Préserver les services de santé pour les réfugiés de Dadaab tout en répondant au Covid-19

Dadaab, Kenya, 06.09.2019

Kenya3 min

Les cas de Covid-19 ont augmenté progressivement au Kenya et l'un des plus anciens camps de réfugiés du monde n'a pas été épargné. Lorsque le premier cas de Covid-19 a été confirmé dans le complexe de réfugiés de Dadaab, le 15 mai, MSF a rapidement mis en place des mesures pour aider à contenir la propagation de la maladie.

MSF a mis en place un centre d'isolement de 40 lits à Dagahaley – l'un des camps qui composent le complexe de réfugiés de Dadaab – avec possibilité de le transformer en centre de traitement si nécessaire. MSF assure également une sensibilisation à la santé pour les réfugiés du camp tout en aidant à faire le suivi de celles et ceux en contact avec des cas positifs confirmés. 

Nos équipes étaient en alerte dès le jour où le premier cas a été signalé dans le pays. Nous avons immédiatement commencé à adapter nos opérations et à réorganiser les flux des patients.

Jeroen Matthys, coordinateur de projet MSF à Dadaab.

« Ceci tout en mettant en place des mesures essentielles de prévention et de contrôle des infections pour garantir la sécurité de l'ensemble du personnel et des patients dans nos structures », continue Jeroen Matthys, coordinateur de projet MSF à Dadaab.

10 cas confirmés au 17 juin 2020

Au 17 juin 2020, il y avait 10 cas confirmés de Covid-19 à Dadaab – deux signalés à Dagahaley. Deux patients sont déjà sortis de la structure. Tous les patients réfugiés sont actuellement isolés dans le centre de traitement qui se trouve dans le camp d'Ifo 2 et qui est co-géré avec la Croix-Rouge kenyane. Tous les cas contacts ont été retrouvés et mis en quarantaine conformément aux directives du ministère de la Santé.

Une bouée de sauvetage

Avec un nouveau durcissement des restrictions en matière de mobilité, les services proposés par les humanitaires restent une bouée de sauvetage essentielle et le seul moyen d'accéder à la nourriture et à la santé pour de nombreux réfugiés. Pour MSF, la priorité a été de veiller à ce que les services de santé dans le camp ne soient pas perturbés et que les réfugiés continuent à avoir accès aux services médicaux dans des conditions sûres. 

Bien que les fortes pluies observées dans la région ces derniers mois se soient atténuées, les équipes MSF se préparent à répondre à d'éventuelles épidémies de maladies véhiculées par l’eau telles que le choléra, et à une augmentation des cas de malnutrition, dont les premiers cas ont déjà été observés au mois de mai. 

Des vies sont mises en danger

« Nous nous efforçons de conserver à disposition les équipes en nombre suffisant ainsi que les fournitures médicales essentielles pour garantir le traitement de nos patients malgré les restrictions de voyage liées au Covid-19 qui ont entravé notre réponse. Notre plus grande préoccupation est que ces restrictions ont créé des contraintes supplémentaires pour référer les patients qui ont besoin de soins spécialisés qui se trouvent en dehors des camps. Des vies sont mises en danger à cause de cela », ajoute Jeroen Matthys.

Plus de 200 000 personnes à Dadaab

En 2019, MSF a effectué plus de 210 000 consultations ambulatoires, environ 10 000 patients ont été hospitalisés et les équipes ont assisté plus de 2 800 naissances. Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés, 217 197 personnes vivaient à Dadaab fin de 2019.

MSF fournit des soins de santé complets aux réfugiés et aux communautés hôtes, grâce à deux postes de santé et un hôpital de 100 lits dans le camp de Dagahaley. Les équipes prennent en charge la santé sexuelle et reproductive, dont les chirurgies obstétriques et d'urgence, et offrent une assistance médicale et psychologique aux victimes de violences sexuelles, un support psychologique, des soins à domicile pour les patients diabétiques, des soins palliatifs et des orientations vers des spécialistes. Ces services sont accessibles non seulement aux réfugiés, dont beaucoup sont dans le camp depuis près de 30 ans, mais aussi aux communautés locales.