Les unités chirurgicales MSF à Port-au-Prince fonctionnent non-stop

Port-au-Prince, Haiti, 13/01/2009.

3 min

Les unités chirurgicales mises en place par MSF à Port-au-Prince continuent de fonctionner non-stop afin de prendre en charge l’important nombre de personnes blessées suite au séisme. La priorité étant donnée aux cas les plus urgents, les équipes ont pratiqué des césariennes et des amputations. Le personnel médical expérimenté MSF dit ne jamais avoir vu autant de blessures aussi graves.

A l’hôpital Choscal, où les équipes MSF se sont installées après que nos structures aient été très endommagées par le tremblement de terre, le bloc opératoire fonctionne en continu depuis vendredi matin. A l’hôpital de la Trinité - où notre équipe soigne les patients sous des toiles, au milieu des ruines de ce qui reste de la structure - des opérations ont été menées dans un bloc opératoire improvisé. Dans le quartier de Carrefour, très sérieusement sinistré, MSF vient de commencer à travailler dans un hôpital doté de deux blocs opératoires.
L’un des coordinateurs d’urgence de MSF à Port-au-Prince, Hans van Dillen, rapporte que la réaction de la population a été immédiate lorsqu’elle a su que nous démarrions des activités médicales d’urgence à Carrefour. La foule s’est alors amassée près de l’entrée. Les patients arrivant sur des charrettes ou à dos d’homme. Il y a d’autres hôpitaux dans la zone, mais ils sont déjà débordés par l’afflux de blessés et disposent d’un nombre limité de personnel et de matériel/médicaments.
Nous continuons activement à chercher d’autres endroits où nous pourrions mener nos activités et poursuivons nos efforts pour faire rentrer personnel et matériel dans le pays. L’embouteillage à l’aéroport de Port-au-Prince représente une difficulté majeure, obligeant nombre de vols cargo importants à être détournés. Le manque d’autorisations d’atterrir sur l’aéroport a déjà empêché l’arrivée de l’hôpital sous tentes gonflables MSF, pourtant capital.
MSF a pu envoyer 70 personnels internationaux supplémentaires sur Port-au-Prince, la plupart sont passés par la République dominicaine voisine. Ils viennent en renfort aux 30 volontaires déjà sur le terrain au moment du séisme.
Il est de plus en plus évident qu’un nombre important de notre personnel haïtien n’a pas survécu à la catastrophe. MSF tente toujours de localiser les autres et s’inquiète de leur situation.
Nos équipes confirment que l’accès à l’eau et la nourriture est très problématique, ce qui contribue à l’accroissement de la tension dans la ville. L’aide commence néanmoins a être distribuée. Le nombre de pillages semble s’accroître, mais sans violence pour le moment.
Les activités de MSF sont en nette augmentation et nous allons par ailleurs évaluer la situation dans différents endroits de la ville, où l’on pense que les besoins sont très importants également.
Afin de pouvoir répondre à l’immensité et à la variété des besoins, MSF espère pouvoir initier d’autres activités médicales dès que possible, notamment des dispensaires mobiles là où il n’y a pas ou plus de structure de santé en état de fonctionner, et des soins psychologiques pour les populations traumatisées.