Haïti : MSF traite un nombre croissant de cas suspects de choléra à Port-au-Prince
© Gregory Vandendaele /MSF
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Au cours des trois derniers jours à Port-au-Prince, MSF a traité en collaboration avec le ministère de la Santé plus de 200 personnes atteintes de diarrhée sévère, un symptôme clinique du choléra.
Bien que très peu de cas aient été confirmés par une analyse en laboratoire, la gravité des cas traités par le personnel de MSF est extrêmement préoccupante. Conformément au protocole de traitement contre le choléra, MSF soigne tous les malades par réhydratation orale ou intraveineuse et prescrit des antibiotiques si nécessaire.
Dans les quatre établissements MSF de Port-au-Prince, plus de 300 lits ont été prédisposés pour la prise en charge médicale des cas dans les centres de traitement du choléra (CTC). MSF construit actuellement un CTC supplémentaire de 320 lits dans le quartier de Sarthe, où l'organisation dispose déjà d'un service de soins postopératoires.
«Le nombre croissant de cas suspects de choléra dans nos structures à Port-au-Prince est inquiétant, a déclaré Stefano Zannini, chef de mission MSF en Haïti. Le choléra est une maladie facilement traitable et évitable, surtout dans un environnement contrôlé et isolé comme un CTC. La présence de ces centres dans les zones touchées par le choléra peut soulager la pression sur les hôpitaux locaux et les structures de santé. Elle réduit considérablement le risque d'infection chez les patients hospitalisés et dans l'ensemble de la communauté.»
Tandis que se poursuivent les campagnes de sensibilisation pour des mesures préventives comme de se laver les mains, l'accès à un traitement immédiat, la création de points de réhydratation orale et de CTC sont essentiels pour sauver des vies.
Accès à l’eau potable limité
Les populations vivant dans la plupart des zones affectées de la capitale ont un accès limité à l'eau potable et aux services d'assainissement. Dans le quartier de Cité Soleil par exemple, MSF fournit environ 280 000 litres d'eau par jour, une quantité bien en deçà des besoins de la population. «Le choléra peut survenir très rapidement et présenter un danger de mort, mais un accès rapide à des installations bien équipées et à proximité de zones affectées peut facilement éviter de nombreux décès», explique Kate Alberti, épidémiologiste à Epicentre.
Deux hôpitaux du ministère de la Santé à Port-au-Prince sont également soutenus par MSF. Un CTC de 20 lits a aussi été mis en place à Léogâne, où MSF gère déjà un hôpital. 75 employés internationaux et plus de 400 salariés nationaux sont venus renforcer les 30 00 membres du personnel MSF déjà présents en Haïti.
MSF se prépare dans le nord d’Haïti
À l'heure actuelle, MSF a traité plus de 6 400 patients souffrant de diarrhée aiguë à l'échelle nationale, dont une importante proportion présentait une déshydratation sévère, un symptôme typique du choléra.
MSF soutient deux hôpitaux du ministère de la Santé dans la région de l'Artibonite, où s’est initialement déclarée l'épidémie. Des équipes médicales travaillent dans les principaux hôpitaux de Saint-Marc et de Petite Rivière. Des fournitures médicales appropriées, telles que des fluides intraveineux, cathéters, solution de réhydratation orale et chlore pour la désinfection sont également fournies. Cependant, l'assistance est particulièrement nécessaire dans les zones éloignées des centres urbains.
Du matériel a également été fourni à l'hôpital de la ville de Port de Paix, dans le nord du pays. MSF prépare aussi des CTC aux Gonaïves et à Bassin Bleu.
© Gregory Vandendaele /MSF