2023: une année en images

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Urgences10 min

Alors qu’une nouvelle année d’urgences se termine, revenons sur les défis qu’elles ont posé pour nos équipes partout dans le monde. Catastrophes naturelles liées au changement climatique, épidémies, déplacements de populations dus à la violence ou aux évènements climatiques extrêmes, sommes résté·e·s mobilisé·e·s sur tous les terrains. Et même s’il nous arrive d’être dépassé·e·s face à l’ampleur des besoins ou frustré·e·s face à l’histoire qui se répète, ces sentiments disparaissent immédiatement devant la réalité des individus frappés de plein fouet par des crises. Ces personnes sont là, dans nos structures MSF, et nous sommes à leurs côtés, engagé·e·s.

Janvier : Attaque sur Dnipro, Ukraine

Attaque d'un immeuble résidentiel dans le centre de Dnipro, Ukraine, 16 janvier 2023

Dnipro, Ukraine, 16 janvier 2023

© MSF/Ehab Zawati

Alors que la guerre en Ukraine continue de toucher des villes mêmes localisées loin de la ligne de front, les équipes fournissent soins médicaux, soutien psychologique et kits de première nécessité, notamment lors d’attaques ciblées et de destructions sur des immeubles, comme c’était le cas à Dnipro, à la mi-janvier. En effet dans les heures qui ont suivies, les équipes MSF ont soigné sur place les blessé·e·s léger·ère·s et ont transporté les personnes plus gravement touchées à l’hôpital. Tout au long de 2023, les frappes sur les infrastructures, dont les établissements de santé, n’ont pas cessé, privant les populations d’accès aux soins vitaux. En savoir plus.

Février : Tremblement de terre en Syrie et Turquie

Tremblement de terre à Idlib, nord-ouest de la Syrie, 7 février 2023

Idlib, nord-ouest de la Syrie, 7 février 2023

© Omar Haj Kadour

Février a démarré avec l’un des tremblements de terre les plus meurtriers du XXIe siècle. Le 6, à 4h17 du matin, un tremblement de terre dévastateur d'une magnitude de 7,7 frappait le sud-est de la Turquie, près de la frontière avec la Syrie, faisant plus de 45 000 victimes. Nos équipes MSF ont apporté une assistance humanitaire aux survivant·e·s avant de se concentrer sur le soutien en santé mentale, en collaboration avec une organisation locale. En savoir plus.

Mars : Freddy, le plus long cyclone tropical jamais enregistré

Une habitante de Quelimane regarde une zone sévèrement touchée par le cyclone Freddy. Mozambique, 27 mars 2023

Quelimane, Mozambique, 27 mars 2023

© Martim Gray Pereira

Entre fin février et début mars, le cyclone tropical à la plus longue durée de vie jamais enregistrée, le cyclone Freddy, frappe Madagascar, le Mozambique puis le Malawi, causant d’importantes pertes humaines et matérielles. À Madagascar, MSF se prépare à augmenter ses activités médicales pour répondre aux besoins liés à la saison du paludisme, à la période de soudure et à une crise de malnutrition alarmante dans le sud-est, toutes intensifiées par les catastrophes naturelles répétitives. Dans le Sud du Malawi, nos équipes ont soutenu l'hôpital central Queen Elizabeth de Blantyre en faisant don de fournitures médicales et en affectant du personnel pour soigner les blessés et effectuer des chirurgies orthopédiques. Aussi, après avoir visité certains des camps de déplacés du district de Blantyre, MSF a fourni de l’eau potable et du chlore, réhabilité les réseaux d'eau, vidé les latrines et distribué des articles non alimentaires tels que des couvertures, du bois de chauffage et du matériel de cuisine. En savoir plus sur nos interventions à Madagascar et au Malawi.

Avril : Des centaines de milliers de soudanais poussés à l’exil par l’éclatement d’un conflit armé

Équipe chirurgicale d'urgence à l'hôpital Bashair de Khartoum, Soudan. 13 avril 2023

Khartoum, Soudan, 13 avril 2023

© MSF/Ala Kheir

Le 15 avril marque le début du conflit au Soudan, qui a forcé MSF à suspendre, dans un premier temps, les activités dans ses structures, notamment à Khartoum, la capital et El Geneina, dans le Darfour occidental. Des centaines de milliers de personnes ont traversé la frontière pour chercher refuge dans l’est du Tchad. Les équipes MSF ont démarrer immédiatement une réponse d’urgence pour fournir des soins de santé vitaux aux personnes déplacées et communautés hôtes dont les besoins sont immenses. Des mois après le début de cette guerre au Soudan, acheminer de l’aide et travailler au Soudan reste extrêmement compliquer, ce qui continue de mettre en danger les vies humaines. En savoir plus.

