Libye: MSF reprend ses activités dans les centres de détention suite à un accord avec les autorités libyennes

Une pièce sombre où reposent des matelas par terre

Libye2 min

Près de trois mois après avoir suspendu ses activités médicales dans deux centres de détention à Tripoli à la suite d’incidents répétés de violence, Médecins Sans Frontières (MSF) a repris son travail dans ces centres, afin de fournir des soins médicaux vitaux aux migrants et réfugiés détenus. MSF a également repris ses activités dans un troisième centre de détention, auquel elle n'avait plus accès durant cette même période.

Cette reprise des activités fait suite aux récents pourparlers entre MSF et la DCIM (Direction de la lutte contre la migration illégale) de Libye, au cours desquels MSF a reçu l'assurance que certaines conditions de base seraient respectées dans les centres de détention, ce qui nous permettrait de reprendre nos activités conformément à l'éthique médicale et aux principes humanitaires. Ces conditions sont les suivantes : prévenir le recours à la violence contre les personnes détenues et assurer la sécurité des équipes MSF ; permettre à notre personnel médical d'accéder librement et durablement aux centres de détention ; permettre aux personnes détenues d'accéder librement à nos services médicaux ; et assurer le respect total de la confidentialité médicale des personnes détenues dans les centres de détention.

Des soins médicaux essentiels dans des conditions difficiles

Le 15 septembre, les équipes MSF ont repris les visites de cliniques mobiles dans les centres de détention d'Al-Mabani (Ghout al-Sha'al), d'Abu Salim et de Shara Zawiya à Tripoli. Nos équipes ont pu fournir des soins médicaux indispensables, y compris un soutien psychosocial, aux hommes, femmes et enfants détenus dans ces centres, n’ayant, autrement, qu'un accès très limité aux soins de santé.

Au cours de cette première semaine, les médecins de MSF ont examiné et traité 404 patients, dont 30 enfants de moins de 15 ans, souffrant principalement de maladies de la peau, de troubles gastro-intestinaux et d'infections des voies respiratoires supérieures - des pathologies imputables aux mauvaises conditions de détention. Notre équipe médicale a également facilité l'orientation d'urgence de 28 patients afin qu'ils reçoivent des soins médicaux urgents dans des cliniques soutenues par MSF.

Bien que MSF se félicite des assurances données par les autorités libyennes selon lesquelles elles répondraient aux préoccupations qui nous avaient contraints à suspendre nos activités en juin dernier, nous permettant ainsi de fournir à nouveau des soins médicaux essentiels aux personnes détenues, nous continuons à appeler fermement à la fin de ce système de détention arbitraire et indéfinie en Libye.

MSF réitère également ses appels à la fermeture de ces centres de détention, à la libération de toutes les personnes qui y sont détenues, et à la fourniture d'une assistance humanitaire et de services de protection adéquats à leur libération, y compris un rapatriement volontaire urgent et une réinstallation hors de Libye.