Pakistan : après les inondations, lutter contre la propagation des maladies

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Sept semaines après la déclaration de l’état d’urgence par les autorités pakistanaises, les inondations continuent d’affecter la vie de millions de personnes, malgré une relative baisse du niveau des eaux dans certaines régions. De nombreux villages sont toujours inondés et coupés de toute aide extérieure, alors que la stagnation des eaux favorise la propagation des maladies hydriques et du paludisme.

Dans l’impossibilité de retourner dans leurs foyers, de nombreux Pakistanaises et Pakistanais sont obligés de dormir dans des abris de fortune avec un accès restreint à l’eau potable. En effet, les sources d’eau sont largement souillées et les niveaux de sécurité alimentaire et de malnutrition sont préoccupants, à cause notamment de la destruction des cultures et de la disparition du bétail lors des inondations dévastatrices de cet été. L’hiver approchant, les conditions de vie de ces populations fragilisées devraient se durcir dans les mois à venir.

Carte
© MSF

Notre réponse dans le Sindh

Alors que le niveau de l'eau a commencé à baisser, la plupart des personnes déplacées par les inondations vivent toujours dans des camps et des abris temporaires, avec un accès limité aux produits de première nécessité. Certains villages sont toujours inaccessibles en raison de l’état des routes et des niveaux d'eau élevés.

Les besoins en eau et en assainissement dans les zones touchées sont importants et on peut s'attendre à ce que cette situation dure encore des semaines, voire des mois, avec des inquiétudes croissantes quant à l'impact de ces conditions de vie sur la santé des populations. L'accès aux zones isolées inondées continue d'être un défi pour MSF et les autres organisations humanitaires présentes sur le terrain.

Nos équipes d'urgence gèrent deux cliniques mobiles qui visitent 15 sites différents dans le district de Dadu, dans le Sindh, et ont jusqu'à présent fourni des soins médicaux de base à plus de 8 000 personnes souffrant principalement de maladies de peau, de diarrhées et du paludisme. À l'aide de bateaux, nos équipes évaluent encore les besoins médicaux dans des villages reculés, dont l’accès a été coupé par les eaux.

Nos professionnels de santé ont également fourni plus de 150 000 litres d'eau potable par jour aux personnes réfugiées dans différents camps du district de Dadu, à l’aide de douze camions-citernes. Les équipes logistiques ont également réhabilité des points d'eau endommagés et mis en place 120 douches et 120 latrines dans les camps inondés du district.

Dans le nord de la province du Sindh, des équipes assurent des consultations médicales et distribuent de l'eau potable à Garhi Khairo. Elles gèrent des cliniques mobiles à Thul, dans le district de Jacobabad et dans le district de Shahdadkot. Nous avons fourni 1 300 consultations ambulatoires dans le nord du Sindh, traitant des patients atteints de paludisme et souffrant de malnutrition. Nos équipes spécialisées dans le traitement de l’eau et dans son assainissement ont installé 13 réservoirs et fournissent de l'eau potable au sein des camps de personnes déplacées de la ville de Sukkur, dans le nord du Sindh. Les réservoirs d'eau, qui ont une capacité de 24 000 litres, sont remplis chaque jour.

Plus de 40 000 litres d'eau potable sont fournis quotidiennement aux personnes déplacées qui ont trouvé refuge à Labour Colony et dans le camp de déplacés de Lab-e-Mehran, dans le district de Sukkur. Plus de 12 300 litres d'eau potable sont également fournis quotidiennement aux familles touchées par les inondations dans la ville de Ghari Khairo, au sein du district de Jacobabad. Au total, 1 238 000 litres d'eau potable ont été fournis à la population touchée par les inondations dans le nord du Sindh.

Notre réponse au Baloutchistan

Dans l'est du Baloutchistan, l'eau se retire de certains villages et des personnes déplacées peuvent revenir chez elles. Il faudra néanmoins beaucoup de temps avant que l’eau ne se retire complètement et de nombreux déplacés vivent toujours dans des tentes et des abris de fortune.

Balouchistan

Un technicien médical MSF se prépare à effectuer un test rapide de paludisme sur un patient visitant le camp médical de la ville de Johi.

© Zahra Shoukat/MSF

Les besoins en eau potable restent critiques en raison de la contamination généralisée des sources d'eau. Nos équipes assistent à une augmentation des maladies d'origine hydrique, du paludisme, de la diarrhée aqueuse, des infections cutanées et de la malnutrition. Nous gérons quatre cliniques mobiles et menons des consultations dans les districts de Jaffarabad, Sohbatpur et Naseerabad.

À ce jour, 10 165 personnes ont été prises en charge par notre personnel sur le terrain et plus de 3 millions de litres d’eau potable ont été distribués. À Dera Murad Jamali, les équipes MSF soutiennent les activités hospitalières, notamment à destination des femmes sur le point d’accoucher et pour les patients nécessitant une hospitalisation. Les admissions à l'hôpital ont presque doublé par rapport aux mois précédant les inondations.

Dans l'ouest du Baloutchistan, nous dispensons également des soins médicaux suite aux inondations. À Chaman, plus de 734 personnes ont bénéficié de consultations médicales et à Quetta, plus de 1 753 consultations ambulatoires ont été assurées. La plupart des patients souffraient d’infections respiratoires ou de diarrhées aqueuses aiguës. À Quetta, 14 réservoirs d'eau ont été installés et 45 000 litres d'eau potable sont fournis quotidiennement. Plus de 640 kits de secours comprenant des articles d'hygiène, des ustensiles de cuisine et des moustiquaires ont également été distribués aux familles.

Notre réponse au Khyber Pakhtunkhuwa

Dans les districts de Charsadda et Nowshera, où nos équipes interviennent, le niveau d’eau a baissé. Certaines familles sont rentrées chez elles et commencent à reconstruire leurs maisons endommagées. Cependant, les sources d'eau restent impropres à la consommation et contribuent à la propagation de maladies d'origine hydrique dans la région. Nos équipes ont commencé à nettoyer et à réparer des installations sanitaires.

Un médecin MSF examine une enfant lors d'une clinique mobile dans un village des alentours de Charsadda.

Un médecin MSF examine une enfant lors d'une clinique mobile dans un village des alentours de Charsadda.

© Zahra Shoukat/MSF

Dans le district de Charsadda, nous gérons quatre cliniques mobiles. Les équipes médicales ont mené des consultations auprès de 3 833 patients souffrant d'infections des voies respiratoires, d'infections oculaires, de diarrhées aiguës, d'infections cutanées graves et de maladies chroniques.

2 632 kits comprenant des ustensiles de cuisine, des articles d'hygiène et des moustiquaires ont été distribués aux familles touchées par les inondations. Des réservoirs, des pompes à eau et des systèmes de filtration sont installés par MSF dans les villages. Les équipes logistiques ont également commencé le nettoyage de 1 500 puits dans le district.

À Nowshera, nous avons commencé à gérer une clinique mobile et à assurer des consultations ambulatoires. Les équipes médicales ont prodigué des soins de santé à 504 patients atteints de maladies hydriques, de diarrhées aiguës, d'infections cutanées et de paludisme. Elles ont également distribué 2 895 kits de secours. Des kits de secours ont été distribués et des dons d'articles médicaux ont été faits à l'hôpital de Nowshera pour soutenir l'unité d'isolement des patients atteints de dengue.

Nos équipes d'urgence ont aussi identifié des besoins importants en matière d'accès aux soins de santé et d'approvisionnement en eau potable dans le sud du Pendjab. Elles envisagent de lancer des activités d'intervention d'urgence dans différents endroits de Rajanpur et Dare Ghazi Khan.