Kala-azar, maladie parasitaire négligée
Le kala-azar, leishmaniose viscérale (LV) est transmise par le phlébotome, un insecte de quelques millimètres qui prospère dans les zones semi-arides.
Selon les estimations, il y aurait chaque année entre 700 000 et 1 million de nouveaux cas et entre 20 000 et 30 000 décès. Si elle n’est pas soignée, la maladie équivaut à une condamnation à mort.
Alors que le dépistage de cette maladie négligée est simple, son traitement est complexe en raison de la résistance du parasite, de la toxicité et du prix des médicaments utilisés. MSF dépiste et traite le Kala-azar dans l’hôpital de Tabarak Allah au Soudan depuis 2009.
Les symptômes
Pour la forme viscérale:
- poussées irrégulières de fièvre
- perte de poids
- hépatosplénomégalie (augmentation simultanée du volume du foie et de la rate)
- anémie
Pour la forme cutanée:
- lésions ulcéreuses
- lésions nodulaires plus rarement
Forme muqueuse :
- ulcérations invalidantes des muqueuses de la bouche, du nez, et de la gorge
La leishmaniose est une maladie qui peut se manifester soit par une simple atteinte cutanée, soit par une atteinte grave de plusieurs organes appelée Kala-azar. Il existe plusieurs variantes du parasite appartenant à la famille des Leishmania.
La maladie est endémique dans de nombreux pays d'Afrique, dans le sud de l'Europe, au Moyen Orient, en Asie et en Amérique latine. Il y aurait actuellement entre 12 et 15 millions de personnes infectées dans le monde. La leishmaniose continue à s'étendre, en raison notamment de la progression du VIH/sida, ces deux maladies se renforçant mutuellement.
L'infection peut rester silencieuse ou se présenter sous trois formes distinctes:
La forme viscérale, appelée aussi kala-azar : après une incubation de 2 à 6 mois environ, le parasite envahit la moelle osseuse, la rate, le foie et les ganglions. La maladie se manifeste en général par de la fièvre, une baisse de l'état général, un agrandissement de la rate (splénomégalie) et une anémie. Les défenses immunitaires du patient sont diminuées. L'évolution est en général fatale en quelques mois en l'absence de traitement. Une infection concomitante avec le VIH/sida aggrave la sévérité des deux maladies en raison de l'immunosuppression cumulée par ces deux affections. La malnutrition est également un facteur aggravant. Pour la forme cutanée, les lésions évoluent spontanément vers la guérison laissant des cicatrices parfois importantes. Un traitement est recommandé en cas de forme cutanée diffuse. En l'absence de traitement par voie générale, la leishmaniose cutanée due à certaines espèces peut par la suite évoluer en forme muqueuse. La forme muqueuse se présente par des ulcérations invalidantes des muqueuses de la bouche, du nez, et de la gorge à la suite ou en même temps que l'atteinte cutanée.
Voies de transmission :
Le parasite est transmis par l'intermédiaire de la piqûre d'un petit insecte (phlébotome), qui lui-même s'infecte en se nourrissant du sang d'animaux sauvages, domestiques (chiens errants le plus souvent) ou du sang d'êtres humains infectés. La transmission interhumaine est également possible de la mère à l'enfant pendant la grossesse ainsi que par une transfusion sanguine ou des seringues contaminées.
Prévention :
Des mesures préventives comme l'utilisation d'insecticides pour traiter les maisons, de moustiquaires imprégnées, le port de vêtements adaptés, peuvent se révéler efficaces.
Diagnostic et traitement :
Le diagnostic se base sur les symptômes et l'examen du patient ainsi que sur divers examens de laboratoire. L'observation au microscope du parasite à partir de prélèvements de moelle osseuse, de rate ou d'adénopathie (forme viscérale) est peu à peu remplacée sur le terrain par des tests de détection d'anticorps, mais reste nécessaire pour le diagnostic de la forme cutanée.
Le traitement de cette maladie est complexe et difficile en raison de la toxicité, de la résistance du parasite dans certaines régions et du prix des médicaments utilisés. Certaines substances sont également douloureuses lors de leur administration.