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Dans le nord de la bande de Gaza, le système de santé n’est plus que ruines
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© Nour Alsaqqa/MSF
Palestine2 min
Le cessez-le-feu à Gaza est en place depuis quatre semaines, néanmoins les besoins humanitaires restent immenses. Nos équipes ont pu accéder à nouveau au nord de la bande de Gaza et évaluent en ce moment les besoins médicaux et humanitaires, en plus de déployer des cliniques mobiles et de distribuer de l’eau potable. La situation est dramatique : il ne reste plus rien de cette zone qui a été assiégée par les forces israéliennes pendant plusieurs mois. Les hôpitaux ont été rasés et les gens qui retournent dans cette région s’installent dans les ruines de leur maison, sans aucune alternative pour faire face aux conditions hivernales.
Bien que le cessez-le-feu soit en vigueur depuis le 19 janvier dernier, l’augmentation de l’aide nécessaire pour faire face aux besoins humanitaires colossaux n’a toujours pas eu lieu. Dans le nord de la bande, où plus d’un demi-million de personnes sont retournées, la situation est catastrophique. Alors que nos équipes travaillent sur des solutions à long terme, des cliniques mobiles ont été déployées à Jabalia et des activités de distribution d’eau ont commencé à Beit Lahia depuis le 11 février.
La destruction est totale
Dans le nord de la bande de Gaza, nos équipes sont témoins d’un niveau de destruction sans précédent. « Nos collègues palestinien·ne·s ne reconnaissent même plus leur propre quartier. Nous étions déjà choqué·e·s par l’ampleur des destructions à Gaza ville, mais la situation a Jabalia nous a laissé·e·s sans voix. Il n’y plus rien, seulement des ruines et l’odeur de la mort partout à cause des corps ensevelis sous les décombres », partage Caroline Seguin, notre coordinatrice d’urgence à Gaza.

L’hôpital d’Al Shifa, à Gaza ville, gravement endommagé.
Les gens vivent dans des conditions dramatiques, tentant de s’installer dans les ruines de leur maison, bien que cela soit extrêmement difficile. Les habitant·e·s n’ont même plus de murs pour se protéger des températures glaciales, des fortes pluies et des vents forts de l’hiver.
Le système de santé est littéralement en ruines
« Il n’y plus de système de santé dans le nord de la bande », constate Caroline Seguin. L’hôpital Kamal Adwan a été rasé de la carte, tandis que ceux d’Al Shifa, Al Awda et l’hôpital Indonésien ont été gravement endommagés et ne fonctionnent plus que partiellement. « Nous avons été profondément choqué·e·s de voir que dans l’hôpital Indonésien, chaque pièce d’équipement médical semblait avoir été délibérément détruite. Qu’est-ce qui peut motiver ce genre d’actions ? Ces machines servent à sauver des vies », continue Caroline Seguin.

Un couloir de l’hôpital Indonésien, à Jabalia, détruit par une explosion.
Les soins de santé fournis sont largement insuffisants comparés aux besoin des centaines de milliers de personnes vivant dans le nord de la bande de Gaza. À titre d’exemple, entre le nord de la bande et Gaza ville, le nombre de lits d’hôpitaux est passé de 2000 avant la guerre à seulement 350 aujourd’hui.
Nous réitérons notre appel pour que le cessez-le-feu soit maintenu et à ce que la sécurité de la population dans l’ensemble de la bande de Gaza soit garantie.
© Nour Alsaqqa/MSF