Choléra : une maladie foudroyante dont le traitement est pourtant simple et efficace
Le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie présente dans les eaux sales et stagnantes. Cette maladie peut être dévastatrice à l’image de l’épidémie qui a frappé Haïti en octobre 2010. Les diarrhées et vomissements provoqués par cette maladie peuvent être foudroyants car un patient atteint par le choléra perd jusqu’à 25 litres d’eau par jour, ce qui peut conduire à un état de choc et provoquer la mort.
Fin 2022, 29 pays connaissent des épidémies de choléra – un nombre inhabituellement élevé de pays dont Haïti et la Syrie. Cette augmentation sans précédent des cas est notamment due à des facteurs climatiques tels que les inondations et les sécheresses, et les populations forcées à fuir. L'accès à l'eau potable étant souvent limité dans les camps de personnes déplacées, et l’accès à l’hygiène et l’assainissement compliqué, le choléra trouve un terrain propice pour se propager rapidement.
Dans les pays où le choléra n'était pas connu auparavant, une flambée épidémique peut être désastreuse car la population et le personnel de santé ne connaissent pas la maladie. La sensibilisation sur ce qu'est la maladie, quels sont les symptômes, où aller se faire soigner et comment la prévenir, sont essentiels pour arrêter l'épidémie et réduire la mortalité.
Les symptômes :
- diarrhées liquides
- vomissements
- déshydratation sévères
Voies de transmission de la maladie
La bactérie du choléra est présente dans des eaux sales et stagnantes. Lors d’une épidémie, la maladie se répand essentiellement par une contamination entre humains. Elle est causée par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les selles ou les vomissements des malades. Les patients qui ne présentent que peu ou pas de symptômes, sont également contagieux.
Le choléra est favorisé par
- une hygiène précaire,
- l'absence de traitement des eaux usées ou
- des regroupements de populations, comme dans un camp de réfugiés, ou lors de catastrophes naturelles.
Après le séisme de janvier 2010 en Haïti, la maladie a donc trouvé des conditions idéales pour se propager occasionnant plus de 7 500 décès et environ 6 % de la population a été touchée.
Prévenir et traiter
- Pour éviter les épidémies de choléra, des mesures d’hygiène élémentaire doivent être appliquées (lavage des mains, cuisson des aliments, hygiène des locaux).
- La communication et l’éducation à la santé sont donc très importantes pour lutter contre une épidémie de choléra.
- Le vaccin est une arme contre le choléra mais ce n’est pas la solution miracle, car son effet préventif est limité dans le temps. En raison de l’ampleur de la demande mondiale, il y a des pénuries de vaccin du choléra
La réponse à une épidémie de choléra consiste aussi à prendre en charge les malades pour sauver des vies et éviter que la maladie, très contagieuse, ne se répande. Dans les centres, il faut au plus vite réhydrater le patient afin de remplacer l'eau et les électrolytes comme le sodium et le potassium qui ont été perdus. Pour les cas plus graves, des solutions orales ou une perfusion sont utilisées. Au bout d’un certain temps, le corps humain élimine naturellement la bactérie. Une fois guéri, un malade du choléra sera immunisé pendant environ trois ans. MSF a aussi développé une prise en charge spéciale pour les femmes enceintes. En effet, celles-ci perdaient très souvent leur fœtus à cause du choléra.
Action MSF
Lors d’épidémies, les équipes MSF isolent et traitent les malades dans les centres de traitement du choléra. La bactérie s’attaque au système digestif : l'intestin sécrète de façon anormale l’eau du corps qui est évacuée sous forme de diarrhées et de vomissements très liquides. Cela entraîne rapidement une déshydratation aiguë. Les équipes médicales prennent en charge les patients pour les réhydrater, celles logistiques veillent à assainir le système d’approvisionnement en eau et mettent à disposition de l’eau potable. Les promoteurs de santé ont aussi un rôle clé pour informer les populations. Lorsque cela est possible, des vaccination sont organisées afin d’arrêter la propagation de la maladie.
Fin octobre 2022, le choléra s'est déclaré au Liban et ce, pour la première fois depuis 30 ans... Le foyer de l'épidémie se situe dans les districts de la vallée de la Bekaa, Akkar et Tripoli, dans le nord et l’est du pays. Pourtant, au Liban, le choléra n’est pas endémique, mais la crise économique actuelle n'a fait qu'aggraver cette situation d'insalubrité dans les camps et les zones reculées, et couplée au manque d'entretien du réseau d'eau et de la mauvaise gestion des déchets dans les villages éloignées ou plus pauvres. Nos équipes médicales, logistiques et de sensibilisation sont à pied d’œuvre pour lutter contre cette épidémie.
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