5 ans de crise: Dans les yeux des réfugiés Syriens
© Alex Yallop/MSF
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Cinq ans après le de début du conflit en Syrie, Médecins Sans Frontières donne la parole aux Syriens qui ont fui leur pays pour échapper aux violences.
Nihad, Bahar, Suar, Najah, Ahmad… Tous vivaient paisiblement avec leur famille quand le conflit armé les a rattrapés et contraints à prendre le chemin de l’exil. Suar et Najah ont trouvé refuge dans des installations précaires en Irak ou au Liban. Ahmad a fait le choix d’habiter en Turquie, mais continue de franchir la frontière plusieurs fois par semaine pour apporter de l’assistance à ses compatriotes bloqués coté syrien. Nihad et Bahar ont continué leur chemin vers Europe. Ils ont défié les dangers de la mer, accepté le diktat des passeurs pour une vie qu’ils espèrent meilleure.
Depuis mars 2011, le conflit syrien a provoqué l’une des plus graves crises humanitaires au monde. Plus de 200 000 personnes, en majorité des civils, ont trouvé la mort dans les violences armées qui mettent aux prises le régime d’Assad et ses alliés avec des groupes djihadistes armés.
Cette crise a provoqué des répercussions catastrophiques sur la population, obligée de fuir massivement le pays pour échapper aux bombardements aériens et aux violences quotidiennes. Selon les estimations du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 4 millions de Syriens ont fui leur pays depuis 2011. La majorité d’entre eux vit dans des camps de réfugiés ou des regroupements aménagés dans les pays voisins de la Syrie tels que le Liban, l’Irak, la Jordanie et la Turquie.
En Syrie, la situation humanitaire est directement affectée par les violences qui frappent de plein fouet le secteur de la santé. Les bombardements aériens détruisent de nombreuses structures médicales de proximité et hôpitaux à travers le pays. Le personnel médical fuit, et les médicaments se font de plus en plus rares. Les services de santé sont quasi inexistants, l’accès aux soins pour les civils réduit à une peau de chagrin. Les organisations humanitaires, dont MSF, peinent à fournir une aide médicale d’urgence. Autrefois gérée et organisée, l’infrastructure sanitaire du pays s’est effondrée.
Des millions de Syriens n’ont d’autres choix que de fuir. Le personnel médical est en première ligne. Il est désormais fréquent que notre personnel médical et leur famille soient eux aussi contraints de prendre la route. Pour le personnel médical, partir est d’autant plus difficile qu’ils savent que ceux qui restent auront à souffrir de leur absence. Ahmad, 26 ans, a décidé de continuer à porter assistance en Syrie. Il travaille dans le programme de donations de MSF et traverse la frontière pour approvisionner les structures sanitaires syriennes en médicaments et distribuer des biens de première nécessité aux déplacés internes. Nihad, psychologue, est arrivé en Suisse en septembre 2015 avec sa famille. Ensemble, ils tentent de réaliser de nouveaux rêves. Bahar a obtenu le statut d’exilée au Danemark. Elle se bat toujours pour accueillir ses deux enfants restés en Irak.
Najah vit depuis 2012 au Liban. Son rêve est de rassembler autour d’un repas convivial en Syrie sa famille éparpillée. Suar, contraint de rester dans le camp de Domiz, reste dans l’attente de document de voyage. Il rêve de rejoindre l’Europe pour soigner son enfant malade.
© Alex Yallop/MSF