Urgences : absorber le choc pour assurer la survie des populations

Répondre à des urgences est avant tout une question de compréhension des contextes et des besoins, et de préparation avant d’agir. De l’alerte à l’ouverture d’un projet, la mission exploratoire est une étape aussi essentielle qu’incontournable.

Préalable à toute intervention d’urgence, la mission exploratoire permet d’analyser la situation, d’évaluer les répercussions sur la population en termes de besoins, de déterminer quelles actions seraient pertinentes pour y répondre, et définir ce qui est réellement faisable. Les premières informations collectées sont le taux de mortalité et ceux de morbidité, c’est à dire le pourcentage d’individus malades au sein d’un groupe donné.

Dans le cadre d’une alerte épidémiologique, les équipes partent en mission exploratoire pour confirmer les besoins, et identifier qui sont les acteurs déjà présents et quelles sont leurs capacités de réponse. En fonction de cette évaluation, MSF pourra venir en support des structures existantes et du personnel en place, prendre en charge directement les patients ou organiser une campagne de vaccination préventive.

S’ils sont supérieurs aux taux habituels de la région, ils justifient une intervention. Le dessein d’une organisation médicale d’urgence comme la nôtre est d’aider les populations à survivre pendant ces périodes de crise, donc de ramener les taux de mortalité à leur niveau d’avant-crise.

En cas de catastrophe naturelle, l’envoi immédiat de personnel expérimenté est également essentiel. Une équipe d’exploration type se compose d’un responsable, d’un médecin urgentiste, et d’un logisticien. Il s’agit de trouver les meilleurs emplacements possibles pour se déployer auprès des populations en détresse, suivant des contraintes d’accès et les impératifs logistiques. En parallèle, l’équipe MSF établit des contacts avec les autorités locales et nationales à qui elle soumet des propositions d’intervention. Dans des situations où chaque minute compte, les erreurs d’évaluation peuvent avoir des conséquences dramatiques : si les besoins ont été sous-estimés, par exemple,  le nombre de volontaires, leurs compétences techniques et le matériel pourraient venir à manquer.

Aujourd’hui, les développements technologiques ont permis de les améliorer (en particulier la circulation quasiment instantanée d’information – alors qu’il fallait auparavant attendre que les équipes aient accès à un téléphone),  notamment pour mieux anticiper les commandes, le recrutement, et mener désormais des explorations doublées d’interventions.

La réactivité et la  capacité de déploiement rapide sont des forces de MSF, possibles uniquement grâce à des relais d’information actifs et entretenus, des systèmes d’alerte efficaces et une grande expérience de ce type de mission.

Nous sommes souvent les premiers à intervenir, à venir en aide. Pour les populations jusqu’alors délaissées, ces  “explo” sont une lueur d’espoir. Alors qu’ils n’ont rien, ils se démènent pour nous aider à évaluer les besoins. La reconnaissance qu’il y a dans leur regard est extraordinaire.

Assurer la continuité

MSF mène donc des programmes de post-urgence, ou de moyen terme - s'il n'y a pas eu d'urgence, mais qu'il y a un besoin dans une région - pour la mise en place ou la réhabilitation d'un système de santé. Ces programmes comprennent donc des composantes très diverses, allant de la formation à de l'appui technique et matériel à des ONGs locales en passant par de la réhabilitation ou encore des programmes spécifiques eau hygiène et assainissement.

Dans ce type de mission, une fois les objectifs atteints, MSF essaye le plus possible de trouver, ou susciter des partenariats locaux pour qu'ils reprennent, continuent et améliorent le travail déjà effectué. Cette transition permet à l'association de libérer ses ressources pour ouvrir d'autres programmes.

Au-delà des activités proprement médicales (curatives mais surtout préventives, comme la mise en place d'un suivi épidémiologique), ces projets sont donc plus particulièrement axés sur :

• La formation et l'éducation
• La réhabilitation
• L'eau, l'hygiène et l'assainissement