Pfizer baisse le prix du vaccin contre la pneumonie, mais pas pour tout le monde
© Edwin Torres
MSF se réjouit que l’industrie pharmaceutique Pfizer ait réduit le prix de son vaccin contre la pneumonie pour les organisations humanitaires.
Depuis sept ans, Médecins Sans Frontières était en pourparlers avec Pfizer et GSK, les deux producteurs de ce vaccin afin de négocier une baisse de son prix. GSK avait appliqué cette réduction en septembre 2016. C’est au tour de Pfizer aujourd’hui.
Principale cause de la mortalité infantile
Chaque année, environ un million d’enfants décède des suites d’une pneumonie. Les enfants qui vivent dans des situations de crise, telles que les guerres, sont encore plus vulnérables face à la maladie. «La décision de Pfizer de réduire le prix du vaccin est très positive» déclare Joanne Liu, président internationale de MSF. « Avec les réductions des prix de Pfizer et GSK, les organisations d’aide peuvent mieux protéger les enfants contre cette maladie mortelle. »
Un tiers des pays dans le monde ne peut pas s’offrir le vaccin à cause de son prix trop élevé. Cette année, MSF a été contrainte de payer 60 euros pour une dose de vaccin Pfizer afin de vacciner les enfants dans les camps de réfugiés en Grèce. Pour une protection totale, il faut trois doses.
Des millions d’enfants ont besoin du vaccin
Des millions d’enfants dans les pays tels que la Jordanie, Thaïlande et Philippines n'ont pas accès à cette prévention. En 2015, 193 pays ont déposé une résolution auprès de l’Organisation Mondiale de la Santé pour demander de baisser les prix et de les rendre plus transparents. Selon le rapport de Médecins Sans Frontières «The Right Shot», vacciner un enfant en 2015 était 68 fois plus cher qu’en 2001. Le vaccin contre la pneumonie représentait environ la moitié du coût total.
Pfizer a déclaré que la baisse du prix était destinée aux organisations humanitaires uniquement. «C’est une première étape», déclare Joanne Liu. «Mais Pfizer et GSK doivent maintenant l’appliquer aux pays en voie de développement qui n’ont pas les moyens d’acheter ce vaccin. Les enfants devraient aussi avoir le droit d’être protégés contre la pneumonie.»
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