Kherson: l'hôpital bombardé 2 fois en 72 heures - «Combien de fois devrons-nous encore voir cela ?»

Au moment où nous écrivons ces lignes, le même hôpital qui a déjà été bombardé mardi dans la région de Kherson a été attaqué à plusieurs reprises. Mardi, un médecin du ministère ukrainien de la Santé est mort et cinq employés ont été blessés.

Malgré la couverture médiatique et la condamnation de l'attaque de l'hôpital mardi, la manière dont l'hôpital et les zones environnantes sont bombardés n'a pas changé. Médecins Sans Frontières (MSF) a demandé à plusieurs reprises que les hôpitaux et les infrastructures civiles soient protégés. Nous condamnons fermement cette nouvelle attaque contre l'hôpital de Kherson.

Lorsque les sirènes ont annoncé les tirs, un membre de nos équipes travaillait dans l'abri pour évaluer les besoins de rénovation.

« J'ai ressenti une forte explosion lorsqu'un projectile s'est abattu sur le site de l'établissement médical. Au moment de l'explosion, j'étais dans l'abri et j'évaluais les éventuels travaux de rénovation. Notre équipe a installé un abri dans l'hôpital pour le personnel et les patients du ministère de la Santé. Une fois la poussière retombée, je suis monté à l'étage et j'ai vu que le projectile avait frappé la morgue, endommageant les fondations et les conduites de gaz. Au moment de l'attaque, environ 150 personnes se trouvaient dans l'hôpital. Par chance, le personnel et les patients n'ont pas été blessés. Je tiens à souligner que l'hôpital se trouve dans un quartier résidentiel, avec une école et des habitations à proximité ! » témoigne Andrii Dobravskyi, conseiller opérationnel dans la région

 Combien de fois devrons-nous encore assister à la même chose ? Que signifie être un personnel médical ou un patient dans cette guerre ? Que faut-il faire pour que les forces armées montrent ne serait-ce qu'un peu de respect pour la vie ? Indépendamment des intentions, nous avons vu à plusieurs reprises dans cette guerre comment le personnel médical et les civils ont été pris pour cible. Le message est simple : arrêtez de bombarder les hôpitaux

Situé à quelques kilomètres seulement de la ligne de front, dans une zone reconquise l'année dernière par les troupes ukrainiennes, l'hôpital a été bombardé pour la deuxième fois en 72  heures. Depuis l'escalade du conflit en Ukraine, nous avons appelé à plusieurs reprises à la protection des installations médicales après que des établissements ont été attaqués dans les régions de Kherson, Donetsk, Dnipropetrovsk, Kharkiv et Mikolaïev. Cette dernière attaque correspond à un schéma que nos équipes sur le terrain observent, notamment en ce qui concerne les tirs continus des forces russes sur les infrastructures civiles, les zones résidentielles et les installations médicales.