Mai : 108 millions de déplacés à travers le monde

Sabrina, agricultrice, vit à Kanyaruchinya depuis deux mois après avoir fui les affrontements armés dans le territoire de Rutshuru. RDC, 1er mai 2023

Kanyaruchinya, République démocratique du Congo, 1er mai 2023

© Michel Lunanga/MSF

Fin 2022, 108,4 millions de personnes dans le monde étaient déplacées de force en raison de violences, de l’insécurité et du changement climatique. Cela représente une augmentation de 19 millions de personnes par rapport à la fin de l'année 2021, la plus forte augmentation jamais enregistrée d'une année sur l'autre. Plus de la moitié des projets MSF s’adressent à ces personnes, qui ont été forcées de se déplacer. Partout dans le monde, nos équipes sont à pied d’œuvre pour soigner et apporter réconfort à ces familles qui ont tout perdu en un instant. En savoir plus. En savoir plus.

Juin : la malnutrition menace les populations fuyant le conflit au Nord-Kivu, RDC

Hôpital de Drodro, province de l'Ituri, République démocratique du Congo, 17 juin 2023

Drodro, province de l'Ituri, République démocratique du Congo, 17 juin 2023

© MSF/Michel Lunanga

MSF constate depuis plusieurs mois la lenteur du déploiement et le niveau insuffisant de l’aide apportée aux personnes qui ont fui les combats suite à la résurgence du groupe armé M23 au Nord-Kivu. Autour de Goma, plusieurs camps accueillent près de 600 000 personnes qui continuent de manquer d’assistance, notamment de nourriture et d’abris en quantité et qualité suffisantes. En avril, une enquête de mortalité rétrospective réalisée par MSF dans les camps de Rusayo, Shabindu et Don Bosco, entre janvier et avril, révèle des taux de mortalité alarmants chez les enfants de moins de 5 ans. Parallèlement, dans le camp d’Elohim, un quart des enfants vivant dans ce site ont été pris en charge par MSF pour une forme de malnutrition en mai. De nombreuses personnes déplacées y rapportaient aux équipes n’avoir reçu aucune aide alimentaire depuis leur arrivée, pour certains en janvier. En savoir plus.

Juillet : malnutrition au Soudan et au Nigéria

Hôpital général de Ganjuwa, Bauchi state, Nigeria. 5 juillet 2023

Ganjuwa, Bauchi state, Nigeria, 5 juillet 2023

© MSF/Abba Adamu Musa

Comme chaque année, nos équipes ont été confrontées à des pics malnutrition aigus dans plusieurs pays, aggravés par le changement climatique. Celui-ci provoque des inondations et des sécheresses moins prévisibles et plus violentes, qui allongent et complexifient la gestion des périodes de soudure (la période juste avant les premières récoltes et où le grain de la récolte précédente est épuisé). Ce fut le cas dans le nord-ouest du Nigeria, où au mois de juillet, nous avons renforcé nos activités et notre réponse humanitaire, afin d’éviter une catastrophe dans les mois suivants. Au Soudan, dans l’Etat du Nil Blanc, nos équipes ont répondu à l’arrivée de 140 000 personnes fuyant les violences à Khartoum et confrontées à d'énormes besoins non satisfaits en matière de nourriture, d'abris, de soins de santé, d'eau et d'assainissement dans 10 camps qui accueillent environ 387 000 personnes.

Août : Flambées des épidémies dans le monde en 2023

Réponse de MSF à l'épidémie de paludisme dans l'État de Zamfara. Nigeria, 20 août 2023

État de Zamfara, Nigeria, 20 août 2023

© MSF/Abba Adamu Musa

Au Yémen, Niger, Nigeria, Tchad, Cameroun, en République démocratique du Congo, cette année, la gestion des très nombreuses flambées épidémiques a été au cœur de notre travail. Fièvres hémorragiques, rougeole, choléra ou maladies réémergentes (telle que la diphtérie), plus de la moitié de nos urgences en 2023 ont consisté à répondre à des épidémies. Partout, il a fallu mettre en place des structures de traitement adaptées pour les patient·e·s et des actions préventives de masse pour protéger les populations (vaccination et activités d’eau, d’hygiène et d’assainissement). Le plaidoyer et l’innovation sont aussi clés dans la lutte contre les épidémies. En savoir plus.

