MSF réaffirme l’importance de l’UNRWA pour la survie des populations vulnérables à Gaza et au Liban

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Demain (jeudi 21 novembre 2024), la Commission de politique extérieure du Conseil des États (CPE-S) se réunira pour formuler sa recommandation concernant plusieurs initiatives liées au financement de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine).

Ces dernières semaines, le rôle de l’UNRWA a été discuté à plusieurs reprises publiquement. Ainsi, la Conseillère nationale Jacqueline de Quattro a déclaré dans une interview à la RTS que des organisations humanitaires comme Médecins Sans Frontières (MSF) pourraient assumer les activités de l’UNRWA. De manière similaire, Laurent Wehrli, Président de la Commission de politique extérieure du Conseil national, s’est exprimé aujourd’hui dans un article dans Le Temps.

Ces affirmations ne correspondent cependant pas à la réalité : l’UNRWA est essentielle pour la prise en charge humanitaire et médicale de millions de personnes, notamment dans la bande de Gaza.

Dans ce contexte, en tant qu’organisation humanitaire médicale, nous souhaitons mettre en avant quatre points clés qui soulignent l’urgence de cette situation :

1. Catastrophe humanitaire à Gaza

Les équipes MSF sur place sont témoins, quotidiennement, de la détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza : des maladies transmissibles comme la poliomyélite ou les infections cutanées augmentent, tandis que la nourriture, l'eau potable et la protection font défaut. Même dans les zones dites sûres et dans les hôpitaux, les gens ne sont pas à l'abri des attaques aériennes. Les soins médicaux sont ainsi de plus en plus limités et ce, malgré le fait que nous nous attendons à une augmentation du nombre de patient·e·s à l'approche de l'hiver.

2. MSF ne peut pas remplacer l'UNRWA, même dans le domaine médical

L'UNRWA est le plus grand pourvoyeur de soins de santé dans la bande de Gaza. Plus de la moitié de la population dépend de l'agence d'aide de l'ONU pour ses soins médicaux de base. Cela comprend le traitement des maladies chroniques, les soins materno-infantiles ainsi que les vaccinations. Pour la seule journée du 9 novembre 2024, le personnel de santé de l'UNRWA, qui compte plus de 1 100 personnes, a assuré 17 400 consultations médicales. MSF ne pourrait pas assumer ces activités, surtout dans le contexte actuel de la bande de Gaza, où nos notre aide humanitaire est également entravée par les autorités israéliennes.

3. Extension du conflit au Liban

Les opérations militaires au Liban se sont encore intensifiées ces derniers jours. MSF travaille depuis des semaines à étendre ses activités humanitaires dans ce pays. Mais dans l'ensemble, l'aide humanitaire est loin d'être suffisante. Il faut maintenant plus d’assistance, pas moins, et cela inclut les activités de l'UNRWA pour les réfugié·e·s palestinien·ne·s au Liban.

4. Soutien à la principale agence des Nations unies sur le terrain

La décision de la Knesset, le parlement israélien, du 28 octobre d'interdire les activités de l'UNRWA en Israël et dans les territoires contrôlés par Israël menace toute l'infrastructure humanitaire sur place et constitue une attaque contre le multilatéralisme. L'UNRWA est responsable de distribuer l’entièreté de l'aide fournie par les Nations unies dans la bande de Gaza et joue également un rôle essentiel en Cisjordanie ainsi que pour les réfugié·e·s palestinien·ne·s dans les pays voisins. Il est plus important que jamais que la Suisse soutienne, elle aussi, la principale organisation des Nations unies sur place, et donc la communauté internationale.