Philippines: six mois après le typhon
© Juan Anibal Ordenes Vera/MSF
Philippines4 min
Au cours des six mois qui ont suivi le passage du typhon Haiyan aux Philippines, les équipes de MSF ont apporté des soins médicaux d’urgence et soigné les pathologies courantes dans des hôpitaux et cliniques mobiles.
Elles ont également assuré l’approvisionnement en eau potable et aidé à la réparation des systèmes d’égout et à la remise en état des centres de santé dans les régions les plus durement touchées.
Alors que les efforts de reconstruction se poursuivent, Médecins Sans Frontières (MSF) s’est retirée des régions où son assistance n’était plus nécessaire, afin de se concentrer sur les zones où les systèmes de soins de santé ne sont toujours pas opérationnels.
Hôpital sous tente à Guiuan
«À Guiuan, on constate jour après jour que la situation évolue,» explique Laurence de Barros-Duchene, coordinatrice des urgences pour MSF dans cette municipalité, l’une des plus endommagées par le typhon. «Les routes ont été déblayées, l’électricité et l’approvisionnement en eau rétablis et un peu partout dans la ville, on peut voir des habitants en train de reconstruire leur maison.»
À Guiuan, MSF soutient un hôpital sous tente de 50 lits qui dispense des soins médicaux pour quelque 110 000 habitants. Cet hôpital a été construit pour remplacer un hôpital de district trop endommagé par le typhon pour être reconstruit. Le personnel se compose essentiellement d’agents de santé philippins. MSF y a affecté une chirurgienne, un anesthésiste ainsi que 12 infirmiers philippins. Elle y apporte également l’expertise nécessaire au bon fonctionnement de l’infrastructure, assurant notamment l’approvisionnement en électricité, en eau, en médicaments et en matériel médical.
«Même si la situation est en train de se normaliser, nous continuons à prendre en charge des cas complexes,» explique Evangeline Cua, chirurgienne MSF. «J’ai ainsi soigné un jeune garçon atteint d’ostéomyélite chronique, une inflammation osseuse. Avant le traitement, il boitait et souffrait énormément. Grâce à une intervention chirurgicale et des soins constants, il remarche à nouveau.»
Nouvel hôpital provisoire
MSF a aussi lancé la construction d’un hôpital préfabriqué dans la ville, destiné à remplacer provisoirement l’hôpital sous tente – inadapté pendant la saison des pluies – dans l’attente de la construction d’une structure hospitalière permanente. L’hôpital préfabriqué, conçu pour accueillir et traiter les patients pendant une période de cinq ans maximum, sera doté d’une maternité et d’une salle d’opération et offrira des services de consultation et d’hospitalisation. Il devrait être terminé pour le mois de juin, lorsque MSF quittera Guiuan. Sa gestion sera alors confiée au ministère de la santé.
MSF s’emploie également à remettre en état le système d’égout et d’approvisionnement en eau, travaux qui devraient être terminés d’ici la fin du mois de mai. Avec la saison des pluies qui approche, les équipes MSF travaillent à la prévention d’une possible épidémie de dengue, une maladie transmise par les moustiques.
«À cause du typhon, beaucoup de gens ont perdu leur emploi. Ces gens vivent aujourd’hui dans des conditions difficiles et n’ont pas toujours accès aux soins médicaux dont ils ont besoin,» explique Akiko Matsumoto, coordinateur médical adjoint de MSF. «Même si notre action est limitée par la force des choses, nous espérons pouvoir rassurer les habitants, notamment en leur donnant la garantie que les femmes peuvent accoucher gratuitement et dans de bonnes conditions.»
Prise en charge des femmes enceintes
Dans la province de Leyte, touchée elle aussi de plein fouet par le typhon, les soins d’urgence ont fait place au traitement des maladies chroniques et aux soins maternels. MSF soutient à présent la reconstruction de l’hôpital provincial de Leyte, un hôpital de référence pour les femmes présentant une grossesse ou un accouchement à risque. Alors que des membres de l’équipe s’attèlent à reconstruire le bâtiment, d’autres renforcent l’équipe soignante afin que l’hôpital puisse à nouveau offrir des services de soins de santé maternelle complets, et notamment réaliser des césariennes.
«Le nombre de structures de santé en mesure de prendre en charge des accouchements à risque est pour l’instant limité. MSF a donc pris la décision de se concentrer sur les soins maternels et néonataux dans les mois à venir,» explique Axelle de la Motte, directrice du programme MSF
Tacloban
MSF a fermé son hôpital gonflable à Tacloban et son hôpital sous tente dans la ville voisine de Tanauan. Une décision qui fait suite à la diminution de la demande de soins et au renforcement de la capacité des services de santé locaux.
© Juan Anibal Ordenes Vera/MSF