Cessez-le-feu à Gaza : le déploiement de l’aide doit être immédiat et massif
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Le cessez-le-feu temporaire en vigueur depuis le 19 janvier dans la bande de Gaza, bien qu’un soulagement, arrive plus de 465 jours et 46 000 morts trop tard. Si tant est qu’il soit respecté et dure dans le temps, l’arrêt des combats et des bombardements n’est qu’un premier pas en vue de répondre à l’immensité des besoins humanitaires, psychologiques et médicaux à Gaza. Israël doit immédiatement mettre fin au siège de Gaza et permettre l’augmentation massive de l’aide humanitaire à travers la bande de Gaza afin que les centaines de milliers de personnes vivant dans des conditions désespérées puissent entamer leur long chemin vers la reconstruction.
Le bilan de l'épouvantable guerre totale que mène l’armée israélienne à Gaza inclut l’anéantissement de quartiers entiers, d’hôpitaux et d’infrastructures clés ainsi que le déplacement à répétition de millions de personnes qui vivent désormais dans le froid hivernal sans assez d’eau ni nourriture. Les destructions massives affectent des millions de Palestinien·ne·s tandis que les familles des otages israélien.ne.s et des prisonnier·ère·s palestinien·ne·s attendent désespérément le retour de leurs proches.
Pendant plus de 15 mois, les hôpitaux ont été débordés par les afflux massifs de patient·e·s ayant des membres sectionnés par les frappes aériennes ou souffrant d’autres blessures critiques, ainsi que par des personnes désespérées à la recherche des dépouilles de leurs proches. Les infrastructures médicales et leur personnel ont été pris pour cible, coûtant notamment la vie à huit de nos collègues depuis le début de la guerre. En parallèle, le nombre de personnes détenues arbitrairement à Gaza et en Cisjordanie est consternant.
Nos équipes restent déterminées à fournir des soins médicaux à la population de Gaza. Les besoins humanitaires ont atteint des proportions catastrophiques et répondre ne serait-ce qu’à une infime partie de ceux-ci n’est envisageable que par l’augmentation massive et immédiate de l’aide humanitaire dans et à travers la bande de Gaza.
Cependant, le déploiement de l’assistance humanitaire ne dépend pas seulement de l’arrêt des combats. Les routes, bâtiments et infrastructures civiles sont dans un état désastreux et le territoire a été plongé dans le chaos après le démantèlement des forces de maintien de l’ordre. L’insécurité permanente ainsi que l’interdiction de travail faite à l’UNRWA, principal fournisseur d’aide aux Palestinien·ne·s de Gaza, représentent des obstacles de taille. Il est également nécessaire que les blocages et les entraves au déploiement des secours mis en place par les autorités israéliennes ces quinze derniers mois soient levés de toute urgence, en commençant par la réouverture des principaux points de passage terrestres, comme celui de Rafah. Nous appelons également Israël à rétablir l’accès au nord de la bande, en état de siège depuis octobre 2024.
Le gouvernement israélien, le Hamas et les dirigeant·e·s du monde entier ont tragiquement failli à leurs obligations vis-à-vis de la population de Gaza, en n’acceptant pas ou en n’imposant pas plus tôt un cessez-le-feu durable. Le soulagement engendré par ce cessez-le-feu est loin d’être suffisant pour que les habitant·e·s de Gaza puissent reconstruire leur vie, reconquérir leur dignité et faire le deuil des personnes tuées et de ce qui a été perdu ces derniers mois.
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