Mauritanie: afflux de réfugiés maliens
© Francois Talla/MSF
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MSF renforce son aide médicale pour répondre à l’arrivée de près d’un millier de réfugiés maliens chaque jour dans le camp de Mbéra, en Mauritanie.
Depuis la fin janvier, près de 57 000 maliens ont rejoint le camp de réfugiés de Mbéra en territoire mauritanien. Le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter et nous sommes passés de 200 à 1500 arrivées par jour depuis le 5 avril. En réponse à cet afflux massif, MSF renforce ses activités et son aide médicale d’urgence dans cette zone désertique où l’accès aux soins est extrêmement limité.
Les combats entre l’armée malienne, le mouvement touareg et d’autres groupes armés poussent des milliers de personnes à fuir vers la Mauritanie en direction de la ville de Fassala, située à trois kilomètres de la frontière avec le Mali. «La présence de groupes armés et la confusion politique au Mali suscitent la peur et la panique dans la population», constate Elisabetta Maria Faga, coordinatrice de terrain MSF. Les réfugiés sont essentiellement des familles touaregs venant de la région de Tombouctou. «Ils arrivent épuisés après avoir voyagé deux jours en camion», explique Elisabetta Maria Faga.
Conditions de vie extrêmes
Dans le camp de Mbéra, en plein cœur du désert sahélien à six heures de route du premier hôpital de référence de Néma, MSF assure des soins de santé primaires, de santé maternelle auprès des réfugiés et la prise en charge nutritionnelle pour les enfants malnutris. MSF vient également en aide aux populations locales en soutenant des postes de santé dans cette région. «Un grand nombre de personnes souffrent d’infections respiratoires et de diarrhée en raison du manque d’accès à l’eau ou à cause de l'exposition à des températures extrêmes et aux tempêtes de sable fréquentes», s’inquiète Jean-Paul Jemmy, coordinateur médical pour MSF.
A mesure que le nombre de réfugiés augmente, la pression en termes de réponse humanitaire se fait croissante pour améliorer au plus vite les conditions de vie dans le camp. A l’heure actuelle, les 57 000 réfugiés doivent partager 100 latrines et ils disposent chacun de 9 litres d'eau par jour. Ces conditions sont en deçà des normes humanitaires, qui exigent 20 litres d'eau par personne et par jour et une latrine pour vingt personnes. «Nous attendons encore plusieurs milliers de réfugiés dans les semaines à venir. Face à un afflux qui ne se tarit pas, nous devons agir vite et efficacement en termes de secours. Il faut fournir des abris en suffisance, de l’eau, des installations sanitaires et renforcer de manière globale l’assistance médicale d’urgence», déclare Jean-Paul Jemmy.
Une crise régionale
Depuis février, MSF a mené plus de 8500 consultations de santé primaire à Fassala et Mbéra (Mauritanie). MSF apporte également une assistance aux réfugiés maliens au Niger et au Burkina Faso. L’organisation est présente dans le nord du Mali (à Tombouctou, Gao, Kidal et Mopti) et offre des soins de santé primaires à la population déplacée par les combats.
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