés non conformes aux normes sociétales ou affectant la cohésion de l'équipe, et la consommation de substances illicites).

Bien que le nombre total de plaintes ait diminué de 10 % par rapport à 2018, il est encourageant de constater une augmentation du nombre de plaintes déposées par des groupes particulièrement sous-représentés. Le nombre de plaintes déposées par les collaborateurs nationaux est passé de 128 en 2018 à 144 en 2019. C'est un pas dans la bonne direction, bien que le personnel national continue d'être sous-représenté, n’ayant déposés que 45 % de toutes les plaintes, alors qu'il constitue plus de 90 % des effectifs de MSF sur le terrain.  Le nombre de plaintes déposées par les patients de MSF et leurs soignants a également augmenté, bien qu'il faille noter que ce nombre était très faible : de 13 en 2018 à 19 en 2019 (soit une augmentation de 46 %).  Le sous-signalement par les patients et leurs soignants reste clairement un domaine sur lequel nous devons continuer à nous concentrer, afin de garantir que les mécanismes soient accessibles et compris par tous. En 2019, un certain nombre de mesures ont été prises pour y remédier, notamment la mise au point de modules de formation du personnel et l'organisation d'ateliers pour recueillir les commentaires des patients et des soignants.

Les raisons de sous-signalement sont probablement similaires à celles que l’on retrouve globalement dans la société, qu’il s’agisse de la peur de ne pas être cru, du stigmate associé à l’abus et la crainte de représailles. Cela est encore plus accentué dans les contextes de crise dans lesquels MSF intervient, comme les zones de conflit, où il y a souvent une absence de mécanisme de protection pour les victimes, un niveau élevé de violence généralisée et d’impunité et où les populations peuvent être hautement dépendantes de l’aide extérieure. La taille, le turn-over et la diversité de notre personnel requièrent un effort continu pour informer et sensibiliser à la politique de MSF en matière de harcèlement et d’abus, ainsi que sur les procédures disponibles pour les signaler.

Nous continuons à construire un environnement de travail le plus exempt possible d’abus et de harcèlement et cela engage la responsabilité de chacun. Cet engagement va de pair avec la volonté de ne pas nuire aux populations les plus vulnérables que nous aidons sur le terrain.

2018 

En 2018, plus de 65 000 employés travaillaient pour MSF sur le terrain. Nous avons vu une augmentation significative du nombre d’alertes et de plaintes enregistrées en 2018, avec un total de 356 plaintes enregistrées contre 182 en 2017. Ce chiffre concerne les alertes et plaintes réalisées sur le terrain, mais ne couvre pas les bureaux et sièges.

Après enquête, 134 de ces plaintes ont été confirmées comme des cas d’abus ou de comportement inapproprié (contre 83 en 2017). Cela comprend 78 affaires qualifiées d'abus, contre 61 en 2017 (celles-ci couvrent de nombreuses formes d'abus : abus sexuel, harcèlement et exploitation ; abus de pouvoir ; harcèlement moral, discrimination, violence physique). Au total, 52 membres du personnel ont été licenciés pour toutes formes d’abus en 2018 (contre 58 licenciements en 2017).

Sur les 78 cas d’abus, 59 étaient des cas d’abus sexuel, de harcèlement ou d'exploitation, contre 32 en 2017. 36 membres du personnel ont été licenciés en 2018, contre 20 en 2017.

Il y a également eu 56 cas confirmés de comportement inapproprié, contre 22 en 2017 (comportement inapproprié inclut : mauvaise gestion des personnes, relations inappropriées, comportement inapproprié ne correspondant pas aux normes sociales ou affectant la cohésion de l’équipe ; et utilisation de substances)
Nous continuons d'exhorter le personnel, les patients ou toute autre personne qui entre en contact avec MSF à signaler tout incident ou comportements inacceptables qu'ils pourraient rencontrer.

Note sur le changement des chiffres : en raison de l'amélioration de la collecte et de la compilation des données, MSF a mis à jour ses chiffres pour l’année 2017. Par conséquent, le nombre total de plaintes pour 2017 aurait été supérieur à celui signalé précédemment : 182 par rapport à 146; le nombre de cas confirmés en 2017 a également légèrement augmenté. Veuillez noter que certains cas en 2018 font toujours l'objet d'une enquête, de sorte que les chiffres globaux peuvent légèrement changer.