L’eau : source de vie essentielle
L'eau est une source de vie essentielle, mais une eau contaminée peut aussi entraîner la mort. De plus, certaines maladies, comme par exemple les diarrhées qui peuvent être mortelles dans de nombreux contextes, sont directement causées par une dégradation de l'hygiène, un environnement insalubre, une eau de mauvaise qualité.
Les actions sur l'eau, l'hygiène et l'assainissement sont donc avant tout des actions de prévention, au même titre que d'autres activités préventives comme par exemple la vaccination. Le travail des spécialistes en eau, hygiène et assainissement, n'est pas seulement un travail technique, puisqu'il vise à prévenir les maladies liées à un environnement vicié. L'assainissement d'un site participe à l'amélioration de l'état de santé des populations et permet donc aux équipes médicales de soigner dans les meilleures conditions possibles.
Disposer d'eau potable en quantité suffisante est le premier travail des équipes de spécialistes en eau, hygiène et assainissement, notamment en situation d'urgence. En moyenne, chaque personne doit pouvoir disposer de 15 à 20 litres d'eau potable par jour, pour boire, cuisiner et pour son hygiène personnelle. Dans des conditions d'extrême urgence, ce minimum vital peut être abaissé à 5 litres par jour et par personne pendant les deux ou trois premières journées, car cette quantité d'eau permet seulement de répondre aux besoins vitaux, c'est-à-dire de boire.
- approvisionnement en eau
- évacuation des eaux usées
- gestion des déchets
- contrôle des infections
Fournir de l'eau potable, cela signifie d'abord en trouver. Les lacs et rivières sont les sources d'approvisionnement les plus accessibles, mais souvent les plus polluées. Les responsables de l’eau et de l’assainissement sur les projets (Watsan) peuvent aussi chercher de l'eau dans des nappes souterraines, en forant ou en creusant des puits. L'eau n'est pas toujours naturellement potable, il faut donc en contrôler la qualité et la traiter, en filtrant l'eau, en la décantant, puis la désinfecter à l'aide de chlore.
Il s'agit ensuite de la distribuer et donc la rendre accessible. Dans un camp de réfugiés, par exemple, les Watsan doivent prévoir un point d'eau pour 200 à 250 personnes. L'eau doit également être stockée, la plupart du temps dans des jerricanes faciles d'utilisation et qui, à la différence des seaux, sont plus difficilement contaminables.
Améliorer les conditions d'hygiène participe à la lutte contre la propagation des épidémies. Les Watsan prennent toujours en considération les habitudes des personnes prises en charge. Leur travail consiste donc à comprendre leur comportement par rapport aux maladies liées à l'environnement afin de trouver la meilleure solution de prévention (se laver les mains) et de former le personnel local sur des bases simples : garder propre ce qui est propre et éviter que le "sale" n'entre en contact avec le "propre".
Le second aspect du travail des Watsan concerne l'élimination de tout ce qui peut propager les maladies : les excrétas, les matières fécales ; les eaux usées domestiques provenant de la toilette, la cuisine et la lessive ; les ordures ménagères ; et les vecteurs transmetteurs de maladie, comme les moustiques pour la malaria ou la fièvre jaune. Pour éliminer les excréta, la technique la plus fréquemment employée est la construction de latrines à fosse.
Les Watsan veillent à mettre en place des installations sanitaires adaptées au site, mais aussi à la population qui va les utiliser. Ils prennent en compte les comportements et les pratiques locales : le risque est que les installations soient mal utilisées ou endommagées et donc génèrent un nouveau problème sanitaire. Ainsi, dans un camp de réfugiés, les Watsan construisent des latrines familiales (idéalement une pour vingt personnes).
Les Watsan collectent les eaux usées par des systèmes de tranchées, les canalisent jusqu'à un site de traitement: l'objectif est d'éviter les eaux stagnantes. Ils regroupent et ramassent les ordures ménagères qui sont ensuite éliminées, soit dans des décharges contrôlées, soit par incinération.
Les mouches, moustiques, poux et puces, certains rongeurs comme les rats, mulots et souris peuvent être d'importants vecteurs de maladie. L'amélioration des conditions de vie et d'hygiène que permet l'assainissement est déjà une première réponse pour lutter contre leur prolifération. Moustiquaires et/ou insecticides sont également utilisés.
Pour trouver de l'eau, la rendre potable, la stocker et la distribuer, les Watsan utilisent un matériel adapté. Il s'agit de kits d'intervention comprenant des moto-pompes, des tuyaux, des réservoirs souples, des rampes de distribution d'eau, permettant l'analyse bactériologique de l'eau ainsi que son traitement par décantation chimique et chloration.