Cyclone Idai: intervention d'urgence au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi
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Après le passage du cyclone dévastateur Idai, les équipes MSF ont lancé une intervention d'urgence au Zimbabwe, Mozambique et Malawi.
22.03.19 - Une équipe d’urgence MSF composée de quinze personnes se trouve à Beira, la ville la plus touchée du Mozambique. Elles ont commencé leurs consultations médicales avec des cliniques mobiles et offrent un soutien au service des urgences de l’hôpital de Beira. Elles font face à des cas de pneumonie, particulièrement chez les enfants qui n’ont plus de toit, ainsi qu'à des cas de diarrhées suite au manque d’eau propre.
Le cyclone a frappé la ville de Beira, au Mozambique, jeudi, avec des vents pouvant atteindre 200 kilomètres heure. La ville a été dévastée tout comme la région côtière des provinces de Sofala, Zambezia et Inhambane et certaines parties de la province de Manicaland au Zimbabwe. Dans la zone la plus méridionale du Malawi, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations, forçant plus de 10 000 personnes à quitter leur foyer. L'approvisionnement en matériel médical et en eau potable ainsi que l’accès à des sanitaires fonctionnels seront un axe majeur pour les équipes dans les jours à venir.
19.03.19 - Gert Verdonck, coordinateur d'urgence MSF à Beira témoigne:
« La première chose que l’on voit en arrivant est un spectacle de désolation, et de l’eau, beaucoup d’eau. Apparemment, la situation en dehors de la ville de Beira serait encore plus désastreuse. Depuis notre arrivée, nous nous sommes concentrés sur les besoins des 500 000 habitants de Beira dont la plupart des maisons sont endommagées ou détruites.
La première chose que l’on voit en arrivant est un spectacle de désolation, et de l’eau, beaucoup d’eau.
Mais la vie continue en quelque sorte. Les gens retournent au travail et cherchent de la nourriture sur les arbres déracinés qui jonchent le sol. Des personnes tentent de réparer leur maison ou de remplacer leur toit. Et il pleut encore abondamment. Il faudra beaucoup de temps avant que les eaux se retirent.
Il est difficile aujourd’hui d’avoir une idée précise des besoins médicaux. Avec la majorité des routes détériorées, nous avons du mal à accéder aux centres de santé pour la plupart détruits. Il s’agit aujourd’hui de notre plus grand challenge. Et c’est aussi un défi pour le ministère de la Santé qui tente de rétablir l’accès aux soins le plus rapidement possible.
Il pleut encore à l’intérieur des maisons
Les maladies hydriques constituent également une préoccupation majeure, notamment dans les quartiers les plus densément peuplés et les plus pauvres où les habitants n’ont plus accès à l’eau potable. Ceux qui le peuvent achètent de l’eau en bouteille mais tous ne peuvent se le permettre. Les maladies respiratoires risquent également d’être un problème sanitaire. Il pleut encore à l’intérieur des maisons, et pour les personnes sans domicile rassemblées dans des écoles ou des églises, le confinement favorise la transmission de ces maladies comme la pneumonie.
Comment soigner ces personnes malades avec autant de centres de santé endommagés ? Nous allons répondre dans l’urgence aux besoins principaux que nous constaterons, et en parallèle, évaluer la situation pour déterminer les zones où notre assistance aura le plus d’impact. Nous adapterons notre réponse en fonction ».
Situation et bilan au 18 mars
Mozambique
Au Mozambique, une équipe d'urgence MSF arrive aujourd'hui à Beira afin d’évaluer l'ampleur des dégâts ainsi que les besoins médicaux de la population. Environ 90 % de la zone autour de la ville a été détruite, de nombreux bâtiments sont inondés et les routes principales impraticables. A l'hôpital, le bloc opératoire et certains services ont été gravement endommagés. L'électricité est tombée en panne et les services de communication ont été en grande partie détruits. Les projets médicaux soutenus par MSF à l'hôpital de Beira et dans divers centres de santé ont, quant à eux, dû être suspendus en raison de la destruction du cyclone. Désormais, la principale préoccupation est de restaurer les services médicaux dans les centres de santé et les cliniques.
À ce jour, 84 morts et au moins 1 500 blessés ont été signalés entre les villes de Beira, Dondo et Chimoio. Le gouvernement a cependant confirmé le 18 mars que la situation pourrait être encore plus grave avec plus d’un millier de victimes.
Zimbabwe
Au Zimbabwe, les 30 000 habitants du district de Chimanimani, dans la province de Manicaland, ont également été touchés par le cyclone après son passage au Mozambique. A l'heure actuelle, plusieurs routes menant à la ville de Chimanimani sont impraticables et la région n'est accessible que par hélicoptère. Une équipe MSF munie de matériel et de fournitures médicales a tenté d'entrer dans la ville mais n'y est pas parvenu en raison de la destruction de ponts. Une aide médicale est actuellement disponible dans un centre de stabilisation situé à une vingtaine de kilomètres de Chimanimani.
Malawi
Au Malawi, des précipitations extrêmes aggravées par l'ouragan Idai ont inondé une grande partie des districts de Chikwawa et de Nsanje au sud du pays, sur le fleuve Shire. Les chiffres officiels font état de 56 morts, 577 blessés et 3 disparus.
Des cours d’eau ont débordé, des maisons ont été inondées et quelques 11 000 personnes ont dû se résoudre à quitter leur foyer. MSF a commencé à fournir une assistance médicale dans la zone la plus touchée de Makhanga, sur la rive est qui ne peut être atteinte que par bateau ou hélicoptère. Des activités de support au centre de santé de Makhanga sont également prévues par MSF ainsi que le renforcement de la surveillance épidémiologique et l'orientation des blessés et des malades vers les cliniques.
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