Somalie - MSF observe une augmentation du nombre de blessés et de personnes déplacées suite à la recrudescence des combats à Mogadiscio

Camp de réfugiés de Afgooye, Somalie. 2007.

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Nairobi/Genève, 01 octobre 2008 – La récente recrudescence des combats dans l’une des zones habitées les plus peuplées de Mogadiscio a provoqué une augmentation du nombre de blessés et a, une fois de plus, déplacé des milliers de personnes. MSF prend en charge les blessés et fournit des biens de première nécessité aux personnes récemment déplacées.

Jusqu’à la semaine dernière MSF a soigné plus de 100 blessés à l’hôpital de Dayniile, situé dans la banlieue de la capitale. Les blessés, parmi lesquels on compte nombre de femmes et d’enfants de moins de 16 ans, ont été touchés à la tête, au ventre et à la poitrine par des éclats de mortiers ou des balles, nécessitant des opérations chirurgicales urgentes.

Sur la route de Mogadiscio à Afgooye, où plus de 250 000 personnes déplacées vivent dans des conditions terribles, MSF a constaté l’arrivée de 9 000 personnes supplémentaires depuis mercredi dernier. Des équipes tentent de leur fournir des biens de première nécessité comme du savon, des bâches en plastique et des couvertures. Cependant, ces articles de base ne serviront qu’à satisfaire les besoins vitaux initiaux. Ces personnes sont entièrement dépendantes de l’aide alimentaire externe pour leur survie, mais cette aide n’est distribuée que de manière irrégulière et au hasard. Les familles qui viennent de fuire la violence à Mogadiscio se retrouvent sans nourriture, abri ou soins médicaux.

Kenneth Lavelle, le chef de mission MSF basé à Nairobi, est en contact quotidien avec les équipes sur le terrain : « la situation est désastreuse. En raison de l’arrivée incessante de personnes fuyant Mogadiscio les camps sont de plus en plus bondés et des conditions déjà effroyables se détériorent encore. Des familles de cinq personnes n’ont que quelques mètres carrés pour s’installer, sans abri. »

MSF est présente dans les centres de santé d’Afgooye et d’Hawa Abdi depuis 2007 et a pris en charge plus de 1 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë chaque mois depuis avril 2008. Les conditions de travail, en particulier l’absence de sécurité pour la population et les humanitaires empêchent tout accroissement significatif de cette aide vitale. « En dépit de l’insécurité, MSF a été en mesure d’intervenir grâce à nos collègues somaliens, qui prennent de très grands risques pour donner une aide immédiate. En raison de la situation sécuritaire, nous sommes dans l’incapacité de fournir plus qu’une aide rapide et destinée avant tout à sauver les vies », regrette le chef de mission MSF, « cela comprend des soins médicaux, la nutrition et les installations sanitaires. Notre action est tout à fait insuffisante compte tenu de la gravité de la situation. »

Le personnel de MSF à l’hôpital de Dayniile a pris en charge 3 700 personnes blessées depuis début 2008. Plus de la moitié de celles-ci sont des femmes et des enfants de moins de 16 ans et la moitié des patients a été soignée pour des blessures résultant des combats. MSF a pris soin de 6 937 enfants souffrant de malnutrition aiguë dans ses centres d’Afgooye et d’Hawa Abdi depuis avril 2008, 32 982 consultations médicales ont été réalisées pendant cette même période.