Nigeria: le bilan humain de l’attaque de Rann augmente
© Mohammed Musoke/MSF
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Selon les dernières estimations de MSF, le bilan humain de la terrible attaque militaire sur les civils de Rann, au Nigeria, continue de s’alourdir.
Environ 90 personnes ont été tuées lorsqu’un avion militaire nigérian a survolé deux fois la ville avant de lâcher deux bombes en plein centre de Rann qui accueille des milliers de personnes déplacées. Au moment de l’attaque, une distribution d’aide était en cours. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants.
En dehors de ce que les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont pu constater, des récits concordants de résidents et de chefs communautaires font état de 170 personnes tuées.
« Ce chiffre doit encore être confirmé. Les victimes de cet évènement effroyable méritent un compte rendu transparent de ce qui s’est passé et des circonstances dans lesquelles s’est déroulée l’attaque. Beaucoup de survivants nécessiteront des soins et un soutien sur la durée », dit Bruno Jochum, directeur général de MSF. « Alors que ces personnes avaient trouvé refuge dans un endroit qu’elles croyaient sûr – elles ont été bombardées par ceux-là même qui devaient assurer leur sécurité. »
La tragédie de Rann illustre clairement la situation terrible qui prévaut dans l’état de Borno, dans lequel des personnes extrêmement vulnérables sont prises au piège dans un cycle de violence quotidien entre l’armée nigériane et Boko Haram. Cette insécurité persistante a provoqué le déplacement de près de trois millions de personnes au cours des dernières années. Ces populations ont toujours un besoin urgent de protection et d’assistance.
« La population continue de payer un lourd tribu à ce conflit sans merci, où la guerre entre Boko Haram et l‘armée nigériane néglige trop souvent la sécurité des civils, » poursuit Bruno Jochum. « Les habitants de Borno devraient bénéficier des garanties de protection et d’assistance. Toutes les parties au conflit doivent assurer la sécurité des civils, et nous exhortons le gouvernement du Nigeria à assurer la protection de sa population. »
MSF a commencé à travailler au Nigeria en 1996, et l’organisation est l’une des seules à être encore capable d’intervenir dans des zones difficiles d’accès.
© Mohammed Musoke/MSF