
Fil d'Ariane
- Accueil
- Nos actualités
- Articles
- Vous êtes actuellement sur la page:« Lors de notre arrivée dans l...
« Lors de notre arrivée dans le nord de la bande de Gaza, nous avons pris une claque »
Palestine 2 min
« Lorsque nous sommes arrivés au premier centre de santé dans le nord de la bande afin d’évaluer la situation au début du mois de février, nous avons tous pris une claque. En fait, il n’y avait plus rien à évaluer : nous étions choqués et nous sommes sentis impuissants après avoir réalisé à quel point les infrastructures, les bâtiments et toute forme de vie avaient été détruits.
Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, trouver comment renforcer l’accès aux soins de santé primaire pour la population du nord de Gaza a été une de nos priorités. Le camp de Jabalia a notamment été assiégé et lourdement bombardé par les forces israéliennes depuis le 6 octobre 2024. Les autorités israéliennes ont en outre drastiquement réduit la quantité d’aide humanitaire autorisée à pénétrer la zone, laissant des dizaines de milliers de personnes prises au piège dans le nord de la bande avec quasiment aucun accès aux soins depuis octobre dernier. Suite au cessez-le-feu, des centaines de milliers de personnes sont retournées dans le nord.
La dévastation que nous avons trouvée à Jabalia est à peine descriptible : il n’y avait plus rien, que des ruines. Nous avons tenté d’évaluer l’état des différents centres de santé. Le premier avait été réduit à néant. Puis le second, le troisième… Tous n’étaient plus que des tas de ruines. Ces scènes nous ont brisé le cœur. Etant donné l’étendue des destructions, nous n’avions d’autre choix que d’agir rapidement.
Le plus grand défi était de mettre en place des activités médicales au milieu des décombres. Cela nous a pris une semaine entière pour déblayer suffisamment d’espace pour une structure temporaire, à l’aide d’un bulldozer de location. Nous avons d’abord installé notre structure sur le bord de la route pendant une semaine afin de commencer nos activités. Ensuite, nous avons progressivement pu installer des tentes et des abris pour que nos patients et patientes puissent y patienter avant leur consultation. En dépit des températures glaciales, des centaines de personnes affluaient chaque jour.

Ces cliniques mobiles permettent à nos équipes de fournir des consultations générales, des traitement pour des maladies non-transmissibles, de panser des plaies et de mettre en place des activités de promotion de la santé. Près d’un quart des consultations concernait des infections respiratoires. En outre, 169 pansements ont été réalisés.
Les personnes vivant à Gaza, tout comme nos équipes, sont déterminées à reconstruire ce qui a été perdu, malgré les difficultés insupportables auxquelles elles sont confrontées quotidiennement. La situation reste précaire et nous sommes très inquiets des conséquences qu’auraient un nouveau blocage de l’aide humanitaire à Gaza. C’est absolument inacceptable qu’une population toute entière soit à nouveau privée d’aide humanitaire alors que les besoins appellent à une augmentation massive et immédiate de l’aide. »