Escalade de la violence en Côte d’Ivoire: MSF augmente son aide médicale
© Katrin Kisswani/MSF
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Suite au regain de violence liée à la crise politique en Côte d’Ivoire, MSF renforce son aide médicale dans plusieurs localités. L’organisation continue aussi à faire des donations à des structures médicales notamment parce qu’il est presque impossible de régler l’achat de médicaments, du fait du gel des avoirs bancaires ivoiriens. «Le système d’approvisionnement en médicaments est perturbé par la paralysie du système bancaire, explique Mego Terzian, responsable des urgences à MSF. Et les établissements médicaux risquent de manquer de médicaments d’ici quelques semaines.»
MSF est présente en Côte d’Ivoire depuis fin décembre, lorsque les tensions post-électorales se sont aggravées. Dans l’ouest du pays, MSF apporte une aide médicale aux personnes déplacées. En l’espace de six semaines, MSF a donné 4115 consultations médicales dans un camp à Dukoué, où sont installées plus de 12000 Ivoiriens déplacés. Depuis le 5 février dernier, les équipes MSF ont par ailleurs offert 789 consultations dans la commune de Kokoma à Dukoué.
MSF s’occupe également du transfert des patients à l’hôpital de Dukoué où des logisticiens de MSF ont réhabilité le bloc opératoire et où une équipe chirurgicale MSF a ensuite opéré 67 patients.
Au nord-est de Dukoué, une équipe MSF organise un dispensaire mobile depuis le 23 février dans les localités où le personnel médical a fui les violences. MSF prévoit également d’ouvrir un centre de santé et une unité d’hospitalisation dans la ville de Guiglo.
Deux expatriés vont renforcer l’équipe médicale pour évaluer les besoins dans les hôpitaux de Danané, Bangolo et Man dans l’ouest de la Côte d’Ivoire et dans la région de Ben Houen et Zouan Gnen. MSF va faire une évaluation des besoins en personnel, en matériel médical et en particulier en matériel pour traiter les blessés. «A la fin de l’année dernière, nous avions donné du matériel médical à l’hôpital de Danané pour traiter les blessés, explique Marie-Christine Férir, responsable des urgences à MSF. Samedi, l’hôpital a reçu 10 blessés; trois d’entre eux sont morts de leurs blessures.»
A Abidjan où quelques quartiers sont en proie à des affrontements, MSF fait des donations de matériel médical pour traiter les personnes blessées dans des hôpitaux publics et privés des quartiers d’Abobo et de Treichville. Une équipe chirurgicale évalue actuellement les besoins médicaux. Et une autre équipe suit la situation dans la capitale, Yamoussoukro.
Aide aux réfugiés ivoiriens au Libéria
Des dizaines de milliers d’Ivoiriens qui ont fui les violences post-électorales se sont réfugiées de l’autre côté de la frontière avec le Libéria, dans le comté de Nimba. Ces derniers jours, des milliers de réfugiés ont traversé la frontière, fuyant des tirs. Depuis janvier, MSF envoie des dispensaires mobiles dans plusieurs localités du comté et prévoit maintenant de renforcer ses capacités pour apporter une aide médicale dans la région. Une équipe médicale est également présente dans le camp de réfugiés des Nations-Unies à Bahn.
L’équipe contrôle l’état de santé des réfugiés lors de leur enregistrement, vaccine les enfants de moins de 15 ans contre la rougeole et fournit des médicaments et un soutien technique au centre de santé de Bahn.
MSF a ouvert son premier projet en Côte d’Ivoire en 1991. Des équipes MSF ont travaillé jusqu’en 2007 dans l’hôpital de Bouaké, dans la prison de la MACA à Abidjan et dans l’ouest dans les hôpitaux de Danané, Man, Bangolo, Zouan Hounien. Les équipes dispensaient des soins de santé primaire et secondaire ainsi que des soins en pédiatrie et en obstétrique. Durant la crise, MSF a par ailleurs opéré des blessés, dispensé un traitement contre la malnutrition et mené un programme de prise en charge intégrée du HIV et de la tuberculose. MSF est partie en septembre 2007 quand la situation dans le pays s’est stabilisée.
© Katrin Kisswani/MSF