Ukraine : soigner les blessures et les traumatismes des personnes âgées et vulnérables

Deux patientes hospitalisées en Ukraine. Octobre 2022.

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Les équipes de Médecins Sans Frontières offrent des soins médicaux et un soutien psychologique dans la région de Kharkiv, reprise par les forces armées ukrainiennes il y a près de trois mois. La majorité de leurs patients sont des femmes âgées qui n’avaient pas pu fuir les combats. Pendant l’occupation russe, leur état de santé s’est nettement dégradé en raison d’un manque d’accès aux soins de santé et du poids de la guerre sur leur santé mentale.

« Nous constatons des niveaux de tension artérielle très élevés, de l’ordre de 200/100 mm Hg, alors qu’une tension normale serait plutôt autour de 120/80 mm Hg, explique le Dr Gino Manciati, responsable d’équipe médicale MSF. Dans un autre contexte, ces patientes seraient hospitalisées. Ici, ce n'est tout simplement pas possible. »

L'hypertension, si elle n’est pas traitée, peut entraîner de graves complications, notamment une insuffisance rénale, des troubles neurologiques et même une mort subite.

Des complications irréversibles

Beaucoup des patientes suivies par notre personnel grâce aux cliniques mobiles autour de Kharkiv souffraient de handicaps avant la guerre, comme une mobilité réduite, une perte d’ouïe ou de la vue. Certaines de ces pathologies sont liées à un âge avancé, d’autres sont des maladies chroniques comme le diabète. Le manque d’accès aux soins, dû à l’absence de médecin, d’infirmier ou de médicaments, a contribué à la dégradation de leur état de santé. « Malheureusement, plusieurs de nos patientes présentent des complications irréversibles », déplore le Dr Manciati.

Les équipes MSF fournissent également un soutien psychologique, avec notamment des outils pour contrôler le stress, ce qui peut aider à normaliser la tension artérielle. « Quand la guerre est arrivée le matin du 24 février, j'étais assise près de ma fenêtre, raconte Raisa, 68 ans, qui n’a pas quitté son village natal de Yakovenkove depuis le début de l’invasion russe. J'ai entendu de fortes explosions et j'ai vu un nuage de poussière dans le ciel. Des rangées de chars ont commencé à avancer. Nous avons essayé de nous adapter à cette situation, mais c’était impossible de s'habituer à ces bombardements, il y en avait trop. C’était toute la nuit et toute la journée. »

Un soutien en santé mentale nécéssaire

Bien que la plupart des gens se remettent d'eux-mêmes des cauchemars et des flashbacks, un soutien en santé mentale peut accélérer leur rétablissement. « Je dors très mal, je suis épuisée, explique Valentyna, 70 ans, de Vasylenkova, dont le fils Roma a été tué par l’explosion d’une mine. Je me réveille terrorisée et je le vois devant moi. Cette guerre a pris ma santé et mon fils. » Lorsque le soutien en santé mentale seul ne suffit pas, les médecins et psychologues de MSF travaillent ensemble pour trouver la meilleure façon de soutenir les patients.

Les équipes MSF fournissent également un soutien psychologique, avec notamment des outils pour contrôler le stress, ce qui peut aider à normaliser la tension artérielle. « Quand la guerre est arrivée le matin du 24 février, j'étais assise près de ma fenêtre, raconte Raisa, 68 ans, qui n’a pas quitté son village natal de Yakovenkove depuis le début de l’invasion russe. J'ai entendu de fortes explosions et j'ai vu un nuage de poussière dans le ciel. Des rangées de chars ont commencé à avancer. Nous avons essayé de nous adapter à cette situation, mais c’était impossible de s'habituer à ces bombardements, il y en avait trop. C’était toute la nuit et toute la journée. »

Bien que la plupart des gens se remettent d'eux-mêmes des cauchemars et des flashbacks, un soutien en santé mentale peut accélérer leur rétablissement. « Je dors très mal, je suis épuisée, explique Valentyna, 70 ans, de Vasylenkova, dont le fils Roma a été tué par l’explosion d’une mine. Je me réveille terrorisée et je le vois devant moi. Cette guerre a pris ma santé et mon fils. » Lorsque le soutien en santé mentale seul ne suffit pas, les médecins et psychologues de MSF travaillent ensemble pour trouver la meilleure façon de soutenir les patients.

« Pour ces femmes âgées, le sentiment d'avoir perdu le sens de la vie est source d'anxiété, et le sentiment de devoir tout reconstruire pour les dernières années de leur vie est source de désespoir, explique Camilo Garcia, responsable des activités de santé mentale pour MSF. Elles nous disent que les dernières années de leur vie leur ont été volées. » Parmi les plus vulnérables figurent les personnes âgées atteintes de démence ou de troubles psychiatriques qui n'ont pas pu se mettre à l’abri ou trouver un soutien pendant l’occupation russe. Certaines décident de rester chez elles malgré tout, d’autres sont évacuées vers des hospices surpeuplés dans des grandes villes. Ces évacuations sont toujours en cours.