Septembre : Attaques sur le personnel et les structures de santé

L'hôpital MSF de Tabarre, Haïti, 28 septembre 2023

Tabarre, Haïti, 28 septembre 2023

© Pierre Fromentin/MSF

Cette année encore, et contrairement au droit international, le personnel et les structures de santé ont été prises pour cibles et victimes de violences. C’est le cas à Gaza bien sûr, où deux de nos collègues ont trouvé la mort en novembre dernier et en Ukraine, où l’OMS recensait déjà, au 30 mais 2023, plus de 1000 attaques contre les soins de santé. Mais cela a également été le cas au Burkina Faso, en Haïti, en République centrafricaine ou dans le sud-ouest du Cameroun, où nous avons dû suspendre nos activité.

Octobre : Catastrophe humanitaire dans les Territoires Palestiniens Occupés

Attaque aérienne israélienne sur l'immeuble Palestine Tower. Gaza, 7 octobre 2023

Bombardements sur la bande de Gaza - image d'illustration, octobre 2023

© MSF

Le 7 octobre 2023, des militants du Hamas traversent la barrière de séparation entre la bande de Gaza et Israël et massacrent plus de 1 200 Israélien·e·s. Depuis, la bande de Gaza, assiégée, subit des bombardements ininterrompus et d'une grande intensité, couplés dès le 27 octobre à une offensive terrestre des troupes armées israéliennes. En Cisjordanie occupée, l’année 2023 est la plus meurtrière pour les Palestinien·e·s tué·e·s par les forces israéliennes ou les colons. Dès le début du siège et des bombardements indiscriminés, MSF a soutenu diverses infrastructures de santé dans la bande de Gaza. Les attaques perpétrées par l’armée israélienne contre les hôpitaux, cliniques, ambulances ou personnel médical sont devenues monnaie courante. En novembre, deux médecins travaillant pour MSF ont été tués par une frappe alors qu’ils tentaient de sauver des vies dans l’hôpital Al-Awda. Un convoi et une clinique clairement identifiées avec des logos MSF ont également été pris pour cible, résultant dans la mort de 3 proches de notre personnel. MSF condamne fermement ces attaques et reste déterminé à fournir une assistance médicale et humanitaire dans les territoires palestiniens occupés. En savoir plus.

Novembre : MSF dénonce des traitements inhumains aux frontières maritimes en mer Egée

Activité d'aide médicale d'urgence à Lesvos, Grèce. 10 juillet 2023

Lesvos, Grèce, 10 juillet 2023

© MSF/Evgenia Chorou

Début novembre, MSF a publié un rapport qui s’appuie sur des données médicales et opérationnelles, ainsi que des témoignages de survivant∙e∙s, collectés à Samos et Lesbos, en Grèce, entre 2021 et 2023. En effet, depuis le lancement de ses activités médicales répondant aux besoins urgents des nouveaux∙elles arrivant∙e∙s sur les îles de Samos et Lesbos, il y a deux ans, les équipes MSF reçoivent des témoignages de patient∙e∙s, dont la vie est mise en danger par la violence et les refoulements, et ce, de manière répétée. Tous les retours forcés sont contraires à la législation grecque et européenne ainsi qu'au droit international des réfugié∙e∙s, et le recours à la violence, à la détention arbitraire ainsi qu’à l'arrestation constituent également des violations flagrantes des droits humains que l’organisation continue de dénoncer. En savoir plus.

 

Décembre : Faire entendre que la crise climatique est une crise humanitaire lors de la COP28

Equipe MSF à Abyei, Soudan du Sud. 4 août 2023

Abyei, Soudan du Sud, 4 août 2023

© Sean Sutton/Panos Pictures

MSF déploie ses opérations dans les zones les plus vulnérables face au changement climatique et, en conséquence, traite les symptômes de la crise climatique au quotidien. Par exemple, en 2023, MSF est intervenu suite au passage du cyclone Freddy à Madagascar, au Mozambique et au Malawi, au séisme en Syrie et Turquie, aux inondations en Lybie, au séisme au Maroc ou encore au passage du cyclone Mocha au Myanmar. Entre le 30 novembre et le 14 décembre, les dirigeant·e·s internationaux·ales se sont réuni·e·s à Dubaï lors de la COP28. Pour la troisième année consécutive, MSF s’est rendu à la COP avec un message limpide : la crise climatique est une crise humanitaire et sanitaire, et les populations les plus vulnérables paient de leur vie le prix d’un problème qu’elles n’ont pas causé. Nous y avons appelé les décideur·euse·s politiques à prendre des mesures concrètes pour protéger la santé des communautés les plus touchées par le changement climatique. Conscient de notre propre impact sur le climat, l’année 2023 a également été pour nous l’occasion de mettre en place des approches novatrices et respectueuses du climat dans de nombreux projets, comme par exemple au Honduras où nous avons utilisé la bactérie Wolbachia pour lutter contre la propagation des arbovirus. En savoir plus.