En RDC, fin de l’intervention de lutte contre l’Ébola
© Gabriele François Casini/MSF
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Les équipes de MSF ont quitté la zone tout en restant vigilantes ; elles ont remis le centre de traitement, des équipements et des médicaments aux autorités locales.
L’épidémie d’Ebola qui s’est déclarée au mois d’août dernier dans la province d’Équateur, au nord de la République démocratique du Congo (RDC) est à présent sous contrôle, après l’enregistrement du dernier cas confirmé dans la ville de Boende le 4 octobre. Cette flambée, indépendante de l’épidémie en cours en Afrique de l’Ouest, a touché 66 personnes dont 49 sont décédées selon l’Organisation Mondiale de la Santé.
En collaboration avec le gouvernement congolais, deux centres de traitement avaient été montés à Lokolia et à Boende lorsque les premiers cas ont été détectés. En plus de ces centres de traitement, les équipes ont également effectué le suivi de plus de mille personnes « contacts » (c’est à dire celles qui avaient eu des relations avec les personnes malades contagieuses), réalisé la désinfection des maisons des malades d’Ebola et aidé aux enterrements sécurisés des corps contagieux.
«Lorsque l’on ferme une intervention Ebola, il y a toujours deux phases: une première de 21 jours – qui correspond à la durée de la période d’incubation- dans laquelle on fait le suivi des derniers cas enregistrés et une sécurité supplémentaire de 21 jours», explique José Mas, responsable de l’intervention de MSF dans la région d’Equateur. Cette période de 42 jours sans nouveaux cas confirmés d’Ebola est nécessaire avant que la fin d’une épidémie soit officiellement déclarée.
La sensibilisation de la communauté : un élément clé
« Les épidémies d’Ebola suscitent toujours de la crainte et il y souvent des malentendus, des rumeurs… c’est en informant les populations et en les aidant à mieux comprendre la maladie et les modes de transmission que l’on peut faire face à l’épidémie », explique Segimon Garcia, anthropologue et coordinateur des équipes de sensibilisation. L’épidémie qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest, les mesures gouvernementales et leurs effets économiques potentiels ont également alimenté les inquiété de la population.
MSF se retire mais reste vigilante
MSF travaille depuis plusieurs semaines à renforcer les capacités des autorités locales. «Nous leur laissons un centre de traitement opérationnel et leur avons fait un don de médicaments et de matériel pour l’assainissement», ajoute Mas. « Nous essayons de faire en sorte qu’une réponse efficace puisse avoir lieu dans l’éventualité d’une nouvelle flambée en Equateur. Le personnel du centre de traitement, qui a été formé dans la lutte contre cette épidémie va rester sur place», poursuit-il.
Des équipes de MSF sont déployées dans d’autres régions du pays, notamment près de la ville de Mbandaka, au bord du fleuve Congo, près de la zone où Ebola a été identifié pour la première fois (en 1976) et qui a donné son nom au virus.
La septième épidémie d’Ebola dans le pays
« Au Congo, il y a déjà eu plusieurs flambées d’Ebola, et toutes ont été circonscrites. Une des raisons principales est que dans la jungle, les distances sont plus importantes, et les gens se déplacent moins parce que les transports sont mauvais ; une personne malade contamine donc moins de personnes, ce qui explique que l’épidémie soit puisse être contenue plus rapidement avec une réactivité adéquate», explique Núria Carrera, coordinatrice du centre de traitement de Boende.
Au total, 65 malades ont été prises en charge dans ces centres depuis le mois de juillet, dont 25 étaient des cas confirmés d’Ebola; 13 de ces personnes sont sorties guéries et 12 sont décédées.
© Gabriele François Casini/MSF